Tribune libre : La ligne rouge franchie par l’ULB…
- Patrick Chambard
- 23 août
- 2 min de lecture
par Patrick Chambard, Président de l'association Fraternité Internationale Laïque

Quand l’université abdique :
le nom de Rima Hassan et la mémoire trahie
Comment le mot fraternité peut-il encore garder un sens lorsque l’on assiste à de telles dérives ?
En Belgique, la promotion 2025 de la faculté de droit et de criminologie de l’Université libre de Bruxelles s’apprête à porter le nom de Rima Hassan. Ce qui devait être un hommage académique devient alors un vertige : les bras tombent, l’esprit se révolte.
Ce choix n’est pas neutre. Il est le symptôme d’un monde en perte de repères, d’institutions aveuglées par la séduction d’une propagande habile, d’intellectuels qui, par leur silence, participent à une abdication collective. L’Histoire, pourtant, nous avait prévenus. Le documentaire La fabrique du mensonge rappelle comment Goebbels avait su modeler les foules par l’illusion. On connaît le prix : six millions de vies juives sacrifiées sur l’autel d’un mensonge répété.
Aujourd’hui, ce qui glace, ce sont les résonances. Le contexte diffère, mais les mécanismes d’aveuglement se répètent. Et face à cela, combien d’universitaires, combien de psychanalystes détournent le regard, comme si le vacarme du réel ne les concernait plus ? Leur silence pèse comme une complicité.
Que des étudiants considèrent qu’une idéologue aussi dangereuse mérite d’être honorée par le nom de leur promotion dépasse l’indignation. C’est d’une gravité extrême.

Car ici, la ligne rouge est franchie : une université, lieu qui devrait incarner la vigilance critique et la défense de la vérité, accorde symboliquement une légitimité au terrorisme. Et le fait que cela se produise au sein même d’une faculté de criminologie n’est pas seulement une ironie : c’est une blessure infligée à la raison.
Il ne s’agit pas seulement d’un choix maladroit. Il s’agit d’un signal, terrible, adressé à nos sociétés.
Si l’université, gardienne de l’esprit critique, se laisse séduire par l’aveuglement idéologique, alors qui portera demain la mémoire, qui défendra encore la vérité ?
Ce geste, en apparence anecdotique, porte en lui le risque de transformer nos valeurs en coquilles vides. Fraternité, justice, vérité : ces mots n’ont de poids que si nous les défendons, y compris quand cela coûte.
Laisser faire, c’est accepter que demain ils soient livrés aux vents mauvais de l’Histoire.
Patrick Chambard
Psychanalyste
