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Milton ARRIETA-LÓPEZ

CLIPSAS aujourd'hui : un entretien avec Iván HERRERA MICHEL

Dernière mise à jour : 13 août




 



Milton ARRIETA-LÓPEZ : Lorsque vous avez pris vos fonctions de président en 2021, dans quel état se trouvait le CLIPSAS et quels étaient les principaux défis à relever à ce moment-là ?

 

Iván HERRERA MICHEL : Le 25ème Président du CLIPSAS, qui dirigera le CLIPSAS pour la période 2024 - 2027, se trouve dans une situation financière saine, avec un capital égal à ce qui est nécessaire pour fonctionner pendant toute la durée de son mandat. Un CLIPSAS avec près d'une centaine d'Obédiences réparties sur quatre continents et dans une cinquantaine de pays. Un CLIPSAS qui gère un projet majeur avec le Conseil économique et social des Nations Unies. Et un Centre de Liaison prêt à poursuivre son message d'universalité de la Franc-maçonnerie dans sa propre dynamique.

 

Il y a trois ans, j'ai été élu Président, dans des circonstances sans précédent et très difficiles, lors d'une Assemblée télématique, au milieu des restrictions sanitaires internationales imposées par la pandémie de COVID-19. Nos finances étaient confrontées à une chute brutale des recettes due au départ des Obédiences qui comptaient le plus grand nombre de membres. Certaines Obédiences historiques ont parié sur la fin du CLIPSAS. Les bonnes relations avec la franc-maçonnerie libérale européenne avaient disparu. Les demandes d'admission de nouvelles Obédiences sont au plus bas. De plus, le Bureau est accusé de faire du "tourisme maçonnique" avec l'argent du CLIPSAS. La situation ne pouvait être pire.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : Quels ont été, selon vous, les changements et les réalisations les plus importants du CLIPSAS au cours de votre mandat ?

 

Iván HERRERA MICHEL : À ceux qui ont parié sur un CLIPSAS fragile et faible, je dois dire que nous avons relevé les défis avec détermination et qu'aujourd'hui nous avons un CLIPSAS fort. Avec des finances équilibrées. Nous nous sommes réunis en Albanie avec la plus grande participation de notre histoire. Quatorze nouvelles Obédiences ont adhéré, ce qui est le nombre le plus élevé de nouveaux membres au cours d'un mandat présidentiel. J'ai toujours accordé plus d'importance à la qualité des Obédiences qu'au nombre de membres et, pour cette raison, nous avons radié 19 Obédiences qui ne répondaient pas aux exigences de notre règlement intérieur. Le fait que nous ayons eu en Albanie 6 candidats à la présidence avec des campagnes très actives est une preuve de la vitalité de notre démocratie interne.

 

Mes premières décisions ont visé à renforcer le travail du Bureau, si bien que je me suis réuni trente-deux fois pour suivre mensuellement l'évolution des responsabilités de chacun des vice-présidents. C'est plus de réunions que l'ensemble des quatre présidents précédents. Chaque réunion a fait l'objet d'un procès-verbal, une pratique dont j'ai été surpris de constater qu'elle avait été abandonnée. Aucune des trente-deux réunions du Bureau n'a eu de coût financier pour le CLIPSAS. Et aucun des frais de voyage des représentations officielles effectuées sous ma présidence par les membres du Bureau en Afrique, en Amérique et en Europe n'a été payé par la Trésorerie du CLIPSAS. Cette économie est une nouveauté qui doit être poursuivie car l'argent versé par les Obédiences ne doit pas être utilisé pour le tourisme.

 

C'est justement pour prendre soin de nos finances que nous les avons restructurées en créant un fonds d'investissement intouchable, qui représente aujourd'hui 80 % de l'argent de CLIPSAS en banque. Cela signifie que nous couvrons toutes les dépenses des assemblées générales, les dons humanitaires, les remboursements, etc. avec seulement 20 % de nos revenus.

 

Dans le domaine de l'externalisation des valeurs, conformément à la décision de l'Assemblée générale de Lisbonne de 1992, qui considérait que la plus grande organisation de franc-maçonnerie libérale au monde ne pouvait pas être insensible à la réalité de son temps, nous avons rédigé des communiqués et des messages publics et j'ai donné 28 conférences virtuelles pendant la pandémie, qui visaient à assurer une présence positive dans les médias pour mieux transmettre notre message axé sur la défense de la liberté de conscience et le respect des droits de l'homme, pour combattre les campagnes contre la franc-maçonnerie et contre les valeurs de CLIPSAS et pour prendre position sur les grandes questions de l'heure.

 

Le 24 janvier dernier, j'ai demandé à nos confrères auditeurs d'effectuer l'audit à distance et de manière virtuelle, et je leur ai donné un accès complet et transparent à l'information financière et comptable. Cette économie devrait être adoptée de manière permanente.

 

Toujours en veillant à la santé de nos finances, et avec la collaboration de certaines Obédiences, nous apportons de l'aide aux victimes de catastrophes humanitaires dans six pays : Haïti, Liban, Maroc, Turquie, Syrie et Ukraine, toujours par l'intermédiaire d'organisations au sérieux reconnu comme la Croix-Rouge internationale. En tant que francs-maçons, notre engagement en faveur de l'humanité et des droits de l'homme est inébranlable.

 

Il y a deux ans, à Lisbonne, nous avons restructuré le Comité d'éthique en créant deux groupes de travail : l'" Observatoire de la dignité humaine " et la " Commission de bioéthique ". Il y a un an, nous avons vu les premiers fruits de cette nouvelle organisation avec la publication, en cinq langues, d'un rapport préparé à partir des données fournies par les Obédiences, et d'une seconde étude sur le changement climatique, ses conséquences et les actions à entreprendre. Là encore, des rapports ont été présentés à l'Assemblée générale de 2024, montrant le travail accompli. Les résultats des études ont été envoyés à toutes les Obédiences et sont disponibles sur internet pour tous ceux qui souhaitent les consulter.

 

En Albanie, un événement imprévu et indépendant de notre volonté nous a fait perdre une matinée sur les deux jours disponibles pour l'Assemblée générale : la fourniture d'électricité dans la zone où se trouve l'hôtel où se tiennent les réunions a été interrompue. Nous avons rapidement pris des dispositions avec les autorités de Durres, mais l'ordre du jour n'a pas pu être entièrement respecté et certains points sont restés en suspens.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Comment le CLIPSAS a-t-il évolué en termes de participation à des événements mondiaux au cours de votre présidence ?

 

Iván HERRERA MICHEL : Je ne peux pas ne pas être reconnaissant de la fraternité de mes sœurs et frères de la CIMAS et de la COMAM, en Amérique, et de la CPMAM en Afrique, lors de leurs réunions auxquelles nous avons toujours assisté. Nous devons remercier le travail fraternel de nos sœurs qui nous représentent dans ces continents, Marta FERRARI et Edith MONGE.

 

Nous avons reconstruit des ponts fraternels avec l'Alliance Maçonnique Européenne (AME), grâce au travail de notre Frère Brenno AMBROSINI, Représentant auprès des organisations européennes, et aujourd'hui Grand Maître de la Grande Loge Symbolique Espagnole. Mais je dois admettre que les tensions qui ont conduit à la rupture lors de la précédente Présidence pèsent encore sur les relations et notre nouveau Président devra continuer à travailler à cette tâche, en sauvegardant toujours les valeurs, l'égalité entre les Obédiences et la dignité morale du CLIPSAS. La grandeur d'une Obédience maçonnique ne se mesure pas au nombre de ses membres, à sa richesse économique ou aux années de son histoire, mais à la qualité et à la pertinence de son travail actuel. La franc-maçonnerie n'est pas un musée, mais une flamme ardente.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Quels seront, selon vous, les défis les plus importants que le prochain président devra relever pour maintenir et renforcer le CLIPSAS ?

 

Iván HERRERA MICHEL : Je crois que le plus grand défi est de conduire la mise à jour des statuts et règlements pour les adapter aux nouvelles circonstances et aux exigences de l'augmentation du nombre d'Obédiences. Dans ce domaine, le nouveau président a quatre projets de réforme d'origines différentes qui montrent le souci général de les adapter aux nouvelles réalités.

 

Au moment où j'écris ces lignes, l'Association maçonnique européenne (EMA) traverse ses propres difficultés internes. J'espère que sa nouvelle direction et notre nouveau président du CLIPSAS seront en mesure de trouver un terrain d'entente pour unir ce qui est dispersé.


 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Quels sont les projets actuels qui, selon vous, devraient rester prioritaires pour la prochaine direction du CLIPSAS ?

 

Iván HERRERA MICHEL : Sans aucun doute, il s'occupera des finances, du projet ECOSOC, du travail du comité d'éthique, de la réforme du règlement intérieur et de l'assistance financière aux victimes de catastrophes humanitaires lorsqu'elles se présentent. Mais je suis sûr qu'il apportera au CLIPSAS des initiatives nouvelles et intéressantes.


 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Comment envisagez-vous l'évolution future de CLIPSAS et quelles stratégies devraient être mises en œuvre pour assurer sa croissance et sa pertinence ?

 

Iván HERRERA MICHEL : Je vois un CLIPSAS financièrement fort et solide, avec une démocratie interne très active et toujours convaincu de l'importance et de la signification des valeurs de l'Appel de Strasbourg. Je ne vois aucun problème pour son avenir.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Quel rôle devrait jouer CLIPSAS dans ses relations avec d'autres organisations maçonniques et non maçonniques pour promouvoir les droits de l'homme que sont la liberté et l'égalité ?

 

Iván HERRERA MICHEL : En cela, je suis un démocrate, un garant des droits de l'homme et un militant radical des droits de l'homme. CLIPSAS doit rester un interlocuteur humaniste valable face aux menaces éthiques du monde d'aujourd'hui. Le travail est toujours inachevé et la construction continue.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Lors de la récente élection d'un nouveau président, six candidats de différents pays se sont présentés. Comment décririez-vous le processus électoral et quels aspects de son déroulement mettriez-vous en exergue ?

 

Iván HERRERA MICHEL : Six candidats, c'est la preuve de la vitalité de la démocratie CLIPSAS. C'est du jamais vu. En me penchant sur l'histoire du CLIPSAS, j'ai constaté qu'en vingt-quatre élections de président depuis 1961, il n'y avait eu que deux candidats à l'Assemblée générale de Buenos Aires en 2017. À cette occasion, après plusieurs tours de scrutin sans que personne n'atteigne la majorité simple au double tour, l'un des trois candidats à égalité a cédé à la fraternité et à la noblesse et deux sont restés.

 

Je souhaiterais que le règlement soit réformé afin de permettre un second tour entre les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix lorsqu'il y a plus de deux candidats pour un poste du Bureau. En théorie politique, le premier tour choisit et le second tour choisit. Je suis également d'accord pour que le vote pondéré soit supprimé et que chaque Obédience ne dispose que d'une seule voix.

 

Il est injuste que, dans le système actuel de paiement, les membres des Obédiences les plus nombreuses paient individuellement moins que les membres des Obédiences les moins nombreuses. Si l'on calcule le per capita payé par chaque Obédience pour chacun d'entre eux, il est clair que plus il y a de membres, moins on paie par frère ou sœur. Ce qui est curieux, c'est que, malgré cette inégalité financière, qui est préjudiciable à ceux qui ont une économie plus petite, ceux qui ont des membres qui paient moins demandent plus de droits et un certain suprémacisme. Ce n'est pas normal et cette question devrait être incluse dans la prochaine réforme réglementaire.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Louis Daly l'a emporté avec une double majorité simple des voix, ce qui est un résultat non seulement conforme au règlement, mais aussi retentissant si l'on considère qu'il s'agissait d'un scrutin entre six candidats. Mais une controverse post-électorale est née de la part des partisans d'un autre candidat. Quels sont vos commentaires sur les différends qui ont surgi à propos de la nécessité d'un second tour, même si cela n'est pas indiqué dans les règles ?

 

Iván HERRERA MICHEL : L'expérience montre qu'un deuxième cycle devrait être inclus dans la réforme du règlement intérieur.

 

Avant l'Assemblée générale, ils m'ont écrit en public et en privé pour me demander d'appliquer la censure et le veto aux quatre candidats suivants : Stéphane BAÑUL parce qu'il était nommé par une Obédience dans laquelle il n'avait pas été Grand Maître, Louis DALY parce qu'il n'avait pas le droit d'être réélu pour un mandat non consécutif (malgré le précédent de M. A. CAUCHIE qui a été élu Président pour trois mandats non consécutifs), Cuneyt KALPAKOGLU parce que son Obédience a donné le système de vote électronique et Franco HUARD parce qu'il avançait l'élection pour trois mandats non consécutifs. A. CAUCHIE qui a été élu Président pour trois mandats non consécutifs), Cuneyt KALPAKOGLU parce que son Obédience a abandonné le système de vote électronique et Franco HUARD parce qu'il faisait campagne en tant que membre du Bureau où il était Vice-Président et Trésorier à titre intérimaire. Bien que je sois juriste et qu'il était clair pour moi qu'aucune de ces demandes n'avait de base réglementaire ou légale, j'étais en contact permanent avec des juristes qui connaissaient bien le droit français et j'ai toujours pris des décisions sur la base de leurs conseils.

 

Dans le même temps, un site Internet dont l'équipe comprenait l'un des candidats est entré en force dans la course électorale. Un autre écoute et reproduit des attaques contre trois candidats. Au fur et à mesure que les campagnes sautaient sur les réseaux sociaux, des bruits impies se faisaient entendre. Face à cette circonstance, également nouvelle pour le CLIPSAS, j'ai toujours respecté la liberté de la presse et offert toutes les garanties électorales aux candidats pour leurs campagnes.

 

En l'état, je m'attendais à une discussion ouverte sur les candidats lors de l'Assemblée générale et, fidèle aux principes obligatoires de transparence et d'impartialité, j'ai invité chacun à s'adresser à l'Assemblée. Une fois qu'ils l'ont fait, j'ai donné la parole à tous ceux qui souhaitaient être entendus. J'avoue avoir été le premier surpris lorsque personne n'a demandé la parole et que nous avons procédé au vote sans aucune intervention de l'assemblée. Je n'en revenais pas.

 

Le résultat du vote est le suivant :

 

Candidat

Vote d'obéissance

Vote pondéré par le nombre de membres des Obédiences

Luis Daly

28 (35%)

42 (35%)

Franco Huard

21 (26,25%)

36 (27,48%)

Cuneyt Kalpakoglu

13 (16,25%)

25 (19,08%)

Xavier Molina

13 (16,25%)

23 (17,56%)

Nadja Gordon

4 (5%)

4 (3,05%)

Atephane Bañul

1 (1,25%)

1 (0,76%)

 

Une fois les résultats affichés sur l'écran géant de la salle de réunion, j'ai procédé à l'annonce de ce que tout le monde pouvait voir : le candidat Louis DALY était le vainqueur avec une double majorité simple des voix.

 

Immédiatement, une vive polémique s'est élevée de la part de certains frères et sœurs qui ne connaissaient pas la différence entre les expressions "majorité simple" et "majorité absolue". Certains juristes l'ont précisé et d'autres ont rappelé aux frères et sœurs qu'il faut savoir perdre avec dignité.

 

Quelques Obédiences ont annoncé qu'elles se retiraient du CLIPSAS, ce qui leur a rappelé ce qui s'était passé en 1995-96 lorsqu'une poignée d'Obédiences qui avaient perdu les élections s'étaient retirées et avaient tenté de détruire le CLIPSAS. Vingt-neuf ans plus tard, le CLIPSAS est beaucoup plus universel, compte 50 Obédiences de plus qu'à l'époque, dispose d'actifs financiers plus importants et porte haut la bannière de ses valeurs fondatrices. Parfois, nous oublions l'histoire et répétons les mêmes erreurs du passé.

 

Enfin, la Tenida de clôture a été la plus importante à laquelle j'ai jamais assisté au CLIPSAS et les interventions ont porté sur la paix, la fraternité et l'harmonie. Elle a été excellemment dirigée par le Grand Maître de la Grande Loge d'Albanie - Illirya, Raimond TODHE, à la suite d'un magnifique rituel qui s'est terminé par une joyeuse Chaîne Fraternelle.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Quelles stratégies recommanderiez-vous pour gérer les conflits et assurer la cohésion et l'harmonie entre les membres du CLIPSAS après les élections ?

 

Iván HERRERA MICHEL : En réalité, nous, francs-maçons, vivons les processus électoraux avec une grande passion et nous savons que les difficultés de la démocratie sont résolues par plus de démocratie.

 

Quelles mesures pensez-vous nécessaires pour renforcer la démocratie interne de CLIPSAS et garantir que les processus électoraux sont respectés par tous les membres ?

 

Iván HERRERA MICHEL : À la fin des campagnes et des élections, les vainqueurs et les non-vainqueurs ont l'obligation morale de s'embrasser et de s'offrir la plus grande fraternité. C'est la chose maçonnique à faire.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : De votre expérience et des événements récents, quelles leçons avez-vous tirées de la gestion d'une organisation internationale comme CLIPSAS que vous aimeriez partager avec votre successeur ?

 

Iván HERRERA MICHEL : Ma conclusion, après trois ans de présidence du CLIPSAS, est que ce Centre de Liaison basé sur une absolue Liberté de Conscience et une parfaite tolérance mutuelle est toujours, après soixante-trois ans de fondation, une bonne idée et un lieu adogmatique et libéral pour tenter d'unir ce qui est dispersé.

 

Tout au long de votre carrière maçonnique, vous avez occupé de nombreux postes de direction et contribué à divers projets dans le monde entier. Compte tenu de votre vaste expérience et de vos réalisations, quels défis ou projets vous reste-t-il à relever dans votre avenir maçonnique pour continuer à enrichir et à renforcer la fraternité mondiale ?

 

Je vois des frères et des sœurs qui font un travail méritoire dans l'Ordre et auxquels je dois céder la place, et en ce moment je ne peux que penser avec joie à retourner dans ma Loge comme un autre travailleur sous la direction d'un Vénérable Maître qui a la moitié de mon âge.

Vous m'y trouverez tous les lundis.

 

Je vois un CLIPSAS financièrement fort et solide, avec une démocratie interne très active et toujours convaincu de l'importance et de la signification des valeurs de l'Appel de Strasbourg. Je ne vois aucun problème pour son avenir.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Quel rôle devrait jouer CLIPSAS dans ses relations avec d'autres organisations maçonniques et non maçonniques pour promouvoir les droits de l'homme que sont la liberté et l'égalité ?

 

Iván HERRERA MICHEL : En cela, je suis un démocrate, un garant des droits de l'homme et un militant radical des droits de l'homme. CLIPSAS doit rester un interlocuteur humaniste valable face aux menaces éthiques du monde d'aujourd'hui. Le travail est toujours inachevé et la construction continue.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Lors de la récente élection d'un nouveau président, six candidats de différents pays se sont présentés. Comment décririez-vous le processus électoral et quels aspects de son déroulement mettriez-vous en exergue ?

 

Iván HERRERA MICHEL : Six candidats, c'est la preuve de la vitalité de la démocratie CLIPSAS. C'est du jamais vu. En me penchant sur l'histoire du CLIPSAS, j'ai constaté qu'en vingt-quatre élections de président depuis 1961, il n'y avait eu que deux candidats à l'Assemblée générale de Buenos Aires en 2017. À cette occasion, après plusieurs tours de scrutin sans que personne n'atteigne la majorité simple au double tour, l'un des trois candidats à égalité a cédé à la fraternité et à la noblesse et deux sont restés.

 

Je souhaiterais que le règlement soit réformé afin de permettre un second tour entre les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix lorsqu'il y a plus de deux candidats pour un poste du Bureau. En théorie politique, le premier tour choisit et le second tour choisit. Je suis également d'accord pour que le vote pondéré soit supprimé et que chaque Obédience ne dispose que d'une seule voix.

 

Il est injuste que, dans le système actuel de paiement, les membres des Obédiences les plus nombreuses paient individuellement moins que les membres des Obédiences les moins nombreuses. Si l'on calcule le per capita payé par chaque Obédience pour chacun d'entre eux, il est clair que plus il y a de membres, moins on paie par frère ou sœur. Ce qui est curieux, c'est que, malgré cette inégalité financière, qui est préjudiciable à ceux qui ont une économie plus petite, ceux qui ont des membres qui paient moins demandent plus de droits et un certain suprémacisme. Ce n'est pas normal et cette question devrait être incluse dans la prochaine réforme réglementaire.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Louis Daly l'a emporté avec une double majorité simple des voix, ce qui est un résultat non seulement conforme au règlement, mais aussi retentissant si l'on considère qu'il s'agissait d'un scrutin entre six candidats. Mais une controverse post-électorale est née de la part des partisans d'un autre candidat. Quels sont vos commentaires sur les différends qui ont surgi à propos de la nécessité d'un second tour, même si cela n'est pas indiqué dans les règles ?

 

Iván HERRERA MICHEL : L'expérience montre qu'un deuxième cycle devrait être inclus dans la réforme du règlement intérieur.

 

Avant l'Assemblée générale, ils m'ont écrit en public et en privé pour me demander d'appliquer la censure et le veto aux quatre candidats suivants : Stéphane BAÑUL parce qu'il était nommé par une Obédience dans laquelle il n'avait pas été Grand Maître, Louis DALY parce qu'il n'avait pas le droit d'être réélu pour un mandat non consécutif (malgré le précédent de M. A. CAUCHIE qui a été élu Président pour trois mandats non consécutifs), Cuneyt KALPAKOGLU parce que son Obédience a donné le système de vote électronique et Franco HUARD parce qu'il avançait l'élection pour trois mandats non consécutifs. A. CAUCHIE qui a été élu Président pour trois mandats non consécutifs), Cuneyt KALPAKOGLU parce que son Obédience a abandonné le système de vote électronique et Franco HUARD parce qu'il faisait campagne en tant que membre du Bureau où il était Vice-Président et Trésorier à titre intérimaire. Bien que je sois juriste et qu'il était clair pour moi qu'aucune de ces demandes n'avait de base réglementaire ou légale, j'étais en contact permanent avec des juristes qui connaissaient bien le droit français et j'ai toujours pris des décisions sur la base de leurs conseils.

 

Dans le même temps, un site Internet dont l'équipe comprenait l'un des candidats est entré en force dans la course électorale. Un autre écoute et reproduit des attaques contre trois candidats. Au fur et à mesure que les campagnes sautaient sur les réseaux sociaux, des bruits impies se faisaient entendre. Face à cette circonstance, également nouvelle pour le CLIPSAS, j'ai toujours respecté la liberté de la presse et offert toutes les garanties électorales aux candidats pour leurs campagnes.

 

En l'état, je m'attendais à une discussion ouverte sur les candidats lors de l'Assemblée générale et, fidèle aux principes obligatoires de transparence et d'impartialité, j'ai invité chacun à s'adresser à l'Assemblée. Une fois qu'ils l'ont fait, j'ai donné la parole à tous ceux qui souhaitaient être entendus. J'avoue avoir été le premier surpris lorsque personne n'a demandé la parole et que nous avons procédé au vote sans aucune intervention de l'assemblée. Je n'en revenais pas.

 

Le résultat du vote est le suivant :

 

Candidat

Vote d'obéissance

Vote pondéré par le nombre de membres des Obédiences

Luis Daly

28 (35%)

42 (35%)

Franco Huard

21 (26,25%)

36 (27,48%)

Cuneyt Kalpakoglu

13 (16,25%)

25 (19,08%)

Xavier Molina

13 (16,25%)

23 (17,56%)

Nadja Gordon

4 (5%)

4 (3,05%)

Atephane Bañul

1 (1,25%)

1 (0,76%)

 

Une fois les résultats affichés sur l'écran géant de la salle de réunion, j'ai procédé à l'annonce de ce que tout le monde pouvait voir : le candidat Louis DALY était le vainqueur avec une double majorité simple des voix.

 

Immédiatement, une vive polémique s'est élevée de la part de certains frères et sœurs qui ne connaissaient pas la différence entre les expressions "majorité simple" et "majorité absolue". Certains juristes l'ont précisé et d'autres ont rappelé aux frères et sœurs qu'il faut savoir perdre avec dignité.

 

Quelques Obédiences ont annoncé qu'elles se retiraient du CLIPSAS, ce qui leur a rappelé ce qui s'était passé en 1995-96 lorsqu'une poignée d'Obédiences qui avaient perdu les élections s'étaient retirées et avaient tenté de détruire le CLIPSAS. Vingt-neuf ans plus tard, le CLIPSAS est beaucoup plus universel, compte 50 Obédiences de plus qu'à l'époque, dispose d'actifs financiers plus importants et porte haut la bannière de ses valeurs fondatrices. Parfois, nous oublions l'histoire et répétons les mêmes erreurs du passé.

 

Enfin, la Tenida de clôture a été la plus importante à laquelle j'ai jamais assisté au CLIPSAS et les interventions ont porté sur la paix, la fraternité et l'harmonie. Elle a été excellemment dirigée par le Grand Maître de la Grande Loge d'Albanie - Illirya, Raimond TODHE, à la suite d'un magnifique rituel qui s'est terminé par une joyeuse Chaîne Fraternelle.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Quelles stratégies recommanderiez-vous pour gérer les conflits et assurer la cohésion et l'harmonie entre les membres du CLIPSAS après les élections ?

 

Iván HERRERA MICHEL : En réalité, nous, francs-maçons, vivons les processus électoraux avec une grande passion et nous savons que les difficultés de la démocratie sont résolues par plus de démocratie.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Quelles mesures pensez-vous nécessaires pour renforcer la démocratie interne de CLIPSAS et garantir que les processus électoraux sont respectés par tous les membres ?

 

Iván HERRERA MICHEL : À la fin des campagnes et des élections, les vainqueurs et les non-vainqueurs ont l'obligation morale de s'embrasser et de s'offrir la plus grande fraternité. C'est la chose maçonnique à faire.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : De votre expérience et des événements récents, quelles leçons avez-vous tirées de la gestion d'une organisation internationale comme CLIPSAS que vous aimeriez partager avec votre successeur ?

 

Iván HERRERA MICHEL : Ma conclusion, après trois ans de présidence du CLIPSAS, est que ce Centre de Liaison basé sur une absolue Liberté de Conscience et une parfaite tolérance mutuelle est toujours, après soixante-trois ans de fondation, une bonne idée et un lieu adogmatique et libéral pour tenter d'unir ce qui est dispersé.

 

Je vois des frères et des sœurs qui font un travail méritoire dans l'Ordre et auxquels je dois céder la place, et en ce moment je ne peux que penser avec joie à retourner dans ma Loge comme un autre travailleur sous la direction d'un Vénérable Maître qui a la moitié de mon âge.

Vous m'y trouverez tous les lundis.






Interview réalisée par Milton ARRIETA-LÓPEZ



 


CLIPSAS Hoy: Una Entrevista con Iván HERRERA MICHEL

 

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Cuando asumió el cargo como presidente en 2021, ¿en qué estado encontró a CLIPSAS y cuáles eran los principales desafíos que enfrentó en ese momento?

 

Iván HERRERA MICHEL : El presidente No. 25 de CLIPSAS, que le corresponde liderar el periodo 2024 – 2027, encuentra un estado financiero sano, con un capital igual al que se necesita para funcionar durante todo su periodo. Un CLIPSAS con casi un centenar de Obediencias ubicadas en cuatro continentes y en unos 50 países. Un CLIPSAS gestionando un importante proyecto con el Comité Económico y Social de las Naciones Unidas. Y un Centro de Enlace preparado para perseguir su mensaje de universalidad de la Masonería bajo el impulso propio que le dará.

 

Hace tres años fui elegido presidente, en circunstancias inéditas y muy difíciles, en una Asamblea telemática, en medio de las restricciones sanitarias internacionales impuestas por la pandemia del COVID – 19. Con nuestras finanzas enfrentadas a una fuerte disminución de los ingresos por la salida de las Obediencias con más miembros. Algunas Obediencias históricas apostaron por el fin de CLIPSAS. Las buenas relaciones con la Masonería liberal europea habían desaparecido. Y las solicitudes de admisión de nuevas Obediencias estaban en su punto más bajo. Por otra parte, el Buró estaba siendo acusado de hacer “turismo Masónico” con el dinero de CLIPSAS. La situación no podía ser peor.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : ¿Cuáles considera que han sido los cambios más significativos y los logros alcanzados por CLIPSAS durante su mandato?

 

Iván HERRERA MICHEL : A quienes apostaron por un CLIPSAS frágil y débil, debo decirles que enfrentamos los desafíos con determinación y hoy tenemos un CLIPSAS fuerte. Con las finanzas equilibradas. Nos reunimos en Albania con la mayor asistencia de toda nuestra historia. Han ingresado 14 nuevas Obediencias, que es el mayor número de incorporaciones durante un periodo presidencial. Siempre me importó más la calidad de las Obediencias que la cantidad de miembros y, por esta razón, radiamos a 19 Obediencias que no cumplían con los requisitos de nuestro Reglamento. Que hayamos tenido en Albania 6 candidatos a la Presidencia con campañas muy activas es una prueba de lo vital que se encuentra nuestra democracia interna.

 

Mis primeras decisiones estuvieron dirigidas a fortalecer el trabajo del Buró, de tal manera que lo reuní treinta y dos veces para hacer seguimiento mensual al avance de las responsabilidades de cada uno de los vicepresidentes. Ese es un número de reuniones mayor al de todas las de los cuatro presidentes anteriores. De cada reunión quedó un acta, lo cual es una práctica que encontré con sorpresa que se había dejado de hacer. Ninguna de las treinta y dos reuniones del Buró tuvo costo económico para CLIPSAS. Y ningún gasto de viaje de las representaciones oficiales realizadas durante mi presidencia por los miembros del Buró en África, América y Europa, fueron pagados por el Tesoro de CLIPSAS. Este ahorro es una novedad que debe continuar porque el dinero que pagan las Obediencias no debe ser utilizado para hacer turismo.

 

Precisamente, para cuidar nuestras finanzas, las reestructuramos creando un fondo de inversión, intocable, que hoy representa el 80% del dinero de CLIPSAS en el banco. Lo que significa que cubrimos todos los gastos de las Asambleas Generales, donaciones humanitarias, reembolsos, Etc. con solo el 20% de nuestros ingresos.

 

En el área de la exteriorización de los valores, conforme a la decisión de la Asamblea General de Lisboa de 1992, que consideró que la mayor organización de la Masonería liberal en el mundo no puede ser ajena a la realidad de su tiempo, redactamos comunicados y mensajes públicos y dicté 28 charlas virtuales durante la pandemia, que buscaban garantizar una presencia positiva en los medios de comunicación para transmitir mejor nuestro mensaje centrado en la defensa de la libertad de conciencia y el respeto de los derechos humanos, combatir las campañas contra la Masonería y contra los valores de CLIPSAS y tomar posición frente a las grandes cuestiones del momento.

 

Solicité el 24 de enero de este año a nuestros Hermanos Revisores de Cuentas que hicieran la auditoría de manera remota y virtual, y les facilité el acceso total y trasparente a la información financiera y contable. Este ahorro debe adoptarse de manera permanente.

 

Siempre cuidando la salud de nuestras finanzas, y con la colaboración de algunas Obediencias, llevamos ayuda las víctimas de catástrofes humanitarias en seis países: Haití, El Líbano, Marruecos, Turquía, Siria y Ucrania, siempre a través de organismos de reconocida seriedad como la Cruz Roja Internacional. Como Masones, nuestro compromiso con la humanidad y los Derechos Humanos es inquebrantable.

 

Hace dos años, en Lisboa, reestructuramos el Comité de Ética creando dos grupos de trabajo: El “Observatorio de la Dignidad Humana” y la “Comisión de bioética”. Hace un año vimos los primeros frutos de esta nueva organización con la publicación, en cinco idiomas, de un informe elaborado con datos proporcionados por las Obediencias, y un segundo estudio sobre el cambio climático, sus consecuencias y acciones a tomar. Nuevamente, se presentaron informes a la Asamblea General del 2024 que mostraron el trabajo que se ha seguido adelantado. El resultado de los estudios se ha enviado a todas las Obediencias y está disponibles en internet para quien los desee conocer.

 

En Albania sufrimos un imprevisto ajeno a la organización que nos costó una mañana de trabajo de los dos días disponibles para la Asamblea General: la energía eléctrica del sector en donde está ubicado el hotel sede de las reuniones fue interrumpida. Rápidamente se hicieron diligencias con las autoridades de Durres, pero el Orden del Día no se pudo cumplir totalmente y quedaron unos puntos pendientes.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ :¿Cómo ha evolucionado CLIPSAS en términos de participación en eventos globales durante su presidencia?

 

Iván HERRERA MICHEL : No puedo dejar de agradecer la fraternidad de mis Hermanas y Hermanos de CIMAS y COMAM, en América, y de CPMAM en África, durante sus reuniones a las que siempre hemos asistido. Debemos agradecer el trabajo fraternal realizado por nuestras Hermanas que nos representan en esos continentes, Marta FERRARI y Edith MONGE.

 

Hemos ido reconstruyendo puentes fraternales con la Alianza Masónica Europea (AME), gracias al trabajo de nuestro Hermano Brenno AMBROSINI, Representante ante las organizaciones europeas, y hoy Gran Maestro de la Gran Logia Simbólica Española. Pero debo admitir que las tensiones que se llevaron a la ruptura durante la anterior Presidencia aún pesan en las relaciones y nuestro nuevo próximo presidente deberá seguir trabajando en esta tarea, siempre salvaguardando los valores, la igualdad entre las Obediencias y la dignidad moral de CLIPSAS. La grandeza de una Obediencia Masónica no se mide por el número de sus miembros, por su patrimonio económico ni por los años de su historia, sino por la calidad y pertinencia de su trabajo actual. La Masonería no es un museo, sino una llama encendida.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : ¿Cuáles cree que serán los desafíos más importantes que el próximo presidente deberá enfrentar para mantener y fortalecer CLIPSAS?

 

Iván HERRERA MICHEL : Creo que el mayor reto es liderar la actualización de los Estatutos y Reglamentos a las nuevas circunstancias y a las demandas del crecimiento del número de Obediencias. En este campo, el nuevo presidente encuentra cuatro proyectos de reformas de diferentes orígenes que muestran la inquietud general en ajustarlos a las nuevas realidades.

 

En el momento en que se desarrolla esta entrevista la Asociación Masónica Europea (AME) atraviesa sus propias dificultades internas. Tengo la Esperanza de que su nuevo liderazgo y nuestro nuevo presidente de CLIPSAS sabrán encontrar puntos de encuentro para unir lo que está disperso.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : ¿Qué proyectos actuales considera que deberían seguir siendo una prioridad para el próximo liderazgo de CLIPSAS?

 

Iván HERRERA MICHEL : Indiscutiblemente, cuidar las finanzas, el Proyecto de ECOSOC, el trabajo del Comité de Ética, la reforma de la normatividad interna y la ayuda económica a las víctimas de catástrofes humanitarias que se vayan presentando. Pero estoy seguro que traerá nuevas y meritorias iniciativas propias al seno de CLIPSAS.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : ¿Cómo imagina la evolución futura de CLIPSAS y qué estrategias deberían implementarse para asegurar su crecimiento y relevancia continuada?

 

Iván HERRERA MICHEL : Veo un CLIPSAS fuerte y solido financieramente, con una democracia interna muy activa y que sigue convencido de la importancia y trascendencia de los valores del Llamamiento de Estrasburgo. No le veo problema con miras a su futuro.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : ¿Qué papel debería jugar CLIPSAS en su relación con otras organizaciones masónicas y no masónicas para promover los derechos humanos de la Libertad y de la Igualdad?

 

Iván HERRERA MICHEL : En esto soy un demócrata, garantista y pro derechos humanos radical. CLIPSAS debe seguir siendo un interlocutor humanista valido frente a las amenazas éticas del mundo actual. La obra siempre está inacabada y la construcción continua.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : La elección reciente para la elección de nuevo presidente contó con seis candidatos de diversos países. ¿Cómo describiría el proceso electoral y qué aspectos destacaría de su desarrollo?

 

Iván HERRERA MICHEL : Seis candidatos es una prueba de la vitalidad de la democracia de CLIPSAS. Nunca había pasado. Cuando he repasado la historia he podido constatar que en veinticuatro elecciones para presidente que ha habido desde 1961 solo hubo más de dos candidatos en la Asamblea General de Buenos Aires en el año 2017. En esa oportunidad después de varias votaciones sin que nadie alcanzara la mayoría simple en la doble votación, uno de los tres candidatos empatados cedió con fraternidad y nobleza el paso y quedaron dos.

 

A mí me gustaría que se reforme el Reglamento para permitir que en casos en que haya más de dos candidatos a cualquier puesto de Buró se practique una segunda vuelta entre los dos que obtengan mayor número de votos. En la teoría política la primera vuelta escoge y la segunda elige. También estoy de acuerdo en que se elimine el voto ponderado y cada Obediencia tenga un solo voto.

 

Es injusto que con el sistema actual de pago los miembros de las Obediencias con mayor número paguen individualmente menos que los miembros de Obediencias con menor cantidad. Si calculamos el per cápita que paga cada Obediencia por cada uno de ellos se ve claramente que entre más miembros se tiene menos se paga por hermano o hermana. Lo curioso es que, pese a esta inequidad financiera, que perjudica a quienes tienen una economía más pequeña, los que tienen miembros que pagan menos exigen más derechos y un cierto supremacismo. Esto no está bien y el tema debe ser incluido en la próxima reforma reglamentaria.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Louis Daly ganó con una doble mayoría simple de los votos, lo cual es un resultado no solo de acuerdo con lo estipulado en el Reglamento sino además contundente teniendo en cuenta que la competencia era entre seis candidatos. Pero surgieron controversias post-elección por parte de los partidarios de otro candidato. ¿Qué comentarios tiene sobre las disputas surgidas respecto a la necesidad de una segunda vuelta, pese a que no está indicada en los reglamentos?

 

Iván HERRERA MICHEL : La experiencia indica que hay que incluir una segunda vuelta en la reforma del Reglamento.

 

Antes de las Asamblea General me escribían en público y en privado solicitándome que aplicara la censura y el veto a los siguientes cuatro candidatos: Stephane BAÑUL por haber sido propuesto por una Obediencia en la que no había sido Gran Maestro, Louis DALY por que no tenía derecho a ser reelegido en un periodo no consecutivo (pese al antecedente de M. A. CAUCHIE que fue presidente por elección en tres periodos no consecutivos), Cuneyt KALPAKOGLU porque su Obediencia regaló el sistema electrónico de votación y Franco HUARD porque adelantaba su campaña siendo miembro del Buró en donde ocupaba una vicepresidencia y la tesorería por interinidad. Aunque soy abogado y tenía claridad acerca de que ninguna de estas solicitudes tenía fundamento reglamentario ni legal, estuve en permanente contacto con abogados conocedores de la legislación francesa y siempre tomé las decisiones con base en sus luces.

 

Paralelamente, un sitio web de cuyo equipo hacía parte uno de los candidatos entró con fuerza en la contienda electoral. Otro más presto oídos y reprodujo los ataques que se hacían a tres candidatos. Al saltar las campañas a las redes sociales se escucharon ruidos profanos. Frente a esta circunstancia, también nueva para CLIPSAS, siempre respeté la libertad de prensa y ofrecí todas las garantías electorales a los candidatos para sus campañas.

 

Así las cosas, esperaba una discusión abierta sobre los candidatos en la Asamblea General, y, fiel los obligados principios de trasparencia e imparcialidad, invite a todos a dirigirse a la Asamblea. Una vez que lo hicieron ofrecí la palabra a todo aquel que quisiera ser escuchado. Confieso que fui el primer sorprendido cuando nadie solicitó el uso de la palabra y pasamos a la votación sin intervenciones por parte de los presentes. No lo podía creer.

 

El resultado de la votación fue el siguiente:

 

Candidato

Voto por Obediencia

Voto ponderado por número de miembros de las Obediencias

Luis Daly

28 (35%)

42 (35%)

Franco Huard

21 (26,25%)

36 (27,48%)

Cuneyt Kalpakoglu

13 (16,25%)

25 (19,08%)

Xavier Molina

13 (16,25%)

23 (17,56%)

Nadja Gordon

4 (5%)

4 (3,05%)

Atephane Bañul

1 (1,25%)

1 (0,76%)

 

Una vez aparecidos los resultados en la pantalla gigante de la sala de reuniones, procedí a anunciar lo que todos veían: El candidato Louis DALY resultaba ganador con la doble mayoría simple de los votos.

 

Inmediatamente, surgió una viva controversia por parte de algunos hermanos y hermanas que no conocían la diferencia entre las expresiones “mayoría simple” y “mayoría absoluta”. Algunos abogados hicieron la claridad y otros Hermanos y hermanas recordaron que hay que saber perder con dignidad.

 

Un par de Obediencias anunciaron que se retirarían de CLIPSAS, y les recordaron lo sucedido en los años 1995-96 cuando un puñado de ellas que habían perdido las elecciones se retiraron y trataron de destruir a CLIPSAS. Veintinueve años después, CLIPSAS es mucho más universal, cuenta con 50 Obediencias más que en esa época, tiene un mayor patrimonio económico y sostiene en alto la bandera de sus valores fundacionales. A veces olvidamos la historia y repetimos los mismos errores del pasado.

 

Finalmente, la Tenida de clausura fue la más numerosa de las que he asistido en CLIPSAS y las intervenciones se centraron en la paz, la fraternidad y la armonía. Fue excelentemente dirigida por el Gran Maestro de la Gran Logia de Albania – Illirya, Raimond TODHE, siguiendo un hermoso ritual que finalizó en una alegre Cadena Fraternal.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : ¿Qué estrategias recomendaría para manejar las disputas y garantizar la cohesión y armonía entre los miembros de CLIPSAS tras la elección?

 

Iván HERRERA MICHEL : La realidad es que los Masones vivimos los procesos electorales con mucha pasión y ya sabemos que las dificultades de la democracia se solucionan con más democracia.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : ¿Qué medidas cree que son necesarias para fortalecer la democracia interna de CLIPSAS y asegurar que los procesos electorales sean respetados por todos los miembros?

 

Iván HERRERA MICHEL : Al final de las campañas y las elecciones, ganadores y no ganadores tienen la obligación moral de abrazarse y ofrecerse mutuamente la mayor fraternidad. Es lo Masónico.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : A partir de su experiencia y los eventos recientes, ¿qué lecciones ha aprendido sobre la gestión de una organización internacional como CLIPSAS que le gustaría compartir con su sucesor?

 

Iván HERRERA MICHEL : Mi conclusión después de tres años de presidencia de CLIPSAS, es que este Centro de Enlace basado en la más absoluta Libertad de Conciencia y en una perfecta tolerancia mutua sigue siendo, después de sesenta y tres años de fundado, una buena idea y un lugar adogmático y liberal en donde estar para intentar unir lo que está disperso.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : A lo largo de su carrera masónica ha ocupado numerosos cargos de liderazgo y ha contribuido a diversos proyectos en todo el mundo. Con su amplia experiencia y logros, ¿qué desafíos o proyectos le quedan por emprender en su futuro masónico que puedan continuar enriqueciendo y fortaleciendo la fraternidad global?

 

Veo Hermanos y Hermanas que están desplegando una meritoria actividad en la Orden a las que debo darles paso, y en estos momentos solo pienso con alegría en regresar a mi Logia como un obrero más a las órdenes de un Venerable Maestro que tiene la mitad de mi edad.

Allí me encontrarás cada lunes.








Entrevista realizada por Milton ARRIETA-LÓPEZ




 


CLIPSAS Today: An Interview with Ivan HERRERA MICHEL

 


 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : When you took office as president in 2021, in what state did you find CLIPSAS and what were the main challenges you faced at that time?

 

Iván HERRERA MICHEL : The 25th President of CLIPSAS, who will lead the period 2024 - 2027, finds a healthy financial state, with a capital equal to what is needed to operate throughout his term. A CLIPSAS with almost a hundred Obediences located in four continents and in about 50 countries. A CLIPSAS managing an important project with the Economic and Social Council of the United Nations. And a Liaison Center ready to pursue its message of universality of Freemasonry under its own initiative.

 

Three years ago, I was elected President, under unprecedented and very difficult circumstances, in a telematic Assembly, in the midst of international sanitary restrictions imposed by the COVID-19 pandemic. With our finances facing a sharp decrease in income due to the departure of the Obediences with the most members. Some historical Obediences bet on the end of CLIPSAS. The good relations with European liberal Freemasonry had disappeared. And applications for admission of new Obediences were at an all-time low. Moreover, the Bureau was being accused of doing "Masonic tourism" with CLIPSAS money. The situation could not have been worse.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : What do you consider to have been the most significant changes and achievements of CLIPSAS during your mandate?

 

Iván HERRERA MICHEL : To those who bet on a fragile and weak CLIPSAS, I must say that we faced the challenges with determination and today we have a strong CLIPSAS. With balanced finances. We met in Albania with the largest attendance of all our history. Fourteen new Obediences have joined, which is the largest number of new members during a presidential term. I always cared more about the quality of the Obediences than the quantity of members and, for this reason, we radiated 19 Obediences that did not meet the requirements of our Regulations. The fact that in Albania we have had 6 candidates for the Presidency with very active campaigns is a proof of how vital our internal democracy is.

 

My first decisions were aimed at strengthening the work of the Bureau, so that I met thirty-two times to follow up on a monthly basis on the progress of the responsibilities of each of the vice presidents. That is a greater number of meetings than all the four previous presidents. Minutes were kept of each meeting, which is a practice that I was surprised to find had been discontinued. None of the thirty-two meetings of the Bureau had any economic cost for CLIPSAS. And none of the travel expenses of the official representations made during my presidency by the members of the Bureau in Africa, America and Europe, were paid by the CLIPSAS Treasury. This saving is a novelty that should continue because the money paid by the Obediences should not be used for tourism.

 

Precisely, to take care of our finances, we restructured them by creating an investment fund, untouchable, which today represents 80% of CLIPSAS' money in the bank. This means that we cover all the expenses of the General Assemblies, humanitarian donations, reimbursements, etc. with only 20% of our income.

 

In the area of externalization of values, in accordance with the decision of the General Assembly in Lisbon in 1992, which considered that the largest organization of liberal Freemasonry in the world cannot be oblivious to the reality of its time, we drafted communiqués and public messages and I gave 28 virtual lectures during the pandemic, which sought to ensure a positive presence in the media to better convey our message focused on the defense of freedom of conscience and respect for human rights, combat campaigns against Freemasonry and against the values of CLIPSAS and take a position on the major issues of the moment.

 

On January 24 of this year, I asked our Brother Auditors to carry out the audit remotely and virtually, and I provided them with full and transparent access to financial and accounting information. This saving should be adopted on a permanent basis.

 

Always taking care of the health of our finances, and with the collaboration of some Obediences, we bring aid to the victims of humanitarian catastrophes in six countries: Haiti, Lebanon, Morocco, Turkey, Syria and Ukraine, always through organizations of recognized seriousness such as the International Red Cross. As Masons, our commitment to humanity and Human Rights is unwavering.

 

Two years ago, in Lisbon, we restructured the Ethics Committee by creating two working groups: the "Human Dignity Observatory" and the "Bioethics Commission". A year ago, we saw the first fruits of this new organization with the publication, in five languages, of a report prepared with data provided by the Obediences, and a second study on climate change, its consequences and actions to be taken. Once again, reports were presented to the 2024 General Assembly showing the work that has continued to be carried out. The results of the studies have been sent to all the Obediences and are available on the Internet for anyone who wishes to know them.

 

In Albania we suffered an unforeseen event beyond the organization's control that cost us one morning of the two days available for the General Assembly: the electric power in the area where the hotel where the meetings are held is located was interrupted. We quickly made arrangements with the authorities of Durres, but the Agenda could not be completely fulfilled and some points were left pending.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : How has CLIPSAS evolved in terms of participation in global events during your presidency?

 

Iván HERRERA MICHEL : I cannot fail to be grateful for the fraternity of my Sisters and Brothers of CIMAS and COMAM, in America, and of CPMAM in Africa, during their meetings which we have always attended. We should be grateful for the fraternal work done by our Sisters who represent us in those continents, Marta FERRARI and Edith MONGE.

 

We have been rebuilding fraternal bridges with the European Masonic Alliance (AME), thanks to the work of our Brother Brenno AMBROSINI, Representative to the European organizations, and today Grand Master of the Symbolic Grand Lodge of Spain. But I must admit that the tensions that led to the rupture during the previous Presidency still weigh on the relations and our new next president will have to continue working on this task, always safeguarding the values, the equality between the Obediences and the moral dignity of CLIPSAS. The greatness of a Masonic Obedience is not measured by the number of its members, by its economic patrimony or by the years of its history, but by the quality and relevance of its current work. Freemasonry is not a museum, but a burning flame.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : What do you think will be the most important challenges that the next president will have to face in order to maintain and strengthen CLIPSAS?

 

Iván HERRERA MICHEL : I believe that the greatest challenge is to lead the updating of the Statutes and Regulations to the new circumstances and the demands of the growth in the number of Obediences. In this field, the new president finds four reform projects of different origins that show the general concern in adjusting them to the new realities.

 

At the time of this interview the European Masonic Association (AME) is going through its own internal difficulties. I am hopeful that its new leadership and our new president of CLIPSAS will be able to find common ground to unite what is dispersed.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : What current projects do you feel should continue to be a priority for the next CLIPSAS leadership?

 

Iván HERRERA MICHEL : Undoubtedly, taking care of finances, the ECOSOC Project, the work of the Ethics Committee, the reform of internal regulations and the economic aid to the victims of humanitarian catastrophes as they arise. But I am sure that he will bring new and meritorious initiatives of his own to the heart of CLIPSAS.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : How do you envision the future evolution of CLIPSAS and what strategies should be implemented to ensure its continued growth and relevance?

 

Iván HERRERA MICHEL : I see a financially strong and solid CLIPSAS, with a very active internal democracy and still convinced of the importance and transcendence of the values of the Strasbourg Appeal. I see no problem for its future.


 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : What role should CLIPSAS play in its relationship with other Masonic and non-Masonic organizations to promote the human rights of Liberty and Equality?

 

Iván HERRERA MICHEL : In this I am a democrat, a guarantor and a radical pro-human rights activist. CLIPSAS must remain a valid humanist interlocutor in the face of the ethical threats of today's world. The work is always unfinished and the construction continues.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : The recent election for the election of a new president had six candidates from different countries. How would you describe the electoral process and what aspects of its development would you highlight?

 

Iván HERRERA MICHEL : Six candidates is proof of the vitality of CLIPSAS democracy. It has never happened before. When I reviewed the history I could see that in twenty-four elections for president that there have been since 1961 there were only more than two candidates at the General Assembly in Buenos Aires in 2017. On that occasion after several ballots with no one reaching a simple majority in the double ballot, one of the three tied candidates fraternally and nobly gave way and two remained.

 

I would like the Regulations to be reformed to allow that in cases where there are more than two candidates for any Bureau position, a run-off election be held between the two candidates who obtain the highest number of votes. In political theory the first round chooses and the second round chooses. I also agree that the weighted vote should be eliminated and each Obedience should have only one vote.

 

It is unfair that with the present system of payment the members of the Obediences with greater number pay individually less than the members of Obediences with lesser number. If we calculate the per capita that each Obedience pays for each one of them, it is clear that the more members it has, the less it pays per brother or sister. The curious thing is that, in spite of this financial inequity, that harms those who have a smaller economy, those who have members who pay less demand more rights and a certain supremacism. This is not right and the issue should be included in the next regulatory reform.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : Louis Daly won with a double simple majority of the votes, which is a result not only in accordance with the Regulations, but also a resounding one considering that the race was between six candidates, but post-election controversies arose from supporters of another candidate. But post-election controversies arose from the supporters of another candidate. What comments do you have on the disputes that arose regarding the need for a run-off election, even though it is not indicated in the Regulations?

 

Iván HERRERA MICHEL : Experience indicates that a second round should be included in the reform of the Rules of Procedure.

 

Before the General Assembly, they wrote to me in public and in private asking me to apply the censure and veto to the following four candidates: Stephane BAÑUL because he was nominated by an Obedience in which he had not been Grand Master, Louis DALY because he was not entitled to be re-elected for a non-consecutive period (despite the precedent of M. A. CAUCHIE who was President by election for three non-consecutive periods), Cuneyt KALPAKOGLU because his Obedience gave away the electronic voting system and Franco HUARD because he was advancing in the election for three non-consecutive periods. A. CAUCHIE who was president by election in three non-consecutive periods), Cuneyt KALPAKOGLU because his Obedience gave away the electronic voting system and Franco HUARD because he advanced his campaign being a member of the Bureau where he occupied a vice-presidency and the treasury by interim. Although I am a lawyer and it was clear to me that none of these requests had any regulatory or legal basis, I was in permanent contact with lawyers knowledgeable in French law and I always made decisions based on their lights.

 

At the same time, a web site of whose team one of the candidates was a member entered the electoral contest with force. Another one listened and reproduced the attacks on three candidates. When the campaigns jumped to the social networks, unholy noises were heard. Faced with this circumstance, also new for CLIPSAS, I always respected the freedom of the press and offered all the electoral guarantees to the candidates for their campaigns.

 

As it was, I expected an open discussion on the candidates at the General Assembly, and, faithful to the obligatory principles of transparency and impartiality, I invited everyone to address the Assembly. Once they had done so, I offered the floor to anyone who wished to be heard. I confess that I was the first to be surprised when no one asked to speak and we proceeded to the vote without any interventions from those present. I could not believe it.

 

The result of the vote was as follows:

 

Candidate

Obedience Vote

Voting weighted by number of members of the Obediences

Luis Daly

28 (35%)

42 (35%)

Franco Huard

21 (26,25%)

36 (27,48%)

Cuneyt Kalpakoglu

13 (16,25%)

25 (19,08%)

Xavier Molina

13 (16,25%)

23 (17,56%)

Nadja Gordon

4 (5%)

4 (3,05%)

Atephane Bañul

1 (1,25%)

1 (0,76%)

 

Once the results were displayed on the giant screen in the meeting room, I proceeded to announce what everyone could see: Candidate Louis DALY was the winner with a double simple majority of the votes.

 

Immediately, a lively controversy arose from some brothers and sisters who did not know the difference between the expressions "simple majority" and "absolute majority". Some lawyers made the clarification and other brothers and sisters reminded us that we must know how to lose with dignity.

 

A couple of Obediences announced that they would withdraw from CLIPSAS, and reminded them of what happened in the years 1995-96 when a handful of them who had lost the elections withdrew and tried to destroy CLIPSAS. Twenty-nine years later, CLIPSAS is much more universal, has 50 more Obediences than at that time, has a greater economic patrimony and holds high the flag of its founding values. Sometimes we forget history and repeat the same mistakes of the past.

 

Finally, the closing Tenida was the most numerous of those I have attended in CLIPSAS and the interventions focused on peace, fraternity and harmony. It was excellently led by the Grand Master of the Grand Lodge of Albania - Illirya, Raimond TODHE, following a beautiful ritual that ended in a joyful Fraternal Chain.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : What strategies would you recommend to manage disputes and ensure cohesion and harmony among CLIPSAS members after the election?

 

Iván HERRERA MICHEL : The reality is that we Masons live the electoral processes with great passion and we already know that the difficulties of democracy are solved with more democracy.

 


Milton ARRIETA-LÓPEZ : What measures do you think are necessary to strengthen CLIPSAS' internal democracy and ensure that electoral processes are respected by all members?

 

Iván HERRERA MICHEL : At the end of campaigns and elections, winners and non-winners have the moral obligation to embrace and offer each other the greatest fraternity. This is Masonic.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : From your experience and recent events, what lessons have you learned about managing an international organization like CLIPSAS that you would like to share with your successor?

 

Iván HERRERA MICHEL : My conclusion after three years of presidency of CLIPSAS, is that this Liaison Center based on the most absolute Freedom of Conscience and perfect mutual tolerance is still, after sixty-three years of its foundation, a good idea and an adogmatic and liberal place to be in order to try to unite what is dispersed.

 

Milton ARRIETA-LÓPEZ : Throughout your Masonic career you have held numerous leadership positions and contributed to various projects around the world. With your extensive experience and accomplishments, what challenges or projects do you have left to undertake in your Masonic future that can continue to enrich and strengthen the global fraternity?

 

Iván HERRERA MICHEL : I see Brothers and Sisters who are displaying meritorious activity in the Order to whom I must give way, and at this moment I only think with joy of returning to my Lodge as another worker under the orders of a Worshipful Master who is half my age.

You will find me there every Monday.



Interview by Milton ARRIETA-LÓPEZ



 

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