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Margarita Rojas Blanco, Femme, franc-maçonne, engagée pour promouvoir la Fraternité

  • Margarita Rojas Blanco
  • 25 août
  • 21 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours


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Margarita Rojas Blanco,

Femme, franc-maçonne,

engagée pour promouvoir la Fraternité


Une interview exclusive


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Question : Vous vivez actuellement à Bogotá, Colombie : quelles sont vos principales préoccupations en tant qu’être humain ?


Margarita Rojas Blanco : Je suis profondément préoccupée par l’habitude que nous prenons face à la cruauté, par cette indifférence devenue réflexe de défense, et par l’acceptation docile des discours de haine comme s’ils étaient des vérités inéluctables. Je pense souvent aux mots de Viktor Frankl lorsqu’il disait qu’on peut tout enlever à un homme sauf la liberté de choisir son attitude face aux circonstances. J’ai peur que cette liberté intime nous soit peu à peu volée, sans que nous nous en rendions compte — et que nos filles grandissent en croyant que naître femme, c’est être en danger. Je m’inquiète aussi de l’avenir de la parole, dans un monde saturé de bruit. Mais malgré tout cela, je garde confiance en les alliances humaines, et en ces petites rébellions quotidiennes qui rendent la dignité. Bogotá me rappelle que la résistance existe dans les librairies de livres d’occasion de la carrera Séptima, dans la main tendue dans le Transmilenio, et dans les loges qui œuvrent sans poser de questions excluantes.



Question : L’objectif principal de notre revue est d’informer nos lecteurs sur la dynamique de la fraternité. Est-ce également l’une de vos préoccupations ?


Margarita Rojas Blanco : Évidemment. Mais je parlerais plutôt de fraternités, au pluriel, car il n’existe pas une seule manière de vivre le lien fraternel. Ce qui m’intéresse profondément, c’est de montrer que la fraternité n’est pas seulement un lien émotionnel ou symbolique, mais une forme éthique d’être au monde. Il s’agit de se reconnaître dans la vulnérabilité de l’autre, de tisser des réseaux de soutien, de rompre avec la logique de compétition pour celle du soin mutuel.Je l’ai vue dans des colonnes qui se mobilisent pour soutenir un frère au chômage ou une sœur malade — sans discours ni photo. Mais je m’inquiète quand on utilise la fraternité comme alibi pour dissimuler des privilèges ou faire taire les dissidences.



Question : Parlez-nous de ce qui a forgé votre personnalité durant votre enfance et vos études universitaires.


Margarita Rojas Blanco : Mon enfance fut un carrefour entre les paroles pratiques de ma mère et de ma grand-mère — deux femmes travailleuses et sages — et les silences d’une société que j’ai appris à écouter. J’ai grandi dans une société blessée, au cœur d’un conflit armé de cinquante ans, mais fertile en petites espérances, de celles qui germent à l’ombre. Puis, sur les bancs d’école, j’ai découvert que la philosophie n’était pas qu’une affaire de Grecs barbus, mais une manière d’ouvrir des questions dans le quotidien. C’est là que je suis devenue libre, non pas parce qu’on m’a libérée, mais parce que j’ai cessé de croire à la légitimité naturelle des chaînes.



Question : Que pensez-vous des multiples agressions subies par les femmes dans de nombreuses régions du monde ?


Margarita Rojas Blanco : Ce ne sont pas des faits isolés, ni des exagérations, ni des « problèmes culturels », mais les symptômes d’un système patriarcal de domination qui traverse les siècles et les géographies. Les agressions envers les femmes ne sont pas seulement physiques : elles s’expriment aussi dans l’exclusion symbolique, dans l’infantilisation de nos voix, dans la parole qu’on nous interrompt, même dans les espaces qui se disent éclairés. Cela me blesse, et m’engage. Chaque mot que j’écris est une forme de résistance et de tendresse combative. Chaque Tenue mixte ou féminine est aussi un acte de réparation historique.



Question : Comment percevez-vous les évolutions sociologiques possibles en Amérique du Sud dans les cinquante prochaines années ?


Margarita Rojas Blanco : C’est difficile à prévoir, mais certaines tendances se dessinent. Je crois que nous vivons une tension entre une force conservatrice qui souhaite nous ramener au XIXe siècle, et une autre qui pousse vers des formes de vie plus horizontales, plurielles et écologiques. La jeunesse, et en particulier les femmes et les diversités, montrent la voie. Il y aura des résistances, mais une intelligence collective est en train d’émerger. Si nous parvenons à préserver la mémoire sans tomber dans le ressentiment, et à avancer sans perdre l’âme, l’Amérique du Sud peut devenir un laboratoire éthique et social pour le monde.



Question : Le monde moderne est marqué par une grande violence dans les sociétés humaines : comment l’expliquez-vous, et quelles recommandations feriez-vous ?


Margarita Rojas Blanco : La violence ne naît pas de rien. Elle est fille de l’inégalité, de la peur, du mépris appris. C’est un langage qui se transmet, s’imite et se banalise. Dans La Divine Comédie, Dante place dans un cercle de l’enfer non seulement les violents, mais les indifférents — ceux qui ont « vécu sans infamie et sans louange », ceux qui n’ont pas pris parti.Parfois, je pense que la vraie source de la violence, c’est la neutralité confortable. Je recommanderais d’enseigner l’empathie dès l’enfance, de retrouver la tendresse comme forme de connaissance, de dépoussiérer les discours du patriarcat — et surtout, de redonner au silence sa place de rencontre, et non de méfiance. Si la franc-maçonnerie veut être à la hauteur de son époque, elle doit être un lieu où cela se cultive, et non se camoufle.

 

 

Question : Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser à une organisation fraternelle initiatique comme la franc-maçonnerie ?


Margarita Rojas Blanco : Dès le premier instant, j’ai été attirée par sa symbolique et la promesse de croissance intérieure qu’offre l’initiation. Dans la franc-maçonnerie, j’ai trouvé des outils pour ma transformation personnelle. L’idée de travailler aux côtés de mes frères et sœurs à l’édification d’une société plus juste et fraternelle me fascinait aussi. C’est pourquoi, lors de ma première rencontre avec des francs-maçons, j’ai su que j’avais trouvé un foyer, un espace où je pourrais nourrir mes aspirations intellectuelles.


Question : À quelles loges avez-vous appartenu, et où avez-vous trouvé la pratique maçonnique qui vous correspond le mieux ?


Margarita Rojas Blanco : Pour des raisons professionnelles, j’ai vécu dans plusieurs villes, ce qui m’a donné la chance d’appartenir à trois loges très différentes, chacune m’enrichissant de sa propre lumière. Dans ma première loge, j’ai trouvé une laïcité absolue, ce qui m’a convaincue de rester dans l’Ordre. J’y ai aussi découvert la chaleur de la fraternité et les premiers enseignements sur nos symboles. La seconde loge a approfondi ma vocation d’étude : j’y ai rencontré des frères érudits, des écrivains assidus, des lecteurs obstinés, et nous menions des débats passionnés chaque semaine sur des sujets tabous comme l’athéisme, par exemple. Ces frères m’ont appris à chercher la sagesse dans chaque mot du rituel. La troisième loge, que j’ai fondée avec d’autres frères, m’a poussée à servir avec humilité et engagement, me préparant à assumer des responsabilités plus grandes. Cette somme d’expériences éclaire aujourd’hui le chemin que je parcours en tant que Vénérable Maîtresse de la loge que je préside.



Question : Qu’est-ce que la franc-maçonnerie a apporté à votre vie ? À quoi ressemblerait votre vie sans l’expérience initiatique ? Cela en valait-il la peine ?


Margarita Rojas Blanco : La franc-maçonnerie m’a offert, avant tout, une famille de frères et sœurs partageant mes valeurs. Grâce à elle, j’ai compris la valeur du travail constant pour tailler ma propre pierre brute.Sans l’expérience initiatique, ma vie serait très différente. Il me manquerait ce réseau de soutien fraternel et cet espace de réflexion profonde qu’est notre atelier.Sincèrement, tout ce que j’ai vécu dans l’Ordre en valait la peine. Chaque effort, chaque cérémonie, chaque défi a été récompensé par la lumière et la sagesse que je reçois jour après jour. Grâce à la maçonnerie, j’ai connu des espaces mondiaux de fraternité comme CLIPSAS, dont je suis aujourd’hui la représentante pour les organisations maçonniques américaines.



Question : Quand le temps aura passé, quel héritage souhaiteriez-vous laisser aux nouvelles générations de francs-maçons ?


Margarita Rojas Blanco : En fin de compte, j’espère transmettre aux générations futures la flamme allumée de la passion pour la connaissance et le service fraternel. Je voudrais qu’on se souvienne de moi non pour de grands gestes, mais pour avoir travaillé inlassablement avec amour, en taillant ma propre pierre et en encourageant chaque frère et chaque sœur à faire de même. Mon rêve est de voir les graines de sagesse que j’ai semées continuer de germer dans leur travail, les inspirant à poursuivre la construction d’un monde plus juste. En résumé, mon plus grand legs serait d’avoir, un jour, allumé une étincelle de lumière chez ceux qui me succèdent, en montrant par mon exemple que la franc-maçonnerie est un chemin de persévérance, de fraternité et d’espérance.



Question : Êtes-vous consciente de l’intérêt croissant que vous suscitez ?


Margarita Rojas Blanco : Je ne suis pas insensible au fait que de nombreuses sœurs et frères, ainsi que des profanes, lisent mes écrits avec attention et m’écrivent avec générosité. Mais je ne le prends pas comme un mérite personnel, car je pense que cet intérêt reflète plutôt un besoin partagé : celui de nous voir représentées avec notre propre voix, dans un espace qui, historiquement, nous a refusé la parole. Si je suscite de l’intérêt, c’est parce que je suis une femme, une maçonne, une Colombienne, et que je ne me tais pas. Parce que j’écris depuis un lieu à la fois symbolique et concret, et parce que je refuse que la franc-maçonnerie soit un club de rétroviseurs.



Question : Avez-vous des ambitions politiques ? Si oui, pouvez-vous nous parler de votre projet ?


Margarita Rojas Blanco : Je n’ai aucune ambition de pouvoir, mais je crois avoir une ambition d’incidence. Mon projet politique — s’il faut l’appeler ainsi — est autant éthique que pédagogique : contribuer à la construction d’une société où l’égalité ne soit pas une concession, mais une condition de départ ; où la franc-maçonnerie ne soit pas un refuge élitiste, mais une plateforme critique et transformatrice ; où la fraternité ne se proclame pas à la bouche, mais dans les actes.


Mon activisme se trouve dans la parole écrite, dans les Tenues que je préside, dans le débat respectueux, dans la défense des obédiences ouvertes, mixtes et progressistes. C’est depuis là que je crois pouvoir agir — sans avoir besoin de titres.


NDLR : Nous remercions beaucoup Mme Margarita Rojas Blanco d'avoir accepté de répondre à nos questions.


Pour mieux connaître Mme Margarita Rojas Blanco


Biographie

Colombienne. Née à Cali, département du Valle del Cauca. Gérante en affaires sociales et durabilité. Experte en affaires publiques, relations gouvernementales, lutte contre la pauvreté, politiques publiques et développement durable.

Titulaire d’un master en coopération internationale. Spécialiste en planification et gestion du développement social. Administratrice d’entreprises.

Elle a travaillé avec l’ONU et la Présidence de la République de Colombie sur des thématiques sociales, les droits humains, la mise en œuvre de l’accord de paix et la résolution des conflits.

Plus que l’agora, c’est le portique qui l’inspire.

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Biographie maçonnique

Grâce à Borges et Cortázar, l’acacia ne lui est pas étrangère…

  • Représentante de CLIPSAS auprès des organisations maçonniques américaines, 2025–2028.

  • Grande Chancelière de la Grande Loge Centrale de Colombie, 2025–2027.

  • Directrice de l’Académie Maçonnique Calliope de la Grande Loge Centrale de Colombie.

  • Vénérable Maîtresse de la Très Respectable Loge Spica n° 18, 2025–2026.

  • Initiée dans l’Ordre Maçonnique Mixte International « Le Droit Humain », à l’Orient de Bogotá, Colombie, en 2014.

  • Maîtresse Maçonne de la Fédération Colombienne des Loges Maçonniques, à l’Orient de Barranquilla, Colombie, en 2017.

  • A relevé les colonnes de la Très Respectable Loge Spica n° 18 de la Grande Loge Centrale de Colombie, à l’Orient de Bogotá, en 2022.


Elle a occupé différentes fonctions et dignités, mais avant tout, elle se considère comme une éternelle Apprentie.


Margarita Rojas Blanco,

mujer, masóna,

comprometida con la promoción de la fraternidad



Una entrevista exclusiva



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¿Qué te llevó a interesarte en una organización fraternal iniciática como la masonería?

Desde el primer momento me atrajo su simbología y la promesa de crecimiento interior que ofrece la iniciación, y en la masonería encontré herramientas para esa transformación personal. Además, me fascinaba la idea de trabajar junto a mis hermanos y hermanas para construir una sociedad más justa y fraterna. Por todo eso, en mi primer encuentro con los masones descubrí que había encontrado un hogar y un espacio donde podría desarrollar mis inquietudes intelectuales.

 

¿A cuáles logias has pertenecido y donde te ha parecido que se practica la masonería que más te gusta?

 

Por motivos laborales he vivido en ciudades distintas y eso me ha dado la fortuna de pertenecer a tres logias muy diferentes, en donde cada una me enriqueció con su propia luz. En la primera logia encontré absoluta laicidad, lo que hizo que permaneciera en la orden, encontré también la calidez de la fraternidad y las enseñanzas iniciales sobre nuestros símbolos. La segunda profundizó mi vocación de estudio, encontré allí a hermanos estudiosos, escritores permanentes, lectores obstinados, y acalorados debates semanales sobre temas tabú como el ateísmo, por dar solo un ejemplo. Los hermanos de esta logia lograron enseñarme a escrutar la sabiduría en cada palabra del ritual. La tercera, de la que levanté sus columnas junto con otros hermanos, me retó a servir con humildad y compromiso, preparándome para asumir responsabilidades mayores. Esa suma de experiencias ilumina hoy el camino que recorro como Venerable Maestra de la logia que presido.

 

¿Qué le ha dado la masonería a tu vida, es decir, como sería tu vida sin la experiencia iniciática? ¿Ha valido la pena?

La masonería me ha dado, sobre todo una familia de hermanos y hermanas que comparten mis valores. Gracias a ella comprendí el valor del trabajo constante para pulir mi propia piedra bruta.

Sin la experiencia iniciática mi vida sería muy distinta. Me faltaría la red de apoyo fraternal y ese espacio de reflexión profunda que es nuestro taller. Sinceramente, todo lo vivido en la Orden ha valido la pena. Cada esfuerzo, cada ceremonia y cada desafío han sido compensados con la luz y la sabiduría que recibo día a día. Gracias a la masonería conocí espacios mundiales de fraternidad como Clipsas, del que ahora soy su representante para las organizaciones masónicas americanas.

 

¿Cuándo pase el tiempo, cual querrías que fuese tu legado para las nuevas generaciones de masones?

Al final, espero dejar a la siguiente generación de masones la llama prendida de la pasión por el conocimiento y el servicio fraternal. Quiero que me recuerden no por grandes gestos, sino por haber trabajado incansablemente con amor, puliendo mi propia piedra y alentando a cada hermano y hermana a hacer lo mismo.

Mi sueño es ver cómo las semillas de sabiduría que sembré continúan germinando en su trabajo, inspirándolos a seguir construyendo un mundo más justo. En resumen, mi mayor legado sería haber encendido alguna vez una chispa de luz en quienes me sucedan, demostrando con mi ejemplo que la masonería es un camino de perseverancia, fraternidad y esperanza.

 

¿Es consciente del creciente interés que despierta?

No soy indiferente al hecho de que muchas hermanas y hermanos, así como personas que no son masonas, me leen con atención y me escriben con generosidad. Pero no me lo tomo como un atributo personal, porque creo que ese interés refleja más bien la necesidad compartida de vernos representadas con voz propia, en un espacio que históricamente nos negó la palabra. Si despierto interés es porque soy mujer, masona, colombiana, y no me callo. Porque escribo desde un lugar simbólico y concreto a la vez, y porque me niego a que la Masonería sea un club de espejos retrovisores.

 

¿Qué opina de las múltiples agresiones que sufren las mujeres en muchas partes del mundo?

No son hechos aislados, ni exageraciones, ni “problemas culturales”, sino síntomas de un sistema de dominación patriarcal que atraviesa siglos y geografías. Las agresiones contra las mujeres no son solo físicas, y se expresan también en la exclusión simbólica, en la infantilización de nuestras voces, en la palabra que se les interrumpe, incluso en espacios que dicen ser ilustrados. Me duele y me compromete. Por eso, cada palabra que escribo es una forma de resistencia y de ternura combativa. Cada Tenida mixta o femenina es también un acto de reparación histórica.

 

¿Puede hablarnos de lo que forjó su personalidad durante su infancia y su formación universitaria?

Mi infancia fue un cruce entre las palabras prácticas de mi madre y mi abuela, que eran unas mujeres muy trabajadoras y sabias, y los silencios de una sociedad que aprendí a escuchar. Crecí en una sociedad herida, en medio de un conflicto armado de 50 años, pero también fértil en esperanzas pequeñas, de esas que germinan a la sombra. Luego, en las aulas, descubrí que la filosofía no era solo cosa de griegos barbudos, sino una forma de abrir preguntas en medio de lo cotidiano. Ahí me hice libre, no porque me soltaran las cadenas, sino porque aprendí a no creérmelas naturales.

 


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Actualmente vive en Bogotá, Colombia, ¿cuáles son sus principales preocupaciones como ser humano?

Me preocupa profundamente que nos estemos acostumbrando a la crueldad, que la indiferencia sea una forma de defensa y que nos traguemos discursos de odio como si fueran verdades duras e inevitables, y pienso mucho en las palabras de Viktor Frankl cuando decía que al hombre se le puede arrebatar todo salvo la libertad de elegir su actitud frente a las circunstancias. Me preocupa que nos estén robando, poco a poco, esa elección íntima sin que lo notemos y que nuestras niñas crezcan pensando que ser mujer es sinónimo de peligro.

Me inquieta también el porvenir de la palabra en un mundo saturado de ruido, pero, a pesar de todo eso, no pierdo la confianza en las alianzas entre los seres humanos, y en las pequeñas rebeldías diarias que nos devuelven la dignidad. Bogotá me recuerda que hay resistencia en las tiendas de libros usados de la carrera Séptima, en la mano que se ofrece en el Transmilenio y en las logias que trabajan sin preguntas de exclusión.

 

¿Tiene ambiciones políticas? Si es así, ¿puede hablarnos de su proyecto?

No tengo ambiciones de poder, pero creo que sí de incidencia. Mi proyecto político, si así puede llamarse, es tan ético y pedagógico como lo es colaborar en la construcción de una sociedad en donde la igualdad no sea una concesión, sino una condición de partida, la Masonería no sea un refugio elitista, sino una plataforma crítica y transformadora, y la fraternidad no se proclame desde los labios, sino desde los hechos. Mi activismo está en la palabra escrita, en la Tenida que presido, en el debate respetuoso, en la defensa de las obediencias abiertas, mixtas y progresistas. Desde ahí creo que puedo incidir, sin necesidad de cargos.

 

El principal objetivo de nuestra revista es informar a nuestros lectores sobre la dinámica de la fraternidad. ¿Es esto también una de sus preocupaciones?

Claro que sí. Pero yo hablaría más bien de fraternidades en plural, porque no hay una sola manera de vivir lo fraterno. Me interesa mucho mostrar cómo la fraternidad no es solo un lazo emocional o simbólico, sino una forma ética de estar en el mundo. Se trata de reconocernos en la vulnerabilidad del otro, de tejer redes de apoyo, de romper la lógica de la competencia por la del cuidado mutuo. La he visto en columnas que se mueven para sostener a un hermano desempleado o a una hermana enferma, sin discursos ni fotos, pero me preocupa cuando se usa como coartada para tapar privilegios o acallar disensos

 

¿Cómo percibe las posibles evoluciones sociológicas en América del Sur en los próximos cincuenta años?

Es difícil predecirlo, pero sí puedo intuir tendencias. Creo que estamos ante una tensión entre una fuerza conservadora, que quiere devolvernos al siglo XIX, y otra que empuja hacia formas más horizontales, plurales y ecológicas de vivir. Las juventudes, y en especial las mujeres y las diversidades, están marcando el rumbo. Habrá resistencias, pero también hay una inteligencia colectiva que está despertando. Si logramos preservar la memoria sin caer en el resentimiento, y avanzar sin perder el alma, América del Sur puede convertirse en un laboratorio ético y social para el mundo.

 

En el mundo moderno hay mucha violencia en las sociedades humanas: ¿cómo lo explica y qué recomendaciones haría?

La violencia no nace de la nada. Es hija de la desigualdad, del miedo, del desprecio aprendido, y es un lenguaje que se hereda, se imita y se normaliza. En La Divina Comedia, Dante puso en uno de los círculos del infierno no solo a los violentos, sino a los indiferentes. Los llamó los que “vivieron sin infamia y sin alabanza”, los que no tomaron partido. A veces pienso que ese es el verdadero combustible de la violencia: la neutralidad cómoda.

Yo recomendaría enseñar empatía desde la infancia, recuperar la ternura como forma de saber, despatriarcalizar los discursos y las prácticas, y, sobre todo, volver al silencio como lugar de encuentro, no de sospecha. La Masonería, si quiere estar a la altura de su tiempo, tiene que ser un lugar donde eso se cultive, no donde se disfrace.



Nota del editor: Agradecemos enormemente a la Sra. Margarita Rojas Blanco por aceptar responder a nuestras preguntas.



Para conocer mejor a Margarita


Biografía profesional

Colombiana. Nació en Cali, Valle del Cauca. Gerente social y de sostenibilidad. Experta en asuntos públicos, relaciones gubernamentales, superación de la pobreza, política pública y desarrollo sostenible.

Magister en Cooperación internacional. Especialista en planeación y gestión del desarrollo social. Administradora de empresas.

Ha trabajado con la ONU y la Presidencia de la República de Colombia en temas sociales, de derechos humanos, implementación del acuerdo de paz y resolución de conflictos.

Más que el ágora, le gusta la estoa.

 

Biografía masónica 

Por Borges y Cortázar, la acacia le es conocida…

-        Representante de CLIPSAS ante las organizaciones masónicas americanas, 2025 - 2028.

-        Gran Canciller de la Gran Logia Central de Colombia, 2025 – 2027.

-        Directora de la Academia Masónica Calíope de la Gran Logia Central de Colombia.

-        Venerable Maestra de la Muy Respetable Logia Spica No. 18, 2025 – 2026.

-        Iniciada en la Orden Masónica Mixta Internacional del Derecho Humano, en el Oriente de Bogotá, Colombia, 2014.

-        Maestra Masona de la Federación Colombiana de Logias Masónicas, en el Oriente de Barranquilla, Colombia, 2017.

-        Levantó las columnas de la Muy Respetable Logia Spica No. 18 de la Gran Logia Central de Colombia, en el Oriente de Bogotá, 2022. 

Se ha desempeñado en diferentes dignidades y oficialías, pero ante todo se considera una eterna Aprendiza.


Margarita Rojas Blanco,

Woman, Freemason,

committed to promoting Fraternity


An exclusive interview


Question : What led you to become interested in an initiatic fraternal organization like Freemasonry?


Margarita Rojas Blanco : From the very beginning, I was drawn to its symbolism and the promise of inner growth that initiation offers. In Freemasonry, I found tools for personal transformation. I was also fascinated by the idea of working alongside my brothers and sisters to build a more just and fraternal society. That’s why, at my first encounter with Freemasons, I discovered I had found a home—a space where I could develop my intellectual concerns.



Question : Which lodges have you belonged to, and where have you found the practice of Freemasonry that most resonates with you?


Margarita Rojas Blanco : Due to my work, I’ve lived in different cities, which gave me the fortune of belonging to three very different lodges, each enriching me with its own light. In my first lodge, I found absolute secularism, which encouraged me to stay in the Order. There I also discovered the warmth of fraternity and my first lessons in our symbols. The second lodge deepened my scholarly vocation—I found brothers who were devoted researchers, constant writers, obstinate readers, and engaged in heated weekly debates on taboo topics like atheism, to name just one. These brethren taught me to scrutinize the wisdom in every word of the ritual. The third lodge, which I helped found with other brothers, challenged me to serve with humility and commitment, preparing me to take on greater responsibilities. This combination of experiences lights the path I now walk as Worshipful Master of the lodge I lead.



Question : What has Freemasonry brought to your life—how would your life be without the initiatic experience? Has it been worth it?


Margarita Rojas Blanco : Freemasonry has above all given me a family of brothers and sisters who share my values. Thanks to it, I understood the value of constant work to polish my own rough ashlar.Without the initiatic experience, my life would be very different. I would lack the fraternal support network and that space for deep reflection that is our workshop. Honestly, everything I’ve experienced within the Order has been worth it. Every effort, every ceremony, and every challenge has been rewarded with the light and wisdom I receive day by day. Through Freemasonry, I discovered global spaces of fraternity like CLIPSAS, where I now serve as representative to Masonic organizations in the Americas.



Question : When time passes, what would you like your legacy to be for future generations of Freemasons?


Margarita Rojas Blanco : In the end, I hope to leave future generations with the flame of passion for knowledge and fraternal service still burning. I want to be remembered not for grand gestures, but for having worked tirelessly with love—polishing my own stone and encouraging every brother and sister to do the same.My dream is to see the seeds of wisdom I planted continue to grow through their work, inspiring them to keep building a more just world. In short, my greatest legacy would be to have once ignited a spark of light in those who follow, showing through my example that Freemasonry is a path of perseverance, fraternity, and hope.



Question : Are you aware of the growing interest you’re generating?


Margarita Rojas Blanco : I’m not indifferent to the fact that many brothers and sisters, as well as non-Masons, read my work with attention and write to me generously. But I don’t take it as a personal achievement, because I believe this interest reflects more a shared need to see ourselves represented in our own voice, in a space that has historically denied us the word.If I draw interest, it is because I am a woman, a Freemason, a Colombian—and I do not remain silent. Because I write from a place that is both symbolic and concrete, and because I refuse to let Freemasonry become a hall of rear-view mirrors.



Question : What is your opinion on the multiple forms of aggression suffered by women in many parts of the world?


Margarita Rojas Blanco : They are not isolated events, nor exaggerations, nor “cultural issues,” but symptoms of a patriarchal system of domination that spans centuries and continents. Violence against women is not just physical—it also manifests in symbolic exclusion, in the infantilization of our voices, in being interrupted mid-sentence, even in spaces that claim to be enlightened.It hurts me, and it compels me. That is why every word I write is a form of resistance—and of combative tenderness. Every mixed or women-only Masonic meeting is also an act of historical reparation.



Question : Can you tell us about what shaped your personality during childhood and your university years?


Margarita Rojas Blanco : My childhood was a blend of the practical words of my mother and grandmother—hardworking and wise women—and the silences of a society I learned to listen to. I grew up in a wounded country, amid a 50-year armed conflict, but one still fertile with small hopes—those that sprout in the shadows.Later, in the classroom, I discovered that philosophy wasn’t just for bearded Greeks—it was a way to ask questions amid the ordinary. That’s where I became free—not because someone unchained me, but because I learned not to believe the chains were natural.



Question : Currently living in Bogotá, Colombia—what are your main concerns as a human being?


Margarita Rojas Blanco : I am deeply concerned that we are becoming accustomed to cruelty, that indifference has become a defense mechanism, and that we swallow hateful rhetoric as if it were hard, inevitable truth. I often think of Viktor Frankl’s words, when he said that everything can be taken from a person except the freedom to choose one’s attitude toward circumstances.I fear that we’re being slowly robbed of that intimate choice without realizing it—and that our girls grow up thinking being a woman is synonymous with danger. I also worry about the future of language in a world saturated with noise.But despite all this, I haven’t lost faith in human alliances and in the small daily acts of rebellion that restore our dignity. Bogotá reminds me that resistance lives in the used bookstores of Carrera Séptima, in the helping hand on the TransMilenio, and in the lodges that work without exclusionary questions.



Question : Do you have political ambitions? If so, could you tell us about your project?


Margarita Rojas Blanco : I have no ambition for power—but I believe I do have a desire for impact. My political project, if it can be called that, is as much ethical and pedagogical as it is civic: to help build a society where equality is not a concession but a starting condition; where Freemasonry is not an elitist refuge, but a critical and transformative platform; and where fraternity is proclaimed not with words, but through action.My activism lives in the written word, in the Masonic meetings I lead, in respectful debate, in the defense of open, mixed, and progressive obediences. From there, I believe I can contribute—without needing any formal position.




Question : The main goal of our magazine is to inform readers about the dynamics of fraternity. Is that one of your concerns as well?


Margarita Rojas Blanco : Absolutely. But I would speak of fraternities in the plural, because there is no single way to live the fraternal bond. I’m very interested in showing how fraternity is not just an emotional or symbolic tie—it’s an ethical way of being in the world.It means recognizing ourselves in the vulnerability of others, weaving support networks, and replacing the logic of competition with that of mutual care. I’ve seen it in lodges that mobilize to support an unemployed brother or a sick sister—without speeches or photographs.But I’m also concerned when fraternity is used as a pretext to conceal privilege or silence dissent.




Question : How do you perceive the possible sociological developments in South America over the next fifty years?


Margarita Rojas Blanco : It’s hard to predict, but I can intuit some trends. I think we’re in a moment of tension between a conservative force that wants to drag us back to the 19th century and another that pushes toward more horizontal, plural, and ecological ways of living.Young people—and especially women and gender-diverse communities—are setting the course. There will be resistance, but there’s also a rising collective intelligence.If we manage to preserve memory without falling into resentment, and to move forward without losing our soul, South America could become an ethical and social laboratory for the world.



Question : In the modern world, there is a great deal of violence in human societies. How do you explain this, and what recommendations would you offer?


Margarita Rojas Blanco : Violence does not arise out of nowhere. It is born of inequality, fear, learned contempt—it is a language that is inherited, imitated, and normalized. In the Divine Comedy, Dante placed not only the violent in hell, but also the indifferent. He called them those who “lived without infamy and without praise,” who took no side.Sometimes I think that’s the true fuel of violence: comfortable neutrality.

I would recommend teaching empathy from early childhood, recovering tenderness as a form of knowledge, de-patriarchalizing our discourses and practices, and above all, returning to silence as a place of encounter—not suspicion.Freemasonry, if it wants to live up to its time, must be a space where this is cultivated—not masked.


Editor's note: We would like to thank Ms. Margarita Rojas Blanco for agreeing to answer our questions.



More informations :


Profesional Biography


Colombian. Born in Cali, Valle del Cauca. Social and sustainability manager. Expert in public affairs, governmental relations, poverty alleviation, public policy, and sustainable development.

Holds a Master’s degree in International Cooperation. Specialist in planning and management of social development. Business administrator.

She has worked with the United Nations and the Presidency of the Republic of Colombia on social issues, human rights, implementation of the peace agreement, and conflict resolution.

More than the agora, she prefers the stoa.



Masonic Biography


Thanks to Borges and Cortázar, the acacia is familiar to her...


  • Representative of CLIPSAS before Masonic organizations in the Americas, 2025–2028.

  • Grand Chancellor of the Grand Central Lodge of Colombia, 2025–2027.

  • Director of the Calliope Masonic Academy of the Grand Central Lodge of Colombia.

  • Worshipful Master of the Most Respectable Lodge Spica No. 18, 2025–2026.

  • Initiated into the International Co-Masonic Order “Le Droit Humain” in the Orient of Bogotá, Colombia, 2014.

  • Master Mason of the Colombian Federation of Masonic Lodges, in the Orient of Barranquilla, Colombia, 2017.

  • Re-erected the columns of the Most Respectable Lodge Spica No. 18 of the Grand Central Lodge of Colombia, in the Orient of Bogotá, 2022.


She has served in various offices and dignities, but above all considers herself an eternal Apprentice.


 
 
 

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