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N. M. KALIFE

POURQUOI ET COMMENT LA FRANC-MAÇONNERIE EST NÉE EN ANGLETERRE ?

Dernière mise à jour : il y a 1 jour



La Franc-maçonnerie dite "spéculative" ( un anglicisme signifiant "philosophique", composé par l’esprit) est cette grande école de pensée, constituée à Londres en 1717 puis réglementée en 1723 à travers les 1ères Constitutions d’Anderson, et qui se voulait être « le centre de l'union d'hommes de bien et loyaux » ayant pour but de contribuer au bien-être de l’humanité, en recherchant la vérité de toute chose dans un cadre de tolérance générale et de liberté de conscience en vue de promouvoir la fraternité universelle. En retraçant l’histoire de la pensée philosophique anglaise ayant trait aux problèmes de société, nous verrons comment l’Angleterre fut prédisposée à voir naître sur son sol ce groupe de pensée et d’action humanistes ayant pour but de libérer l'homme de ses préjugés et de servir le bien être général.


LA PENSEE PHILOSOPHIQUE FIGEE DU MOYEN AGE EUROPEEN


Au Moyen Age, l'esprit européen était dompté par la pensée unique des Pères de l'Eglise. Tout l’art médiéval et toute méditation de l’esprit ne pouvaient servir qu’à consacrer la même Foi, consacrée à la seule glorification de Dieu en Christ. Toute la pensée philosophique était alors limitée à se conforter dans les préceptes des Saintes Ecritures, considérées comme la révélation divine de la seule Vérité qui puisse exister. La raison devait donc toujours servir une Foi unique, contrôlée par la Papauté romaine.


Néanmoins, au XIII° siècle, par suite des nombreuses traductions en latin (qui était la langue commune européenne de publication jusqu’au XVII° siècle) d’ouvrages traitant de la pensée d’Aristote, lus et appréciés par les doctes religieux de l'époque, il s'était posé le souci d’harmoniser cette nouvelle pensée, très enrichissante mais profane, avec celle des Pères de l’Eglise. C'est alors que le plus grand théologien de l'église romaine, Saint Thomas d’Aquin (1226-1274), réussit à intégrer la rationalité aristotélicienne dans sa fameuse "Somme théologique" qui sert encore de nos jours à définir la théologie de l’Eglise catholique. Il y adapte notamment la distinction aristotélicienne entre l’essence et l’existence, pour soutenir qu’en Dieu seul l’essence se trouve incluse dans l’existence, alors que c’est l’intervention de Dieu dans l’essence de l’homme qui justifie l’existence de celui-ci. Cela permit à la scolastique thomiste de dépasser le raisonnement de Saint Augustin (354-430), qui avait soumis la raison au service de la Foi. De la sorte, la philosophie profane d’Aristote fut elle récupérée pour devenir la servante de la théologie chrétienne.


Néanmoins, le doute intellectuel demeurait toujours condamnable par l'orthodoxie catholique romaine, à travers les interrogatoires de l’Inquisition ou bien par la mise à l'Index des ouvrages à philosophie douteuse à partir du XVI° siècle. Il y avait donc toujours une menace sur la progression de la philosophie sous l’œil inquisitoire de Rome. Aussi, l'Angleterre, en devenant anglicane en 1534, bénéficiera t elle d’une certaine indépendance idéologique pour ses penseurs, à la différence de la France, d’où même Descartes avait dû la fuir en 1637 pour se réfugier en Hollande, pays protestant et tolérant, à la suite de la mise à l’Index de son ouvrage "Discours de la méthode" qui prône le "doute systématique".



L’EXCEPTION ANGLAISE ET LE STATUT PARTICULIER DE L'UNIVERSITE D'OXFORD


Une exception culturelle anodine avait marqué la genèse de la pensée anglaise dès le lendemain de sa conquête par Guillaume le Conquérant: c’est l’arrivée des premiers Juifs qui accompagnaient le Duc de Normandie. Parmi eux, en 1073, se trouvait un astronome, Pedro Alfonso, qui va pratiquer ses recherches sans être soumis à la censure ecclésiastique chrétienne qui contrôlait toutes les sciences de l’époque. Et Pedro Alfonso, non chrétien, introduira dans le jeune royaume d’Angleterre, une nouvelle tradition de recherche scientifique, débarrassée du carcan de la conception ptoléméenne du monde, datant du II° siècle et plaçant la Terre au centre du monde, sous un ciel fermé dans une demi coque abritant les astres fixes des étoiles, et où seuls le Soleil et la Lune tournaient autour de la Terre. Il inaugura une nouvelle façon de penser l'astronomie avec des instruments de mesure et des calculs mathématiques.


Cela permit au siècle suivant (XII ), notamment à Robert Grosseteste, d’appliquer les mathématiques à toutes les sciences de la nature tout en y pratiquant l’observation et l’expérimentation pour tester les hypothèses avancées. L’empirisme venait donc de naître dans la recherche anglaise.


Cet empirisme naissant se trouvera renforcé, au XIII siècle, par les travaux pratiques du moine franciscain anglais, Roger Bacon (1214-1294), l'un des esprits les plus éclairés du Moyen âge, considéré comme l’ancêtre de la science expérimentale, auteur de plusieurs ouvrages sur l'optique (qui servait l'astronomie, base des sciences modernes) et sur ses découvertes chimiques parmi lesquelles la formule de la poudre.  Aussi,  sa  phrase  mémorable  en  dit  elle  long sur  son  apport méthodologique « La preuve par le raisonnement ne suffit pas, il faut en plus l’expérimentation ».


En ce même XIII° siècle où l'on consacrait la philosophie thomiste à Rome, le moine Franciscain Duns Scot (1265-1308) professait en Angleterre comment distinguer le domaine de la foi, non soumis au raisonnement dialectique, du domaine profane qui doit bénéficier de réponses sans mystères.


Au XIV siècle, un autre moine Franciscain anglais, William of Occam (1285-1347), s’opposa avec force à ce que le Pape s’immisce dans les affaires temporelles. Il prrêchait de séparer le domaine de la foi des autres domaines humains, où il suffit d’user du bon sens pour décider du bon choix.


Enfin, faut il rappeler que l’esprit revendicatif de libertés individuelles s’était affirmé très tôt en Angleterre, dès la « Grande Charte » de 1215 par laquelle Jean Sans Terre reconnut à la noblesse le droit de s'opposer à toute nouvelle levée d'impôts sans leur consultation préalable.


Toute cette avancée méthodologique de la pensée anglaise va prédisposer l'Université d'Oxford, dès sa création au XIII° siècle, et avant même la réforme de l'Eglise anglicane en 1534 qui affranchira définitivement la politique anglaise des pressions de l'Inquisition, à accueillir bien avant les autres pays du continent européen, tous les ouvrages de l’Antiquité et de la civilisation arabe qui étaient censurés par l'Eglise. L’Université d'Oxford était ainsi devenue, très tôt, le plus grand centre européen de recherche, annonçant l’éclosion future en son sein de la révolution scientifique newtonienne ainsi que les grandes inventions mécaniques qui accoucheront de la révolution industrielle au XVIII siècle en contribuant à la suprématie économique de l'Angleterre sur le reste du monde.



L’APPORT DE « L’ACADEMIE » DE FLORENCE A LA PENSEE DE LA RENAISSANCE


Alors qu’au niveau européen l’enseignement et la diffusion des idées nouvelles étaient sévèrement contrôlés et soumis à l’Inquisition, il s’est trouvé que, à la faveur du Concile de réconciliation des 2 Eglises d’Orient et d’Occident, réunies à Florence en 1439 aux frais du grand mécène Cosme de Médicis, ce dernier obtint du Pape l'autorisation de libre circulation des ouvrages grecs, notamment de Platon, des néo-platoniciens et d’autres auteurs de philosophie hermétique jusque là interdits. Et il en profita pour créer aussitôt à Florence, avec l’aide de l’érudit Grec Pléthon, une "Academia" sur le modèle de Platon. Celle-ci sera dirigée par Marsile Ficin (1433-1499), qui traduira tous les auteurs de l’Antiquité grecque enseignant l'union de l'âme humaine avec Dieu par la contemplation et l'extase.


L'apogée de cette "Academia" fut atteint avec un philosophe de génie, Pic de la Mirandole (1463-1494), mort empoisonné probablement pour avoir puisé dans l’astrologie et la Kabbale sa science de la « Magie Naturelle », qui allait bouleverser la pensée unique et l’ordre établi et cautionné par l’Eglise en cherchant à réaliser le bonheur de l’homme sur Terre. En effet, sa Théorie de la « Magie Blanche » avait pour résultat d’offrir à l'homme, désormais libre de ses choix, la capacité de manipuler les secrets de la Nature, dont les lois occultes pouvaient être redécouvertes grâce à des recherches ésotériques antiques et païennes ainsi que des travaux kabbalistiques, le tout étant proscrit par Rome.


Il faut bien avoir présent à l'esprit que ces « sciences » antiques et occultes représentaient une nouveauté extraordinaire pour les intellectuels du Quattrocento, les qualifiaient de connaissances

« magiques » de la nature parce que la science moderne n’était pas encore née. Cela offrait à l’homme de redécouvrir les lois de la Nature, et qui lui avaient été cachées depuis sa déchéance par le péché. Il pouvait désormais étudier les textes « anciens », comme sources de cette connaissance primordiale, datant d’avant le Déluge. Mais, pour y prétendre, il fallait une illumination de l'esprit qui ne pouvait être obtenue qu’après sa purification grâce à une discipline d'extase et de contemplation, à laquelle seule une élite, les « Mages », pouvait accéder. En effet, si Dieu, maître de l'univers, avait fait en sorte d'en


cacher les secrets, c'était bien pour ne plus les divulguer aux impurs : il usa alors de symboles et d’hiéroglyphes qui ne sont accessibles à la compréhension humaine que par méditation et mysticisme.


La Renaissance italienne avait ainsi découvert la clé de la connaissance ultime dans « l'unité primordiale » de l'homme avec Dieu. C'est ce qu'on appela le mouvement "hermétique", issu des ouvrages d’Hermès Trismégiste (càd 3 fois puissant), qui aurait transmis l’enseignement des « sciences » à une élite de l'Antiquité égyptienne pour perpétuer le savoir issu de Dieu. Et la connaissance de ces mystères divins fut alors assimilée à la « Magie Blanche ou Naturelle ».


Il faut ici retenir que cette interprétation ésotérique corroborait la légende biblique de la colonne de marbre retrouvée par Hermès après le Déluge, sur laquelle étaient gravés les 7 Arts libéraux, somme de tout le savoir de l'humanité, et que les maçons du Moyen âge étudiaient à travers leurs "Anciens Devoirs" ou "Old charges". C’est ce qui leur donnait une très haute idée d'eux-mêmes, s'estimant les héritiers de la « Connaissance » des Temps Anciens, les amenant à sévèrement réglementer l'entrée dans leur métier en le protégeant par "le Mot de Maçon" tenu secret.


Et, à l'effet d'atteindre à cette "unité primordiale" entre l'univers divin et l'homme, la tolérance était de règle dans le travail d’équipe qui se pratiquait à l'"Academia" des ducs De Médicis à Florence. Aussi, avait-elle pour devise la célèbre phrase de Pléthon, prononcée à la réunion conciliaire des 2 Eglises, à Florence, en 1439 : « Chaque religion n’est qu’un morceau du miroir brisé d’Aphrodite ». Ce modèle florentin sera le fondement de la Renaissance à travers tous les « salons philosophiques » de l’Europe qui adoptèrent la principale des « 900 thèses » de Pic de la Mirandole : « La liberté est un don de Dieu à l’homme pour qu’il choisisse ses croyances sans condamnation ».



LA PARTICULARITE DE LA RENAISSANCE ANGLAISE AU XVI SIECLE: LA REFERENCE MORALE A SIR THOMAS MOORE, LE SOCRATE ANGLAIS


L'ère de la Renaissance se caractérisa par la formation de l'Etat moderne, centralisé, exigeant des ressources financières en constante augmentation. Cela opposait les monarques à la noblesse et à la bourgeoisie d'affaires, dont les révoltes firent douter du droit divin du pouvoir royal hérité du Moyen âge. Aussi, Machiavel (1469-1527) expose-t-il, dans "Le Prince", comment la ruse, la duplicité et la cruauté froide et calculée étaient devenues le meilleur moyen de conquérir ou de se maintenir au pouvoir.


C'est dans ce contexte que Thomas More (1478-1535), à la fois philosophe, théologien, juge et surtout homme d’Etat au service du roi Henri VIII, va publier en 1516 « Utopie » (signifiant « nulle part »). Il y prône un système de gouvernement idéal, de type démocratique et socialiste, sans aucune tyrannie et sensé représenter un modèle de société parfaite où il n’y a ni calamité ni injustice. Il explique cet état de grâce par l’absence de propriété privée et par la tolérance religieuse. Dans cette société idéale chacun a l’accès gratuit à l’enseignement professionnel de son choix, en vue d'exercer un métier pour vivre des fruits de son travail. Il n’y existe pas de ségrégation sexuelle. La religion pratiquée y est un théisme neutre, sans confession particulière, où seule la loi morale demeure en vigueur, et où les prêtres et pasteurs des différentes confessions sont choisis par leurs fidèles. Des cours d’instruction civique y éveillent la conscience politique des citoyens pour le bien commun. Et, à la différence de son contemporain Machiavel, Thomas More s’oppose à la raison d’Etat comme moyen de gouvernement, préférant qu’elle demeure soumise au bien-être général.


Par l'exemple de sa vie publique et par ses œuvres littéraires, Sir Thomas More avait donc préconisé une refonte totale de la société anglaise en vue de réaliser le bonheur de tous les citoyens, pendant que l'Angleterre était gouvernée par un tyran, Henri VIII, à l'image des autres Etats européens. Et il suggérait, 200 ans avant la naissance de la Franc-maçonnerie, que la société puisse vivre un jour dans une parfaite harmonie sous un système de gouvernement socialiste et humaniste. Et son immolation en 1536 par Henri VIII servira d'"exemple socratique" aux futures générations anglaises, pour le bien-être général.


Grâce aux idées progressistes diffusées par l’ « Academia » de Florence et par l’ « Utopie » de Thomas Moore, le gentleman anglais repensait le monde pour en découvrir les lois cachées avec l’espérance qu’un nouveau bonheur social remplacerait les malheurs du siècle passé, marqué par la guerre, la disette et la « Peste Noire »… Il s’apercevait que, désormais, par son travail et sa volonté, il pourrait changer


l’ordre des choses en fonction de ses compétences, le travail n’étant plus considéré comme punition du péché originel, mais comme libérateur de sa condition passée d'homme soumis et ignorant.


Cette idéologie humaniste de la Renaissance anglaise initiée par Thomas Moore sera encore renforcée, moins d’un siècle plus tard, par les travaux d'un autre grand homme d'Etat, Francis Bacon. De la sorte, l'histoire des institutions politiques anglaises est-elle jalonnée par la prééminence de ces deux grands hommes d’Etat à la pensée révolutionnaire, ayant pour principal souci d'améliorer la gouvernance de leur pays au service du bien-être général, au lieu de servir les seuls intérêts du Roi, comme cela se passait en France et ailleurs sur le continent européen. Cette grande différence de système de pensée et d’action politique peut s'expliquer des deux façons suivantes:


  • d'abord, à la suite de sa rupture avec le Pape, en 1534, Henri VIII sécularisa les biens du clergé régulier, dont les 800 monastères et leurs dépendances représentaient le quart des richesses du royaume, et il les céda à bas prix à l’aristocratie et à la bourgeoisie terrienne qui lui furent très reconnaissantes en devenant ses alliées politiques, alors qu'en France et ailleurs les rois étaient aux prises avec les complots de leur Noblesse, toujours frondeuse et conspiratrice;

  • ensuite, l'isolement insulaire de l'Angleterre la protégeait jusqu’au milieu du XVI° siècle contre toute invasion venant du continent, l'Ecosse voisine (l’Irlande lui étant rattachée depuis Henri II), étant devenue son alliée par des mariages princiers, ce qui aboutira en 1603 à ce que Jacques VI d’Ecosse hérite de la couronne d’Angleterre à la mort de sa cousine Elisabeth 1ère d'Angleterre. Les monarques anglais pouvaient donc se consacrer tranquillement à la bonne gouvernance de leur royaume, encore faiblement peuplé (3 millions hab. au XVI° et 1 million en Ecosse).

 

FRANCIS BACON, UNE PENSEE EXPERIMENTALE AU SERVICE DU BONHEUR DE TOUS


A la Renaissance, à la différence de leur sens moderne, les « sciences » avaient un caractère commun, leur ésotérisme. Elles étaient libres d'interprétation en raison de leur nature occulte, de leur expression symbolique et de leur tournure mystique et mystérieuse. Leur apprentissage s’exerçait d’abord dans le secret des « salons philosophiques », à l'abri des regards intrus.


Cette ambiance intellectuelle aboutissant à des dérapages mystificateurs qui pouvaient révolter des esprits rationalistes, il s’est trouvé, parmi ces derniers, Francis Bacon, qui se battra contre cette forme d'obscurantisme ésotérique succédant à l'obscurantisme médiéval antérieur. Sir Francis Bacon (1561-1626) va inaugurer une nouvelle forme de pensée critique et rationaliste, fondée sur la logique expérimentale de Roger Bacon, et qu’il exprime dans l’ouvrage « Novum Organum », sous-titré "Nouvelle méthode pour interpréter la nature", publié en 1620, quand il était encore Lord Chancelier du roi Jacques 1er d’Angleterre/Jacques VI d’Ecosse, ce qui lui avait valu une très large diffusion nationale, notamment à Oxford. Il s'agit, en fait, d'un traité philosophique où il propose de faire « une purge de l’intellect », en faisant table rase des 4 catégories d’« idoles » qui encombrent l’esprit humain, et provenant de l’hérédité, de la culture du milieu, de l’ego personnel et de nos habitudes acquises dans la rue et le langage courant. Faire table rase de tous ces préjugés permettrait de réaliser l’homme nouveau, qui deviendrait libre, responsable et efficace au service de la société.

A partir de là, il estime que l’on n’a plus besoin de faire appel aux « Anciens » de l'Antiquité pour orienter notre action, mais qu’il faut plutôt innover avec de nouvelles idées pour repenser le monde à venir et créer des techniques nouvelles pour accroître l’efficacité productive et les richesses du pays en vue de réaliser un plus grand bonheur pour la société. Tout cela annonce le but de la Franc maçonnerie.


En outre, F. Bacon a inventé les concepts de « progrès des sciences », de gain de productivité et d’efficience comme facteurs de progrès et de bonheur social. A cet effet, il propose que la recherche devienne une œuvre collective pour accroître son efficacité de façon à entraîner un développement généralisé et accéléré du progrès au service du bien commun de l’humanité. Cela est lisible dans son roman « Nova Atlantis »(1626) où l’Etat crée des « instituts de recherche » pour favoriser les échanges entre savants du monde entier, de façon à écarter les « Mages de la Nature", glorifiés par la Renaissance.


Par ailleurs, la « Nouvelle Atlantide » prône la tolérance religieuse comme facteur de progrès général, grâce au savoir-faire des diverses communautés religieuses. Aussi, avait il plaidé pour le retour de la communauté juive, expulsée depuis 1290, ce que le Parlement autorisera en 1656.



LE ROLE DE L’« INVISIBLE COLLEGE » DE L’UNIVERSITE D’OXFORD


L’université d’Oxford est actuellement composée de 21 « College » datant de 1264 à 1874. Ils ont un statut exceptionnel de totale indépendance. Leur respect total de la part de tous a permis de conserver intactes leurs archives qui sont les plus riches du monde. Toutes ces institutions étant multidisciplinaires, il s’est trouvé qu’au XVI siècle des affinités de pensée avaient regroupé des savants membres de différents « College » pour échanger leurs recherches sur des thèmes communs. Ces rencontres avaient fini par générer des groupes se réunissant périodiquement avec des règles internes de fonctionnement sous forme de cotisations et de cooptations, tout en se donnant une appellation spécifique d’identification. C’est ainsi qu’en dehors des 21 « College » officiels de l’Université d’Oxford ces groupes informels s’étaient donnés pour noms « Gresham College » regroupant des chercheurs en analyse monétaire, ou « Society of Antiquarians » en 1574 regroupant des chercheurs en civilisation des anciens druides, ou encore « Utopies » pour ceux qui se réclamaient de la pensée humaniste de Sir Thomas Moore. Ce dernier groupe s’appellera ensuite « Invisible College » en 1645 en raison de ses membres Rose+Croix.


L’« Invisible College » regroupait des chercheurs ayant pour souci de résoudre les contradictions de la société déchirée par le fanatisme religieux et par les tensions politiques entre le Roi absolutiste et le Parlement réclamant son pouvoir de protéger les citoyens contre l’arbitraire royal et les contribuables contre la levée d’impôts sans consultation des représentants du peuple.


Il faut ici mentionner que l’ancienne association des chercheurs universitaires d’Oxford membres de « Utopies » avait dû, au début du XVII° siècle, se subdiviser en 2 branches distinctes en vue d'accueillir le groupe des chercheurs de « society of Antiquarians ». En effet, celle-ci fut interdite en 1603 par le Roi d’Ecosse Jacques VI devenu aussi Roi d’Angleterre sous le nom Jacques 1er d’Angleterre en pourchassant les « druidistes » qui prônaient le retour à la civilisation celtique comme source de vérité ancienne au lieu de se référer à l’Antiquité grecque, comme cela se pratiquait dans toute la Renaissance européenne inspirée par l’Académie platonicienne de Florence. Cette condamnation du druidisme s’explique par son refus de croire au pouvoir royal de droit divin, dont le Roi Jacques était l’incarnation vivante.


Les deux nouvelles branches de "Utopies" avaient donc désormais pour caractéristiques :


-a) d’une part, le sous-groupe originel des chercheurs membres de « Utopies » était influencé par son chef Robert Fludd (1574-1637) qui prônait une conception du monde, à la fois gnostique et manichéenne, soutenant la thèse d’un « Dieu caché », càd non révélé, laissant agir les 2 grandes forces contraires, le Bien et le Mal, qui animent le monde, et entre lesquelles l’Homme doit avoir le libre choix pour agir et pouvoir alors, par sa vertu exercée dans son travail sur lui-même et sur la Nature, rejoindre la « Cause Ultime » et le « Tout en Un » de la philosophie hermétique. Il y a là une responsabilisation de l'homme libre qui va rapprocher ces penseurs de l'idéologie Rose+croix visant à transformer la société. Et, c'est pourquoi ce groupe se donnera en 1645 le surnom de « Invisible College » sous l’influence d’Elias Ashmole (1617-1692) et de Thomas Vaughan (1602-1666), tous deux rosicruciens, prônant les principes de tolérance religieuse et politique en cette époque de guerre civile, ainsi que la purification de l’être intérieur en vue de réaliser le grand œuvre alchimique d’une société parfaite. Notons pour mémoire que Vaughan avait édité en 1652 la première version anglaise de la « Fama Fraternitatis » et de la « Confessio » (publiés en 1614&15 en latin, en Rhénanie), 2 ouvrages basiques de la Rose+Croix, signés du pseudonyme Valentin Andrea, demeuré inconnu en raison de la règle Rose+Croix de l'époque exigeant, sous peine de mort, de ne jamais se dévoiler ni dévoiler les autres membres, d’où leur surnom d’ « invisible ». Et précisons ici que Sir Robert Moray, ami personnel du Roi Charles II et premier Président de la "Royal Society" en 1660, s’étant dévoilé comme « Accepted Free Mason » dans ses correspondances, était le patron spirituel de Thomas Vaughan, ce qui laisse penser que Vaughan s’était fait initier "Accepted free mason" en plus de sa qualité de chef des Rose+croix anglais, ce cumul initiatique étant pratique courante à cette époque où les 2 mouvements, « Rose+croix » et « Franc maçon accepté », se soutenaient dans leur quête occulte, dans le secret de leurs réunions et dans leur but commun de transformer la société sous la direction d’esprits éclairés et tolérants. Il était donc facile de comprendre l'attrait des gentlemen pour ces 2 écoles de pensée souhaitant l’avènement d’une société où la liberté de conscience et de culte viendrait côtoyer l'amour du prochain et la tolérance, sous les auspices d'un gouvernement royal inspiré par des savants et des philosophes humanistes ;


-b) d’autre part, l’autre sous-groupe de « Utopies » était surnommé « Antiquarians » puis

« Antients », par allusion à ses origines de la « Society of Antiquarians ». Celle-ci fut en effet interdite par le Roi Jacques 1er d'Angleterre en raison de leurs recherches sur les Druides qui avaient révélé qu'il n'existait pas de pouvoir royal de droit divin dans cette civilisation antique alors qu’ils la déclaraient comme ancêtre des britanniques et qu’ils avaient préféré se tourner vers elle pour y puiser la « vérité primordiale » que la Renaissance florentine cherchait dans les anciennes civilisations disparues d’Egypte et de Grèce. Et leur suspicion aux yeux de Jacques 1er se justifiait d’autant plus que ce Roi était féru d'Antiquité égyptienne et gréco-romaine tout en étant imbu de son pouvoir royal de droit divin. Et il faut ici ajouter que c’est grâce à l'érudit Elias Ashmole, initié « Accepted Free Mason » en 1641 et très intéressé par les recherches historiques de John Aubrey (1628-1697) sur les Druides, que ce dernier, 1er archéologue des temps modernes et chef du groupe des « Ancients », a pu se faire initier avec les siens. Cette affinité de proximité entre "Antients" et "Invisibles" sous l'égide d'Ashmole, personnalité éminente s’il en fut, fit que les "loges » anglaises" se multiplièrent en accueillant des gentlemen attirés par l’esprit de liberté et d’harmonie sociale.


Une distinction idéologique s’opéra par la suite entre ces 2 sous-groupes de l’ « Invisible College », donnant deux points de vue opposés des gentlemen anglais du début XVIIIème: le premier, attaché aux traditions druidiques et appelé les « Antients » (cachant «Antiquarians »), croyant en un Dieu monothéiste et de tendance conservatrice; le second, appelé les « Moderns », plutôt déiste et partisan du progrès des sciences autour de Newton et Desaguliers au sein de la « Royal society ».


Cette dualité se répercutera plus tard sur l’évolution de la Franc-maçonnerie anglaise. En effet, dans la même année 1717, six mois après la création de la « Grande Loge » dite de Westminster par J.T. Desaguliers et des Frères « Moderns » au solstice d’été, un groupe de Frères « Ancients » créèrent, au solstice d’hiver, une autre « Grande Loge » dite druidique. Ces 2 « obédiences » londoniennes se feront concurrence jusqu’en 1738 où, après la mort de Newton et de Desaguliers et sous la pression des « Ancients », elles réviseront les "Constitutions" de 1723 avec la foi en « Dieu révélé » qui remplace la « Loi Morale », pour ensuite fusionner en 1813 en « Grande Loge Unie d’Angleterre ». Or, c'est même « dogmatisme religieux » des "Antients" qui mènera à la rupture définitive entre les Franc maçonneries anglaise et française, celle-ci s’attachant à l’esprit de laïcité et au déisme des « Moderns », inspiré de « la philosophie naturelle » newtonienne au sein de la « Royal Society » et reprise par Anderson en 1723.

 

Cette "philosophie naturelle" visait à bâtir une société humaine à l’image de l’univers et de sa loi de gravitation symbolisant l’amour dans sa version d'acceptation de l'autre et d’harmonie, sans discrimination religieuse ni politique, comme dans la Genèse au temps de la 1ère civilisation humaine d'avant le Déluge. Cela ramenait donc à la « Loi Morale », sans les dogmes diviseurs des hommes.



LE ROLE DE LA « ROYAL SOCIETY »


Le profil de la « Royal Society » répondait exactement au vœu de Francis Bacon de voir regroupés savants et philosophes en vue de proposer la meilleure façon de gérer la société. Aussi, Charles II, dès son rétablissement sur le trône en 1660, les accueillera t il au sein de la « Royal Society »


qu’il créa à cet effet, sur les conseils de Robert Moray, ingénieur et philosophe Franc maçon. Isaac Newton y fut élu en 1672 et la présida de 1703 à sa mort en 1727, favorisant l’avènement de la révolution technique prédite par F. Bacon et consacrant l’avance technologique de l’Angleterre pour les 2 siècles suivants.


Poursuivant la pensée humaniste de Francis Bacon exprimée dans « Nova Atlantis », le but de la

« Royal Society » était de mettre en commun leurs travaux pour servir le bien commun de l’humanité sous l’égide de la sagesse et de la tolérance, qu'ils groupaient sous le nom de « la raison générale de l’humanité ». Aussi, ces préceptes humanistes se retrouvent ils dans le 1er article des « Constitutions » d’Anderson. Et, cherchant à réaliser la bonne entente au sein de son groupe, la « Royal Society » estimait- elle que l’athéisme ne doit pas être « stupide », pour la simple raison qu’un tel ordonnancement de l'univers ne pouvait être que l’œuvre d'une puissance divine, dénommée «Grand Architecte ».


Mais elle admettait, par contre, qu'une certaine forme d’athéisme, signifiant une opposition contre les dogmatismes religieux, puisse se développer chez ceux qui se révoltent contre tous les abus de pouvoir qui agiraient contre le bien-être de la société. C’est pourquoi, en vue de sauvegarder l’harmonie en son sein, le règlement intérieur de la « Royal Society » avait interdit toutes discussions à caractère politique ou religieux et exigeait que tout désaccord entre ses membres soit exprimé avec civilité. Elle voulait ainsi servir de modèle de référence pour toute organisation sociale d’où doit être exclue la tyrannie politique et le fanatisme religieux. Et c'est ce qu'on retrouvera comme règles fondamentales des travaux en loge. Par ailleurs, grâce aux travaux scientifiques de l’équipe de Newton, l'univers, déjà reconnu infini par Giordano Bruno depuis 1584, se trouvait désormais gouverné par la loi de gravitation universelle stipulant que les mêmes lois d’attraction et d’harmonie régissent le ciel comme la terre, ce qui corroborait les contenus ésotériques de l’alchimie et de la Kabbale affirmant que « tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », concept repris dans les hauts grades.

 

CONCLUSION


C'est justement contre les erreurs d'ordre épistémologique, en cherchant à distinguer le rationnel de l'irrationnel, dans le but de chasser les préjugés individuels et collectifs au profit d'une analyse hypothético-déductive de l'objet étudié qui puisse établir une vérité expérimentale remplaçant « la vérité primordiale » prévalant dans les esprits de la Renaissance, et tout en veillant à sauvegarder l'intérêt supérieur du bien-être de la société par-dessus toute autre raison d'Etat, que Francis Bacon, suivant les traces de son ancien prédécesseur et homme d’Etat, Thomas Moore, avait réussi à transmettre sa méthodologie scientifique, moderne et humaniste aux générations de chercheurs et de gentlemen de l'Angleterre du XVII siècle. C'est ce qui a fini par contribuer de façon décisive à la naissance en Angleterre, et notamment à Londres, de la Franc maçonnerie moderne, dite « spéculative », pour la distinguer nettement de la maçonnerie "opérative" et notamment écossaise du type Schaw.


Il est, certes, fort possible que la Franc maçonnerie ait, par un concours de circonstances historiques exposées dans ma prochaine Planche, pu emprunter son passage d' « Accepted » à travers des loges opératives écossaises du type Schaw, où étaient enseignés des sciences occultes comme

« l'Art de la mémoire » et d’autres sciences ésotériques de type « hermétique » particulièrement affectionnés par la Renaissance, à côté des 10 Livres d'Architecture de Vitruve, tous ces enseignements nouveaux servant à actualiser le métier d'architecte maçon à la fin du XVI° siècle écossais, complétant les connaissances médiévales des "Anciens Devoirs".


En effet, le gentleman anglais ayant reçu le "mot de maçon" dans une loge opérative écossaise acquise aux sciences ésotériques, cela lui donnait le privilège d'être "reconnu comme tel" et d'être défendu par tous ses "Frères" partout, en Ecosse comme en Angleterre et en Irlande. Et, une fois rentrés en Angleterre après avoir reçu le baptême « Accepted » et le « Mot de maçon » en loge opérative écossaise de la part de vrais maçons opératifs, ces gentlemen ont dû vouloir se retrouver entre eux, comme cela est de coutume dans les « clubs » anglais, mais cette fois en dehors de la présence des "opératifs" anglais qui, eux, n’étaient pas du tout initiés comme les écossais aux connaissances ésotériques enseignées dans les loges opératives de type Schaw. Ils ont dû alors se donner le titre de « Free Masons »


dans le sens où ils étaient libérés du métier opératif de maçon, non assujettis règles du métier, tout en recréant symboliquement leur "loge", spéculative cette fois, et pour des occasions spécifiques et ponctuelles seulement. Et ces réunions s’appelaient tout simplement « Loge » comme le mentionne si bien Ashmole dans ses mémoires.

Ces « loges » spéculatives avaient pour but, soit d’initier de nouveaux membres dignes de servir leur idéal commun de servir le bonheur de la société dans un cadre de tolérance et de progrès, soit d’échanger leurs analyses sur le devenir de la société anglaise qui vivait des moments très difficiles depuis 1625, date d’accession au trône de Charles 1er. Et comme elles se tenaient en secret, à l'abri du regard des non initiés, cela faisait croire qu’il s’agissait d’un réseau de conspirateurs politiques ou athées.


Les loges spéculatives anglaises n'avaient donc plus rien à voir avec les loges opératives écossaises des "statuts Schaw" servant à la formation des maçons architectes du métier, dans le but de rattraper le retard architectural de l’Ecosse par rapport aux grands royaumes européens de la fin du XVI° siècle. C'est pourquoi l'on surnomma "spéculative", càd philosophique ou construit par l'esprit en langue anglaise, cette Franc maçonnerie typiquement anglaise, s'inspirant des principes humanistes de Thomas More et de Francis Bacon que l'"Invisible College" d'Oxford puis la « Royal Society » de Londres ont voulu mettre en application au XVII° siècle, avant d’aboutir, en 1717, à la naissance de la « Grande Loge » de Londres que James Anderson et Jean Théophile Desaguliers ont réglementé dans les "Constitutions" de 1723.


Il y est fait état d'un "centre de l'union de tous les hommes de bien et loyaux" qui seraient, à la fois, au service du perfectionnement moral individuel et de l'amélioration du bien être général.

 

N.M. Kalife,

R.°.L.°. « PTAH », GLDF, Or. de Lomé.

 


 

 

 ¿POR QUÉ Y CÓMO NACIÓ LA FRANC-MASONERÍA EN INGLATERRA?



 

La Francmasonería llamada “especulativa” (un anglicismo que significa “filosófica”, construida por el intelecto) es esa gran escuela de pensamiento, constituida en Londres en 1717 y luego reglamentada en 1723 a través de las primeras Constituciones de Anderson. Se proponía ser “el centro de la unión de hombres de bien y leales” con el objetivo de contribuir al bienestar de la humanidad, buscando la verdad en todas las cosas dentro de un marco de tolerancia general y libertad de conciencia, con el fin de promover la fraternidad universal. Al rastrear la historia del pensamiento filosófico inglés relacionado con los problemas sociales, veremos cómo Inglaterra estaba predispuesta a ver nacer en su suelo este grupo de pensamiento y acción humanista cuyo propósito era liberar al hombre de sus prejuicios y servir al bienestar general.

 


EL PENSAMIENTO FILOSÓFICO FIJO DE LA EDAD MEDIA EUROPEA

 

En la Edad Media, la mente europea estaba dominada por el pensamiento único de los Padres de la Iglesia. Todo el arte medieval y toda meditación del espíritu solo podían servir para consagrar la misma fe, dedicada a la glorificación de Dios en Cristo. Todo el pensamiento filosófico estaba entonces limitado a confirmarse en los preceptos de las Sagradas Escrituras, consideradas como la revelación divina de la única verdad que podía existir. La razón, por lo tanto, siempre debía servir a una única fe, controlada por el Papado romano.


Sin embargo, en el siglo XIII, tras las numerosas traducciones al latín (que era la lengua común europea de publicación hasta el siglo XVII) de obras que trataban del pensamiento de Aristóteles, leídas y apreciadas por los eruditos religiosos de la época, surgió la preocupación de armonizar este nuevo pensamiento, muy enriquecedor pero profano, con el de los Padres de la Iglesia. Fue entonces cuando el teólogo más grande de la iglesia romana, Santo Tomás de Aquino (1226-1274), logró integrar la racionalidad aristotélica en su famosa “Suma Teológica”, que aún hoy sirve para definir la teología de la Iglesia católica. Adaptó especialmente la distinción aristotélica entre la esencia y la existencia, para sostener que en Dios solo la esencia se encuentra incluida en la existencia, mientras que es la intervención de Dios en la esencia del hombre lo que justifica la existencia de este. Esto permitió a la escolástica tomista superar el razonamiento de San Agustín (354-430), quien había sometido la razón al servicio de la fe. De esta manera, la filosofía profana de Aristóteles fue recuperada para convertirse en la sirvienta de la teología cristiana.


No obstante, la duda intelectual seguía siendo condenable por la ortodoxia católica romana, a través de los interrogatorios de la Inquisición o bien por la inclusión en el Índice de libros prohibidos de obras filosóficamente dudosas a partir del siglo XVI. Por lo tanto, siempre existía una amenaza sobre la progresión de la filosofía bajo la atenta mirada inquisitorial de Roma. Así, Inglaterra, al volverse anglicana en 1534, se benefició de una cierta independencia ideológica para sus pensadores, a diferencia de Francia, de donde incluso Descartes tuvo que huir en 1637 para refugiarse en Holanda, un país protestante y tolerante, después de que su obra “Discurso del método” fuera incluida en el Índice por defender la “duda sistemática”.

 



LA EXCEPCIÓN INGLESA Y EL ESTATUS PARTICULAR DE LA UNIVERSIDAD DE OXFORD

 

Una excepción cultural significativa marcó la génesis del pensamiento inglés desde el día siguiente de su conquista por Guillermo el Conquistador: la llegada de los primeros judíos que acompañaban al Duque de Normandía. Entre ellos, en 1073, se encontraba un astrónomo, Pedro Alfonso, que practicaba sus investigaciones sin estar sujeto a la censura eclesiástica cristiana que controlaba todas las ciencias de la época. Y Pedro Alfonso, no cristiano, introdujo en el joven reino de Inglaterra una nueva tradición de investigación científica, libre del yugo de la concepción ptolemaica del mundo, que databa del siglo II y que colocaba la Tierra en el centro del universo, bajo un cielo cerrado en una semi-cáscara que albergaba los astros fijos de las estrellas, y donde solo el Sol y la Luna giraban alrededor de la Tierra. Inauguró una nueva forma de pensar la astronomía con instrumentos de medida y cálculos matemáticos.


Esto permitió, en el siglo siguiente (XII), especialmente a Robert Grosseteste, aplicar las matemáticas a todas las ciencias de la naturaleza, mientras practicaba la observación y la experimentación para probar las hipótesis avanzadas. Así nació el empirismo en la investigación inglesa.


Este naciente empirismo se vería reforzado, en el siglo XIII, por los trabajos prácticos del monje franciscano inglés, Roger Bacon (1214-1294), uno de los espíritus más esclarecidos de la Edad Media, considerado el precursor de la ciencia experimental, autor de varios libros sobre óptica (que servía a la astronomía, base de las ciencias modernas) y sobre sus descubrimientos químicos, entre ellos la fórmula de la pólvora. Su frase memorable refleja bien su contribución metodológica: “La prueba por razonamiento no es suficiente, es necesaria también la experimentación”.


En ese mismo siglo XIII, mientras se consagraba la filosofía tomista en Roma, el monje franciscano Duns Scoto (1265-1308) enseñaba en Inglaterra cómo distinguir el ámbito de la fe, no sujeto al razonamiento dialéctico, del ámbito profano que debe beneficiarse de respuestas sin misterios.


En el siglo XIV, otro monje franciscano inglés, Guillermo de Ockham (1285-1347), se opuso vehementemente a la intromisión del Papa en los asuntos temporales. Predicaba separar el ámbito de la fe de los otros dominios humanos, donde basta con usar el sentido común para decidir lo correcto.


Finalmente, cabe recordar que el espíritu reivindicativo de libertades individuales se afirmó muy temprano en Inglaterra, desde la “Carta Magna” de 1215, por la cual Juan Sin Tierra reconoció a la nobleza el derecho de oponerse a cualquier nuevo impuesto sin su consulta previa.


Todo este avance metodológico del pensamiento inglés predispuso a la Universidad de Oxford, desde su creación en el siglo XIII, y antes incluso de la reforma de la Iglesia anglicana en 1534, que emanciparía definitivamente a la política inglesa de las presiones de la Inquisición, a acoger, mucho antes que otros países del continente europeo, todas las obras de la Antigüedad y de la civilización árabe que estaban censuradas por la Iglesia. Así, la Universidad de Oxford se convirtió, desde muy temprano, en el centro de investigación europeo más grande, anunciando el futuro surgimiento en su seno de la revolución científica newtoniana, así como las grandes invenciones mecánicas que darían lugar a la revolución industrial en el siglo XVIII, contribuyendo a la supremacía económica de Inglaterra sobre el resto del mundo.

 



EL APORTE DE LA “ACADEMIA” DE FLORENCIA AL PENSAMIENTO DEL RENACIMIENTO

 

Mientras que en Europa la enseñanza y difusión de nuevas ideas estaban severamente controladas y sometidas a la Inquisición, ocurrió que, gracias al Concilio de reconciliación de las dos Iglesias de Oriente y Occidente, reunido en Florencia en 1439 bajo los auspicios del gran mecenas Cosme de Médicis, este último obtuvo del Papa la autorización para la libre circulación de obras griegas, especialmente de Platón, los neoplatónicos y otros autores de filosofía hermética que hasta entonces estaban prohibidos. Y aprovechó para crear de inmediato en Florencia, con la ayuda del erudito griego Plethon, una “Academia” al estilo de Platón. Esta sería dirigida por Marsilio Ficino (1433-1499), quien traduciría a todos los autores de la Antigüedad griega que enseñaban la unión del alma humana con Dios a través de la contemplación y el éxtasis.


El apogeo de esta “Academia” se alcanzó con un filósofo de genio, Pico della Mirandola (1463-1494), muerto envenenado probablemente por haber recurrido a la astrología y la Cábala en su ciencia de la “Magia Natural”, que estaba destinada a revolucionar el pensamiento único y el orden establecido por la Iglesia, buscando realizar la felicidad del hombre en la Tierra. De hecho, su teoría de la “Magia Blanca” tenía como resultado ofrecer al hombre, ahora libre de elegir, la capacidad de manipular los secretos de la Naturaleza, cuyas leyes ocultas podían ser redescubiertas gracias a investigaciones esotéricas antiguas y paganas, así como a trabajos cabalísticos, todo lo cual estaba proscrito por Roma.


Es importante tener en cuenta que estas “ciencias” antiguas y ocultas representaban una novedad extraordinaria para los intelectuales del Quattrocento, quienes las calificaban como conocimientos “mágicos” de la naturaleza porque la ciencia moderna aún no había nacido. Esto ofrecía al hombre la oportunidad de redescubrir las leyes de la Naturaleza, que habían estado ocultas desde su caída por el pecado. Ahora podía estudiar los textos “antiguos” como fuentes de este conocimiento primordial, que databa de antes del Diluvio. Pero para aspirar a ello, era necesaria una iluminación del espíritu que solo podía alcanzarse después de una purificación a través de una disciplina de éxtasis y contemplación, a la cual solo una élite, los “Magos”, podía acceder. De hecho, si Dios, el maestro del universo, había ocultado estos secretos, era precisamente para no revelarlos a los impuros: entonces usó símbolos e ideogramas que solo podían ser comprendidos por el ser humano mediante la meditación y el misticismo.


El Renacimiento italiano había así descubierto la clave del conocimiento último en la “unidad primordial” del hombre con Dios. Esto es lo que se llamó el movimiento “hermético”, derivado de los escritos de Hermes Trismegisto (es decir, tres veces grande), quien habría transmitido las enseñanzas de las “ciencias” a una élite de la Antigüedad egipcia para perpetuar el saber proveniente de Dios. Y el conocimiento de estos misterios divinos fue entonces asimilado a la “Magia Blanca o Natural”.


Es importante recordar aquí que esta interpretación esotérica corroboraba la leyenda bíblica de la columna de mármol encontrada por Hermes después del Diluvio, en la que estaban grabados los 7 Artes Liberales, que comprendían todo el conocimiento de la humanidad, y que los masones de la Edad Media estudiaban a través de sus “Antiguos Deberes” o “Old Charges”. Esto les otorgaba una muy alta opinión de sí mismos, considerándose herederos del “Conocimiento” de los Tiempos Antiguos, lo que los llevó a regular estrictamente la entrada en su oficio protegiéndolo con “la Palabra de Masón”, mantenida en secreto.


Y, con el fin de alcanzar esta “unidad primordial” entre el universo divino y el hombre, la tolerancia era una regla en el trabajo en equipo que se practicaba en la “Academia” de los duques de Médicis en Florencia. Por eso, tenía como lema la famosa frase de Plethon, pronunciada en la reunión conciliadora de las dos Iglesias en Florencia en 1439: “Cada religión no es más que un fragmento del espejo roto de Afrodita”. Este modelo florentino sería el fundamento del Renacimiento en todos los “salones filosóficos” de Europa que adoptaron la principal de las “900 tesis” de Pico della Mirandola: “La libertad es un don de Dios al hombre para que elija sus creencias sin condena”.

 



LA PARTICULARIDAD DEL RENACIMIENTO INGLÉS EN EL SIGLO XVI: LA REFERENCIA MORAL A SIR THOMAS MORE, EL SÓCRATES INGLÉS

 

La era del Renacimiento se caracterizó por la formación del Estado moderno, centralizado, que exigía recursos financieros en constante aumento. Esto enfrentaba a los monarcas con la nobleza y la burguesía de negocios, cuyas revueltas cuestionaban el derecho divino del poder real heredado de la Edad Media. Así, Maquiavelo (1469-1527) expone en “El Príncipe” cómo la astucia, la duplicidad y la crueldad fría y calculada se habían convertido en los mejores medios para conquistar o mantener el poder.


Es en este contexto que Thomas More (1478-1535), a la vez filósofo, teólogo, juez y sobre todo hombre de Estado al servicio del rey Enrique VIII, publicó en 1516 “Utopía” (que significa “ningún lugar”). Allí, aboga por un sistema de gobierno ideal, de tipo democrático y socialista, sin ninguna tiranía y destinado a representar un modelo de sociedad perfecta en la que no hay calamidad ni injusticia. Explica este estado de gracia por la ausencia de propiedad privada y la tolerancia religiosa. En esta sociedad ideal, todos tienen acceso gratuito a la educación profesional de su elección, con el fin de ejercer un oficio para vivir de los frutos de su trabajo. No existe segregación sexual. La religión practicada es un teísmo neutro, sin confesión particular, donde solo la ley moral permanece en vigor, y donde los sacerdotes y pastores de las diferentes confesiones son elegidos por sus fieles. Los cursos de instrucción cívica despiertan la conciencia política de los ciudadanos por el bien común. Y, a diferencia de su contemporáneo Maquiavelo, Thomas More se opone a la razón de Estado como medio de gobierno, prefiriendo que permanezca sometida al bienestar general.


Con el ejemplo de su vida pública y sus obras literarias, Sir Thomas More había propuesto una reforma total de la sociedad inglesa para realizar la felicidad de todos los ciudadanos, mientras Inglaterra estaba gobernada por un tirano, Enrique VIII, al igual que los otros Estados europeos. Y sugirió, 200 años antes del nacimiento de la Francmasonería, que la sociedad pudiera vivir un día en perfecta armonía bajo un sistema de gobierno socialista y humanista. Y su inmolación en 1536 por Enrique VIII serviría como “ejemplo socrático” para las futuras generaciones inglesas, por el bienestar general.


Gracias a las ideas progresistas difundidas por la “Academia” de Florencia y por la “Utopía” de Thomas More, el caballero inglés repensaba el mundo para descubrir sus leyes ocultas con la esperanza de que una nueva felicidad social reemplazara las desgracias del siglo pasado, marcado por la guerra, la escasez y la “Peste Negra”… Se dio cuenta de que, a partir de ahora, mediante su trabajo y voluntad, podría cambiar el orden de las cosas según sus competencias, ya que el trabajo ya no era considerado como un castigo del pecado original, sino como liberador de su pasada condición de hombre sometido e ignorante.


Esta ideología humanista del Renacimiento inglés iniciada por Thomas More se vería aún más fortalecida, menos de un siglo después, por los trabajos de otro gran hombre de Estado, Francis Bacon. Así, la historia de las instituciones políticas inglesas está marcada por la preeminencia de estos dos grandes hombres de Estado con un pensamiento revolucionario, cuyo principal objetivo era mejorar la gobernanza de su país al servicio del bienestar general, en lugar de servir solo los intereses del Rey, como sucedía en Francia y en otros lugares del continente europeo.

 

Esta gran diferencia en el sistema de pensamiento y acción política puede explicarse de dos maneras:

   •    Primero, tras su ruptura con el Papa en 1534, Enrique VIII secularizó los bienes del clero regular, que incluían 800 monasterios y sus dependencias, representando una cuarta parte de las riquezas del reino, y los vendió a bajo precio a la aristocracia y a la burguesía terrateniente, que le fueron muy agradecidas convirtiéndose en sus aliados políticos. Esto contrastaba con Francia y otros lugares donde los reyes luchaban contra las conspiraciones de una nobleza siempre rebelde y conspiradora.

   •    Segundo, el aislamiento insular de Inglaterra la protegía hasta mediados del siglo XVI de cualquier invasión proveniente del continente, ya que la vecina Escocia (Irlanda estaba unida a Inglaterra desde Enrique II) se había convertido en su aliada a través de matrimonios principescos. Esto llevó en 1603 a que Jacobo VI de Escocia heredara la corona de Inglaterra tras la muerte de su prima Isabel I de Inglaterra. Así, los monarcas ingleses podían dedicarse tranquilamente al buen gobierno de su reino, que estaba aún poco poblado (3 millones de habitantes en el siglo XVI y 1 millón en Escocia).**

 



FRANCIS BACON, UN PENSAMIENTO EXPERIMENTAL AL SERVICIO DE LA FELICIDAD DE TODOS

 

En el Renacimiento, a diferencia de su sentido moderno, las “ciencias” tenían un carácter común: su esoterismo. Eran libres de interpretación debido a su naturaleza oculta, su expresión simbólica y su forma mística y misteriosa. Su aprendizaje se realizaba primero en secreto en los “salones filosóficos”, lejos de miradas intrusas.


Esta atmósfera intelectual, que a menudo conducía a desviaciones místicas que podían indignar a los espíritus racionalistas, encontró en Francis Bacon a un crítico feroz. Se opuso a esta forma de oscurantismo esotérico que sucedió al oscurantismo medieval. Sir Francis Bacon (1561-1626) inauguró una nueva forma de pensamiento crítico y racionalista, basada en la lógica experimental de Roger Bacon, que expresó en su obra “Novum Organum”, subtitulada “Nuevo método para interpretar la naturaleza”, publicada en 1620, cuando aún era Lord Canciller del rey Jacobo I de Inglaterra/Jacobo VI de Escocia. Esta obra tuvo una amplia difusión nacional, especialmente en Oxford. Se trata, de hecho, de un tratado filosófico en el que propone una “purga del intelecto”, haciendo tabla rasa de las 4 categorías de “ídolos” que obstruyen la mente humana, y que provienen de la herencia, la cultura del entorno, el ego personal y nuestros hábitos adquiridos en la calle y el lenguaje cotidiano. Hacer tabla rasa de todos estos prejuicios permitiría crear un hombre nuevo, que sería libre, responsable y eficaz al servicio de la sociedad.


A partir de ahí, considera que ya no es necesario recurrir a los “Antiguos” de la Antigüedad para guiar nuestra acción, sino que es mejor innovar con nuevas ideas para repensar el mundo venidero y crear nuevas técnicas para aumentar la eficiencia productiva y las riquezas del país, con el objetivo de lograr una mayor felicidad para la sociedad. Todo esto anuncia el propósito de la Francmasonería.


Además, F. Bacon inventó los conceptos de “progreso de las ciencias”, de ganancia de productividad y de eficiencia como factores de progreso y felicidad social. Para ello, propone que la investigación se convierta en una obra colectiva para aumentar su eficacia, de modo que conduzca a un desarrollo generalizado y acelerado del progreso al servicio del bien común de la humanidad. Esto se puede leer en su novela “Nova Atlantis” (1626), donde el Estado crea “institutos de investigación” para fomentar los intercambios entre sabios de todo el mundo, con el fin de evitar a los “Magos de la Naturaleza”, glorificados por el Renacimiento.


Además, la “Nueva Atlántida” promueve la tolerancia religiosa como un factor de progreso general, gracias al conocimiento de las diversas comunidades religiosas. Por ello, abogó por el regreso de la comunidad judía, expulsada desde 1290, lo que el Parlamento autorizó en 1656.

 



EL PAPEL DEL “COLLEGE INVISIBLE” DE LA UNIVERSIDAD DE OXFORD

 

La Universidad de Oxford está compuesta actualmente por 21 “Colleges” que datan de 1264 a 1874. Tienen un estatus excepcional de total independencia. El respeto total por parte de todos ha permitido conservar intactos sus archivos, que son los más ricos del mundo. Todas estas instituciones son multidisciplinarias, y ocurrió que en el siglo XVI afinidades de pensamiento reunieron a eruditos miembros de diferentes “Colleges” para intercambiar sus investigaciones sobre temas comunes. Estos encuentros generaron grupos que se reunían periódicamente con reglas internas de funcionamiento en forma de cotizaciones y cooptaciones, y se daban un nombre específico de identificación. Así, fuera de los 21 “Colleges” oficiales de la Universidad de Oxford, estos grupos informales se dieron nombres como “Gresham College”, que reunía a investigadores en análisis monetario, o “Society of Antiquarians” en 1574, que reunía a investigadores en civilización de los antiguos druidas, o incluso “Utopies” para aquellos que se identificaban con el pensamiento humanista de Sir Thomas More. Este último grupo se llamaría luego “Invisible College” en 1645 debido a sus miembros Rosacruces.


El “Invisible College” reunía a investigadores preocupados por resolver las contradicciones de una sociedad desgarrada por el fanatismo religioso y las tensiones políticas entre el rey absolutista y el Parlamento, que reclamaba su poder para proteger a los ciudadanos contra el arbitrio real y a los contribuyentes contra la imposición de impuestos sin consulta a los representantes del pueblo.


Aquí hay que mencionar que la antigua asociación de eruditos universitarios de Oxford miembros de “Utopies” tuvo que, a principios del siglo XVII, subdividirse en dos ramas distintas para acoger al grupo de investigadores de la “Society of Antiquarians”. De hecho, esta fue prohibida en 1603 por el rey de Escocia Jacobo VI, que también se convirtió en rey de Inglaterra con el nombre de Jacobo I de Inglaterra, persiguiendo a los “druidistas” que abogaban por el regreso a la civilización celta como fuente de verdad antigua en lugar de referirse a la Antigüedad griega, como se practicaba en todo el Renacimiento europeo inspirado por la Academia platónica de Florencia. Esta condena del druidismo se explica por su negativa a creer en el poder real de derecho divino, del cual el rey Jacobo era la encarnación viviente.


**Las dos nuevas ramas de “Utopies” tenían ahora las siguientes características:

   •    a) Por un lado, el subgrupo original de investigadores miembros de “Utopies” estaba influenciado por su líder Robert Fludd (1574-1637), quien defendía una concepción del mundo tanto gnóstica como maniquea, sosteniendo la tesis de un “Dios oculto”, es decir, no revelado, que permitía actuar a las dos grandes fuerzas opuestas, el Bien y el Mal, que animan el mundo, y entre las cuales el Hombre debe tener la libertad de elección para actuar y poder, entonces, mediante su virtud ejercida en su trabajo sobre sí mismo y sobre la Naturaleza, alcanzar la “Causa Última” y el “Todo en Uno” de la filosofía hermética. Esta responsabilización del hombre libre acercaría a estos pensadores a la ideología Rosacruz que buscaba transformar la sociedad. Por ello, este grupo se autodenominó “Invisible College” en 1645 bajo la influencia de Elias Ashmole (1617-1692) y Thomas Vaughan (1602-1666), ambos rosacruces, que defendían los principios de tolerancia religiosa y política en esa época de guerra civil, así como la purificación del ser interior para realizar la gran obra alquímica de una sociedad perfecta. Cabe mencionar que Vaughan editó en 1652 la primera versión inglesa de la “Fama Fraternitatis” y la “Confessio” (publicados en 1614-15 en latín en Renania), dos obras fundamentales de la Rosa+Cruz, firmadas con el seudónimo de Valentin Andrea, quien permaneció desconocido debido a la regla de la Rosa+Cruz de la época que exigía, bajo pena de muerte, no revelarse a sí mismo ni a otros miembros, de ahí su apodo de “invisible”. Y es preciso aclarar que Sir Robert Moray, amigo personal del rey Carlos II y primer presidente de la “Royal Society” en 1660, al haber revelado en su correspondencia ser “Accepted Free Mason”, era el patrón espiritual de Thomas Vaughan, lo que sugiere que Vaughan se había iniciado como “Accepted Free Mason” además de su calidad de líder de los rosacruces ingleses, siendo esta acumulación iniciática una práctica común en esa época en la que ambos movimientos, “Rosa+Cruz” y “Francmasón aceptado”, se apoyaban mutuamente en su búsqueda oculta, en el secreto de sus reuniones y en su objetivo común de transformar la sociedad bajo la dirección de espíritus iluminados y tolerantes. No era difícil comprender la atracción de los caballeros por estas dos escuelas de pensamiento que aspiraban al advenimiento de una sociedad donde la libertad de conciencia y de culto coexistiera con el amor al prójimo y la tolerancia, bajo los auspicios de un gobierno real inspirado por sabios y filósofos humanistas;

   •    b) Por otro lado, el otro subgrupo de “Utopies” fue apodado “Antiquarians” y luego “Antients”, en alusión a sus orígenes en la “Society of Antiquarians”. Esta fue prohibida por el rey Jacobo I de Inglaterra debido a sus investigaciones sobre los druidas, que revelaron que no existía un poder real de derecho divino en esa civilización antigua, mientras que los miembros de este grupo declaraban a los druidas como ancestros de los británicos y preferían recurrir a ellos para extraer la “verdad primordial”, que el Renacimiento florentino buscaba en las antiguas civilizaciones desaparecidas de Egipto y Grecia. La sospecha de Jacobo I hacia ellos estaba aún más justificada debido a su fervor por la Antigüedad egipcia y grecorromana, además de estar imbuido de su poder real de derecho divino. Cabe añadir aquí que fue gracias al erudito Elias Ashmole, iniciado como “Accepted Free Mason” en 1641 y muy interesado en las investigaciones históricas de John Aubrey (1628-1697) sobre los druidas, que este último, el primer arqueólogo de los tiempos modernos y líder del grupo de los “Antients”, pudo ser iniciado junto con los suyos. Esta afinidad entre “Antients” e “Invisibles”, bajo la égida de Ashmole, personalidad eminente, hizo que las “logias” inglesas se multiplicaran acogiendo a caballeros atraídos por el espíritu de libertad y armonía social.


Una distinción ideológica se produjo más tarde entre estos dos subgrupos del “Invisible College”, dando lugar a dos puntos de vista opuestos entre los caballeros ingleses a principios del siglo XVIII: el primero, apegado a las tradiciones druídicas y llamado los “Antients” (ocultando “Antiquarians”), creía en un Dios monoteísta y tenía una tendencia conservadora; el segundo, llamado los “Moderns”, era más bien deísta y partidario del progreso de las ciencias, alrededor de Newton y Desaguliers, dentro de la “Royal Society”.


Esta dualidad se reflejaría más tarde en la evolución de la Francmasonería inglesa. De hecho, en el mismo año 1717, seis meses después de la creación de la “Gran Logia” llamada de Westminster por J.T. Desaguliers y los Hermanos “Moderns” en el solsticio de verano, un grupo de Hermanos “Antients” creó, en el solsticio de invierno, otra “Gran Logia” llamada druídica. Estas dos “obediencias” londinenses compitieron hasta 1738, cuando, después de la muerte de Newton y Desaguliers, y bajo la presión de los “Antients”, revisaron las “Constituciones” de 1723 reemplazando la “Ley Moral” con la fe en “Dios revelado”, para luego fusionarse en 1813 en la “Gran Logia Unida de Inglaterra”. Es este mismo “dogmatismo religioso” de los “Antients” el que llevó a la ruptura definitiva entre las Francmasonerías inglesa y francesa, esta última aferrándose al espíritu de laicidad y al deísmo de los “Moderns”, inspirado en la “filosofía natural” newtoniana dentro de la “Royal Society” y recogido por Anderson en 1723.


Esta “filosofía natural” buscaba construir una sociedad humana a imagen del universo y su ley de gravitación, simbolizando el amor en su versión de aceptación del otro y de armonía, sin discriminación religiosa ni política, como en la Génesis en los tiempos de la primera civilización humana anterior al Diluvio. Esto se remontaba entonces a la “Ley Moral”, sin los dogmas que dividen a los hombres.

 


EL PAPEL DE LA “ROYAL SOCIETY”

 

El perfil de la “Royal Society” respondía exactamente al deseo de Francis Bacon de ver reunidos a sabios y filósofos para proponer la mejor manera de gestionar la sociedad. Así, Carlos II, tan pronto como fue restablecido en el trono en 1660, los acogió en la “Royal Society”, que creó para tal fin, siguiendo los consejos de Robert Moray, ingeniero y filósofo Francmasón. Isaac Newton fue elegido allí en 1672 y la presidió desde 1703 hasta su muerte en 1727, favoreciendo la llegada de la revolución técnica predicha por F. Bacon y consagrando el avance tecnológico de Inglaterra durante los dos siglos siguientes.


Continuando con el pensamiento humanista de Francis Bacon expresado en “Nova Atlantis”, el objetivo de la “Royal Society” era poner en común sus trabajos para servir al bien común de la humanidad bajo la égida de la sabiduría y la tolerancia, que reunían bajo el nombre de “la razón general de la humanidad”. Estos preceptos humanistas se encuentran en el primer artículo de las “Constituciones” de Anderson. Y, buscando lograr la armonía dentro de su grupo, la “Royal Society” consideraba que el ateísmo no debía ser “necio”, por la simple razón de que tal ordenamiento del universo solo podía ser obra de una potencia divina, denominada “Gran Arquitecto”. Pero admitía, por otro lado, que una cierta forma de ateísmo, significando una oposición a los dogmatismos religiosos, podía desarrollarse en aquellos que se rebelaban contra todos los abusos de poder que actuaran en contra del bienestar de la sociedad. Por eso, para preservar la armonía dentro de ella, el reglamento interno de la “Royal Society” prohibía todas las discusiones de carácter político o religioso y exigía que cualquier desacuerdo entre sus miembros se expresara con civilidad. Quería servir de modelo de referencia para cualquier organización social donde debía excluirse la tiranía política y el fanatismo religioso. Y estas reglas fundamentales se encontrarían en los trabajos en logia. Además, gracias a los trabajos científicos del equipo de Newton, el universo, ya reconocido como infinito por Giordano Bruno desde 1584, se encontraba ahora gobernado por la ley de gravitación universal, que estipulaba que las mismas leyes de atracción y armonía rigen el cielo y la tierra, lo que corroboraba los contenidos esotéricos de la alquimia y la Cábala, afirmando que “todo lo que está arriba es como lo que está abajo”, un concepto retomado en los altos grados.

 


CONCLUSIÓN

 

Fue precisamente contra los errores de orden epistemológico, buscando distinguir lo racional de lo irracional, con el fin de desterrar los prejuicios individuales y colectivos a favor de un análisis hipotético-deductivo del objeto estudiado que pudiera establecer una verdad experimental en lugar de “la verdad primordial” prevalente en las mentes del Renacimiento, y al mismo tiempo velando por salvaguardar el interés superior del bienestar de la sociedad por encima de cualquier otra razón de Estado, que Francis Bacon, siguiendo los pasos de su predecesor y hombre de Estado, Thomas More, logró transmitir su metodología científica, moderna y humanista a las generaciones de investigadores y caballeros de la Inglaterra del siglo XVII. Esto fue lo que finalmente contribuyó de manera decisiva al nacimiento en Inglaterra, y en particular en Londres, de la Francmasonería moderna, llamada “especulativa”, para distinguirla claramente de la masonería “operativa”, especialmente la escocesa del tipo Schaw.


Es muy posible que la Francmasonería haya, por un cúmulo de circunstancias históricas expuestas en mi próximo trabajo, podido pasar de “Accepted” a través de logias operativas escocesas del tipo Schaw, donde se enseñaban ciencias ocultas como “el Arte de la memoria” y otras ciencias esotéricas de tipo “hermético” particularmente apreciadas en el Renacimiento, junto a los 10 Libros de Arquitectura de Vitruvio, todo esto sirviendo para actualizar el oficio de arquitecto masón a finales del siglo XVI escocés, completando los conocimientos medievales de los “Antiguos Deberes”.


De hecho, el caballero inglés que había recibido la “palabra de masón” en una logia operativa escocesa que cultivaba las ciencias esotéricas, tenía el privilegio de ser “reconocido como tal” y de ser defendido por todos sus “Hermanos” en cualquier lugar, ya fuera en Escocia, Inglaterra o Irlanda. Y, una vez de vuelta en Inglaterra tras haber recibido el bautismo “Accepted” y la “palabra de masón” en una logia operativa escocesa por parte de verdaderos masones operativos, estos caballeros debieron querer reunirse entre ellos, como era costumbre en los “clubs” ingleses, pero esta vez fuera de la presencia de los “operativos” ingleses que no estaban en absoluto iniciados como los escoceses en los conocimientos esotéricos enseñados en las logias operativas del tipo Schaw. Entonces debieron adoptar el título de “Free Masons” en el sentido de que estaban liberados del oficio operativo de masón, no sujetos a las reglas del oficio, al mismo tiempo que recreaban simbólicamente su “logia”, esta vez especulativa, y solo para ocasiones específicas y puntuales. Y estas reuniones simplemente se llamaban “Logia”, como lo menciona claramente Ashmole en sus memorias.


Estas “logias” especulativas tenían el objetivo, ya sea de iniciar a nuevos miembros dignos de servir su ideal común de contribuir a la felicidad de la sociedad dentro de un marco de tolerancia y progreso, o de intercambiar sus análisis sobre el futuro de la sociedad inglesa, que estaba atravesando momentos muy difíciles desde 1625, fecha de la ascensión al trono de Carlos I. Y como estas reuniones se llevaban a cabo en secreto, protegidas de las miradas de los no iniciados, esto hizo que se pensara que se trataba de una red de conspiradores políticos o ateos.


Por lo tanto, las logias especulativas inglesas ya no tenían nada que ver con las logias operativas escocesas de los “estatutos Schaw”, que servían para la formación de los masones arquitectos del oficio, con el objetivo de compensar el retraso arquitectónico de Escocia en comparación con los grandes reinos europeos de finales del siglo XVI. Es por esto que se denominó “especulativa”, es decir, filosófica o construida por el intelecto en lengua inglesa, a esta Francmasonería típicamente inglesa, inspirada en los principios humanistas de Thomas More y Francis Bacon que el “Invisible College” de Oxford y luego la “Royal Society” de Londres intentaron aplicar en el siglo XVII, antes de culminar, en 1717, en el nacimiento de la “Gran Logia” de Londres que James Anderson y Jean

Théophile Desaguliers regularon en las “Constituciones” de 1723.


En ellas se menciona un “centro de la unión de todos los hombres de bien y leales” que estarían, a la vez, al servicio del perfeccionamiento moral individual y de la mejora del bienestar general.

                                                                                                     

   **N.M. Kalife,

R.°.L.°. « PTAH », GLDF, Or Lomé.

    E mail : loeildecain@yahoo.fr


 

 

WHY AND HOW WAS FREEMASONRY BORN IN ENGLAND?

 



The so-called “speculative” Freemasonry (an Anglicism meaning “philosophical,” composed of the mind) is this great school of thought, established in London in 1717 and later regulated in 1723 through Anderson’s first Constitutions, which aimed to be “the center of union of good and loyal men” with the goal of contributing to the well-being of humanity by seeking the truth of all things within a framework of general tolerance and freedom of conscience, promoting universal brotherhood. By tracing the history of English philosophical thought concerning societal issues, we will see how England was predisposed to give birth to this group of humanist thought and action, aimed at liberating man from his prejudices and serving the general well-being.


 

THE FIXED PHILOSOPHICAL THOUGHT OF THE EUROPEAN MIDDLE AGES

 

In the Middle Ages, the European mind was tamed by the singular thought of the Church Fathers. All medieval art and all meditation of the spirit could only serve to consecrate the same Faith, devoted solely to the glorification of God in Christ. All philosophical thought was then limited to conforming to the precepts of the Holy Scriptures, considered the divine revelation of the only Truth that could exist. Reason, therefore, always had to serve a single Faith, controlled by the Roman Papacy.


However, in the 13th century, following the numerous Latin translations (which was the common European language of publication until the 17th century) of works dealing with Aristotle’s thought, read and appreciated by the learned religious figures of the time, there arose the need to harmonize this new, highly enriching but profane thought with that of the Church Fathers. It was then that the greatest theologian of the Roman Church, Saint Thomas Aquinas (1226-1274), succeeded in integrating Aristotelian rationality into his famous “Summa Theologica,” which still serves today to define the theology of the Catholic Church. He notably adapts the Aristotelian distinction between essence and existence, arguing that in God alone, essence is included in existence, whereas it is God’s intervention in the essence of man that justifies his existence. This allowed Thomistic scholasticism to surpass the reasoning of Saint Augustine (354-430), who had subjected reason to the service of Faith. Thus, the secular philosophy of Aristotle was recovered to become the servant of Christian theology.


Nevertheless, intellectual doubt remained always condemnable by Roman Catholic orthodoxy, through the inquisitorial interrogations or the Index of forbidden books with dubious philosophy starting in the 16th century. There was always a threat to the progress of philosophy under the inquisitorial eye of Rome. Consequently, when England became Anglican in 1534, it gained a certain ideological independence for its thinkers, unlike France, from which even Descartes had to flee in 1637 to take refuge in Holland, a Protestant and tolerant country, after his work “Discourse on the Method” advocating “systematic doubt” was placed on the Index.


 

THE ENGLISH EXCEPTION AND THE SPECIAL STATUS OF THE UNIVERSITY OF OXFORD

 

A seemingly trivial cultural exception marked the genesis of English thought right after its conquest by William the Conqueror: the arrival of the first Jews who accompanied the Duke of Normandy. Among them, in 1073, was an astronomer, Pedro Alfonso, who would conduct his research without being subjected to the Christian ecclesiastical censorship that controlled all sciences of the time. And Pedro Alfonso, a non-Christian, introduced into the young kingdom of England a new tradition of scientific research, freed from the constraints of the Ptolemaic conception of the world, dating from the 2nd century and placing the Earth at the center of the universe, under a closed sky in a half-shell housing the fixed stars, where only the Sun and the Moon revolved around the Earth. He inaugurated a new way of thinking about astronomy with measuring instruments and mathematical calculations.


This allowed, in the following century (12th century), particularly Robert Grosseteste, to apply mathematics to all the natural sciences while practicing observation and experimentation to test the advanced hypotheses. Thus, empiricism was born in English research. This nascent empiricism was further strengthened in the 13th century by the practical work of the English Franciscan monk, Roger Bacon (1214-1294), one of the most enlightened minds of the Middle Ages, considered the ancestor of experimental science. He authored several works on optics (which served astronomy, the foundation of modern sciences) and on his chemical discoveries, including the formula for gunpowder. His memorable phrase speaks volumes about his methodological contribution: “The proof by reasoning is not enough; experimentation must also be added.”


In the same 13th century when Thomistic philosophy was being consecrated in Rome, the Franciscan monk Duns Scotus (1265-1308) was teaching in England how to distinguish the domain of faith, not subject to dialectical reasoning, from the secular domain, which must benefit from answers without mysteries.

In the 14th century, another English Franciscan monk, William of Ockham (1285-1347), strongly opposed the Pope’s interference in temporal affairs. He preached the separation of the domain of faith from other human domains, where common sense alone should be used to decide the right choice.

Finally, it is worth noting that the spirit of individual liberties had asserted itself very early in England, as evidenced by the “Magna Carta” of 1215, where King John recognized the nobility’s right to oppose any new tax levies without prior consultation.


All these methodological advancements in English thought predisposed the University of Oxford, from its creation in the 13th century and even before the Anglican Church’s reform in 1534, which permanently freed English politics from the pressures of the Inquisition, to welcome, long before other countries on the European continent, all the works of antiquity and Arab civilization that were censored by the Church. Thus, the University of Oxford quickly became the largest European research center, heralding the future blossoming of the Newtonian scientific revolution and the great mechanical inventions that would lead to the Industrial Revolution in the 18th century, contributing to England’s economic supremacy over the rest of the world.


 

THE CONTRIBUTION OF THE “ACADEMIA” OF FLORENCE TO RENAISSANCE THOUGHT

 

While in Europe, the teaching and dissemination of new ideas were severely controlled and subjected to the Inquisition, a unique event occurred during the Council of Reconciliation of the two Churches of the East and West, held in Florence in 1439, financed by the great patron Cosimo de’ Medici. This event allowed Cosimo to obtain the Pope’s authorization for the free circulation of Greek works, particularly those of Plato, the Neoplatonists, and other authors of Hermetic philosophy that had previously been banned. He immediately took advantage of this to create in Florence, with the help of the learned Greek Plethon, an “Academia” modeled after Plato’s. This “Academia” was directed by Marsilio Ficino (1433-1499), who translated all the ancient Greek authors teaching the union of the human soul with God through contemplation and ecstasy.


The apex of this “Academia” was reached with a genius philosopher, Pico della Mirandola (1463-1494), who was probably poisoned for drawing on astrology and Kabbalah for his science of “Natural Magic,” which would disrupt the singular thought and established order sanctioned by the Church by seeking to achieve human happiness on Earth. Indeed, his theory of “White Magic” aimed to offer man, now free to make his choices, the ability to manipulate the secrets of Nature, whose occult laws could be rediscovered through ancient and pagan esoteric research and Kabbalistic works, all of which were proscribed by Rome.


It is essential to keep in mind that these ancient and occult “sciences” represented an extraordinary novelty for the intellectuals of the Quattrocento, who considered them “magical” knowledge of nature because modern science had not yet been born. This offered man the opportunity to rediscover the laws of Nature, which had been hidden from him since his fall into sin. He could now study the “ancient” texts as sources of this primordial knowledge, dating back to before the Flood. However, to claim such knowledge, an illumination of the spirit was required, which could only be obtained after its purification through a discipline of ecstasy and contemplation, accessible only to an elite, the “Mages.” If God, the master of the universe, had made sure to hide these secrets, it was indeed to prevent them from being revealed to the impure: He then used symbols and hieroglyphs that are accessible to human understanding only through meditation and mysticism.


The Italian Renaissance thus discovered the key to ultimate knowledge in the “primordial unity” of man with God. This movement was called “Hermeticism,” derived from the works of Hermes Trismegistus (meaning thrice-great), who allegedly transmitted the teachings of the “sciences” to an elite of ancient Egyptian civilization to perpetuate the knowledge received from God. The knowledge of these divine mysteries was then assimilated into “White or Natural Magic.”


It is important to note that this esoteric interpretation corroborated the biblical legend of the marble pillar found by Hermes after the Flood, on which were engraved the Seven Liberal Arts, the sum of all human knowledge, which medieval masons studied through their “Old Charges.” This gave them a very high opinion of themselves, considering themselves the heirs of the “Knowledge” of Ancient Times, leading them to strictly regulate entry into their craft by protecting it with the “Mason’s Word” kept secret.


To achieve this “primordial unity” between the divine universe and man, tolerance was the rule in the teamwork practiced at the “Academia” of the Medici dukes in Florence. This is why its motto was the famous phrase of Plethon, pronounced at the conciliar meeting of the two Churches in Florence in 1439: “Every religion is but a fragment of Aphrodite’s shattered mirror.” This Florentine model became the foundation of the Renaissance throughout all the “philosophical salons” of Europe, which adopted the principal of Pico della Mirandola’s “900 Theses”: “Freedom is a gift from God to man, allowing him to choose his beliefs without condemnation.”


 

THE PECULIARITY OF THE ENGLISH RENAISSANCE IN THE 16TH CENTURY: THE MORAL REFERENCE TO SIR THOMAS MORE, THE ENGLISH SOCRATES

 

The Renaissance era was characterized by the formation of the modern state, centralized and requiring ever-increasing financial resources. This pitted monarchs against the nobility and the bourgeoisie, whose revolts cast doubt on the divine right of royal power inherited from the Middle Ages. Consequently, Machiavelli (1469-1527) explained in “The Prince” how cunning, duplicity, and cold, calculated cruelty had become the best means of gaining or maintaining power.


In this context, Thomas More (1478-1535), a philosopher, theologian, judge, and above all, a statesman in the service of King Henry VIII, published in 1516 “Utopia” (meaning “nowhere”). In it, he advocated an ideal system of government, democratic and socialist, without tyranny, meant to represent a model of a perfect society where there is neither calamity nor injustice. He explained this state of grace by the absence of private property and religious tolerance. In this ideal society, everyone had free access to the professional education of their choice, enabling them to work and live off the fruits of their labor. There was no gender segregation. The religion practiced was a neutral theism, without a particular confession, where only the moral law prevailed, and where priests and pastors of different denominations were chosen by their followers. Civic education courses awakened the political consciousness of citizens for the common good. Unlike his contemporary Machiavelli, Thomas More opposed the concept of statecraft as a means of governance, preferring it to remain subordinate to the general welfare.


Through his public life and literary works, Sir Thomas More thus advocated a total overhaul of English society to achieve the happiness of all citizens while England was governed by a tyrant, Henry VIII, much like other European states. He suggested, 200 years before the birth of Freemasonry, that society might one day live in perfect harmony under a socialist and humanist system of government. His martyrdom in 1536 by Henry VIII served as a “Socratic example” for future English generations, for the common good.


Thanks to the progressive ideas disseminated by the “Academia” of Florence and the “Utopia” of Thomas More, the English gentleman began to rethink the world to discover its hidden laws, with the hope that a new social happiness would replace the miseries of the past century, marked by war, famine, and the “Black Death.” He realized that, henceforth, through his work and will, he could change the order of things according to his abilities, with work no longer being seen as a punishment for original sin but as a liberator from his former condition as a submissive and ignorant man.


This humanist ideology of the English Renaissance, initiated by Thomas More, would be further strengthened less than a century later by the works of another great statesman, Francis Bacon. Thus, the history of English political institutions is marked by the preeminence of these two great statesmen with revolutionary thinking, whose main concern was to improve the governance of their country in the service of the general welfare, instead of serving the interests of the King alone, as was the case in France and elsewhere on the European continent. This significant difference in systems of thought and political action can be explained in two ways:


   •    First, following its break with the Pope in 1534, Henry VIII secularized the assets of the regular clergy, including the 800 monasteries and their dependencies, which represented a quarter of the kingdom’s wealth. He sold them at low prices to the aristocracy and landed bourgeoisie, who became deeply grateful and loyal political allies, unlike in France and elsewhere, where kings were entangled in conspiracies and rebellions led by a constantly defiant and plotting nobility.


   •    Second, England’s insular isolation protected it from continental invasions until the mid-16th century. Scotland, its neighbor (with Ireland having been attached to England since Henry II), became its ally through princely marriages, which culminated in 1603 when James VI of Scotland inherited the English crown upon the death of his cousin Elizabeth I of England. Therefore, English monarchs could dedicate themselves peacefully to the good governance of their kingdom, which was still sparsely populated (3 million inhabitants in England and 1 million in Scotland during the 16th century).

 


FRANCIS BACON: EXPERIMENTAL THOUGHT IN THE SERVICE OF ALL

 

During the Renaissance, the “sciences” differed from their modern sense by their esoteric nature. They were open to interpretation because of their occult character, symbolic expression, and mystical and mysterious nature. Their learning was initially conducted in secret within “philosophical salons,” away from prying eyes.


This intellectual atmosphere, which sometimes led to mystifying excesses, could provoke rationalist thinkers. Among them was Francis Bacon, who fought against this form of esoteric obscurantism that succeeded the medieval obscurantism of the previous era. Sir Francis Bacon (1561-1626) introduced a new form of critical and rationalist thought, founded on the experimental logic of Roger Bacon, which he expressed in his work “Novum Organum,” subtitled “A New Method for Interpreting Nature,” published in 1620 when he was still Lord Chancellor under King James I of England (James VI of Scotland). This work enjoyed broad national distribution, particularly at Oxford. It is essentially a philosophical treatise in which he proposed a “purge of the intellect,” advocating a clean slate of the four categories of “idols” that clutter the human mind, stemming from heredity, cultural environment, personal ego, and our habits acquired in the streets and common language. By clearing away these prejudices, a new man could emerge, one who would be free, responsible, and effective in serving society.


From this perspective, Bacon argued that there was no longer a need to rely on the “Ancients” of antiquity to guide our actions; instead, we should innovate with new ideas to rethink the world and create new techniques to increase productivity and the nation’s wealth to achieve greater happiness for society. All this foreshadows the goals of Freemasonry.


Moreover, Bacon invented the concepts of “scientific progress,” productivity gains, and efficiency as factors of social progress and happiness. To this end, he proposed that research become a collective endeavor to increase its effectiveness, thereby accelerating and generalizing progress for the common good of humanity. This idea is evident in his novel “Nova Atlantis” (1626), where the state creates “research institutes” to facilitate exchanges between scholars from around the world, eliminating the “Magi of Nature” glorified by the Renaissance.


Furthermore, the “New Atlantis” advocated religious tolerance as a factor in general progress, thanks to the know-how of various religious communities. Bacon also lobbied for the return of the Jewish community, expelled since 1290, which Parliament authorized in 1656.

 


THE ROLE OF THE “INVISIBLE COLLEGE” OF THE UNIVERSITY OF OXFORD

 

The University of Oxford currently consists of 21 “Colleges” dating from 1264 to 1874. These colleges have a unique status of total independence. Their complete respect from all has allowed them to preserve intact the most extensive archives in the world. As these institutions were multidisciplinary, it happened that in the 16th century, shared intellectual affinities led scholars from different Colleges to exchange their research on common themes. These meetings eventually formed groups that met periodically, with internal rules of operation, such as contributions and cooptations, while giving themselves a specific name for identification. Thus, apart from the 21 official Colleges of the University of Oxford, these informal groups adopted names like “Gresham College,” grouping researchers in monetary analysis, or “Society of Antiquarians” in 1574, bringing together researchers in ancient Druidic civilization, or “Utopies” for those who identified with the humanist thought of Sir Thomas More. This last group would later be called the “Invisible College” in 1645 due to its members’ affiliation with the Rosicrucians.


The “Invisible College” brought together researchers concerned with resolving the contradictions in a society torn by religious fanaticism and political tensions between the absolutist King and Parliament, which sought to protect citizens from royal arbitrariness and taxpayers from tax levies without consultation with their representatives.


It should be noted that the former association of Oxford University scholars who were members of “Utopies” had to divide into two distinct branches in the early 17th century to accommodate the group of researchers from the “Society of Antiquarians.” The latter was banned in 1603 by King James VI of Scotland, who had also become King of England under the name James I, as he persecuted the “Druidists” who advocated a return to Celtic civilization as a source of ancient truth instead of referring to Greek antiquity, as was common throughout the European Renaissance inspired by the Platonic Academy of Florence. This condemnation of Druidism was due to its refusal to believe in the divine right of royal power, of which King James was the living embodiment.


The two new branches of “Utopies” were thus characterized as follows:

a) On the one hand, the original subgroup of researchers who were members of “Utopies” was influenced by its leader, Robert Fludd (1574-1637), who advocated a worldview that was both Gnostic and Manichean, supporting the thesis of a “hidden God,” that is, one who is not revealed, allowing the two great opposing forces, Good and Evil, to animate the world. Between these, Man must have the free choice to act and then, through his virtue exercised in his work on himself and Nature, reach the “Ultimate Cause” and the “All in One” of Hermetic philosophy. This concept of the free man’s responsibility brought these thinkers closer to the Rosicrucian ideology, aiming to transform society. Therefore, this group adopted the nickname “Invisible College” in 1645 under the influence of Elias Ashmole (1617-1692) and Thomas Vaughan (1602-1666), both Rosicrucians, advocating principles of religious and political tolerance during this time of civil war, as well as the purification of the inner being to achieve the alchemical Great Work of a perfect society. It is worth noting that Vaughan edited the first English version of the “Fama Fraternitatis” and the “Confessio” (published in 1614-15 in Latin in the Rhineland) in 1652, two basic Rosicrucian works signed by the pseudonym Valentin Andrea, who remained unknown due to the Rosicrucian rule at the time, which required, under penalty of death, never to reveal oneself or the other members, hence their nickname “Invisible.” It should also be noted that Sir Robert Moray, a personal friend of King Charles II and the first President of the “Royal Society” in 1660, who revealed himself as an “Accepted Free Mason” in his correspondence, was the spiritual patron of Thomas Vaughan. This suggests that Vaughan was initiated as an “Accepted Free Mason” in addition to his role as the leader of the English Rosicrucians, a dual initiation that was common practice at the time when both movements, “Rosicrucians” and “Accepted Freemasons,” supported each other in their occult quest, in the secrecy of their meetings, and in their common goal of transforming society under the guidance of enlightened and tolerant minds. It is easy to understand the appeal of these two schools of thought to gentlemen who sought a society where freedom of conscience and worship would coexist with love for one’s neighbor and tolerance, under the auspices of a royal government inspired by enlightened scholars and humanist philosophers.


b) On the other hand, the other subgroup of “Utopies” was nicknamed “Antiquarians,” later “Antients,” alluding to their origins in the “Society of Antiquarians.” This society was banned by King James I of England due to their research on the Druids, which revealed that there was no divine right of royal power in this ancient civilization, despite their claims that it was the ancestor of the British and their preference for turning to it to draw on the “primordial truth” that the Florentine Renaissance sought in the ancient, vanished civilizations of Egypt and Greece. Their suspicion in the eyes of James I was further justified by the fact that this King was passionate about Egyptian and Greco-Roman antiquity while being deeply convinced of his divine right to rule. Moreover, it is thanks to the scholar Elias Ashmole, initiated as an “Accepted Free Mason” in 1641 and deeply interested in the historical research of John Aubrey (1628-1697) on the Druids, that Aubrey, the first modern archaeologist and leader of the “Antients,” was able to be initiated along with his followers. This proximity between “Antients” and “Invisibles” under the aegis of Ashmole, an eminent figure, led to the multiplication of English “lodges” that welcomed gentlemen attracted by the spirit of freedom and social harmony.


An ideological distinction later emerged between these two subgroups of the “Invisible College,” reflecting two opposing viewpoints among early 18th-century English gentlemen: the first, attached to Druidic traditions and called the “Antients” (concealing “Antiquarians”), believed in a monotheistic God and had a conservative tendency; the second, known as the “Moderns,” was more deistic and inclined towards the progress of the sciences around Newton and Desaguliers within the “Royal Society.”


This duality would later influence the development of English Freemasonry. Indeed, in 1717, six months after the creation of the “Grand Lodge” of Westminster by J.T. Desaguliers and the “Moderns” brothers at the summer solstice, a group of “Antients” brothers established another “Grand Lodge,” referred to as Druidic, at the winter solstice. These two London “obediences” would compete until 1738, when, after the deaths of Newton and Desaguliers and under pressure from the “Antients,” they revised the 1723 “Constitutions” by replacing the “Moral Law” with faith in the “Revealed God.” They eventually merged in 1813 to form the “United Grand Lodge of England.” However, this very “religious dogmatism” of the “Antients” would lead to the final rupture between English and French Freemasonry, the latter adhering to the spirit of secularism and the deism of the “Moderns,” inspired by Newtonian “natural philosophy” within the “Royal Society,” as adopted by Anderson in 1723.

This “natural philosophy” aimed to build a human society in the image of the universe and its law of gravitation, symbolizing love in its acceptance of others and harmony without religious or political discrimination, much like in Genesis during the time of the first human civilization before the Flood. This perspective aligned with the “Moral Law,” free from the divisive dogmas of men.

 

THE ROLE OF THE “ROYAL SOCIETY”

 

The profile of the “Royal Society” perfectly matched Francis Bacon’s vision of gathering scholars and philosophers to propose the best ways to govern society. Consequently, Charles II, upon his restoration to the throne in 1660, welcomed them within the “Royal Society,” which he created for this purpose, under the advice of Robert Moray, an engineer and philosopher Freemason. Isaac Newton was elected to the society in 1672 and presided over it from 1703 until his death in 1727, promoting the technical revolution predicted by Bacon and securing England’s technological lead for the next two centuries.

Continuing the humanist thought of Francis Bacon as expressed in “Nova Atlantis,” the “Royal Society” aimed to pool their work to serve the common good of humanity under the guidance of wisdom and tolerance, which they collectively referred to as the “general reason of humanity.” These humanist precepts are reflected in the first article of Anderson’s “Constitutions.” In seeking to ensure harmony within its group, the “Royal Society” maintained that atheism should not be “foolish” because such an orderly universe could only be the work of a divine power, referred to as the “Grand Architect.” However, it allowed for a certain form of atheism, understood as opposition to religious dogmatisms, to develop among those who rebelled against any abuses of power that harmed society’s well-being. Therefore, to safeguard harmony within its ranks, the “Royal Society” banned all discussions of a political or religious nature and required that any disagreements between members be expressed with civility. The society sought to serve as a reference model for any social organization where political tyranny and religious fanaticism should be excluded. These fundamental rules of Masonic lodge work would later mirror this approach. Furthermore, thanks to the scientific work of Newton’s team, the universe, already recognized as infinite by Giordano Bruno since 1584, was now governed by the law of universal gravitation, which stated that the same laws of attraction and harmony governed both the heavens and the earth, confirming the esoteric contents of alchemy and Kabbalah, which affirmed that “what is above is like what is below,” a concept taken up in the higher degrees.

 

CONCLUSION

 

It is precisely in response to epistemological errors, in seeking to distinguish the rational from the irrational, with the goal of eliminating individual and collective prejudices in favor of a hypothetico-deductive analysis of the object studied that could establish an experimental truth replacing the “primordial truth” prevalent in Renaissance minds, and while safeguarding the higher interest of societal well-being above all other reasons of state, that Francis Bacon, following in the footsteps of his predecessor and statesman, Thomas More, successfully transmitted his modern and humanist scientific methodology to generations of scholars and gentlemen in 17th-century England. This contribution played a decisive role in the eventual birth of modern Freemasonry, known as “speculative,” in England, particularly in London, distinguishing it clearly from the “operative” Masonry, particularly of the Scottish Schaw type.

It is certainly possible that Freemasonry, by a historical coincidence outlined in my next presentation, might have adopted its transition from “Accepted” through Scottish operative lodges of the Schaw type, where occult sciences such as the “Art of Memory” and other esoteric sciences of the “Hermetic” type, particularly favored by the Renaissance, were taught alongside Vitruvius’ “Ten Books on Architecture,” all of which were new teachings intended to update the architect-mason’s craft in late 16th-century Scotland, complementing the medieval knowledge of the “Old Charges.”

Indeed, the English gentleman who received the “Mason’s Word” in a Scottish operative lodge steeped in esoteric sciences was granted the privilege of being “recognized as such” and defended by all his “Brothers” everywhere, in Scotland, England, and Ireland. Once back in England after receiving the “Accepted” baptism and the “Mason’s Word” in a Scottish operative lodge from real operative masons, these gentlemen likely sought to meet among themselves, as was customary in English “clubs,” but this time without the presence of English “operatives,” who were not at all initiated like the Scots into the esoteric knowledge taught in Schaw-type operative lodges. They then adopted the title of “Free Masons,” in the sense that they were freed from the operative mason’s trade, not bound by its rules, while symbolically recreating their “lodge,” speculative this time, for specific and occasional purposes only. These meetings were simply called “Lodge,” as Ashmole so aptly mentions in his memoirs.

These speculative “lodges” aimed either to initiate new members worthy of serving their common ideal of societal happiness within a framework of tolerance and progress or to exchange their analyses on the future of English society, which had been experiencing very difficult times since 1625, the year Charles I ascended to the throne. And since they were held in secret, away from the eyes of non-initiates, it was often believed that they were part of a network of political conspirators or atheists.

The speculative lodges in England no longer had anything to do with the operative Scottish lodges of the “Schaw statutes,” which served to train architect-masons in the craft, aiming to catch up with Scotland’s architectural lag compared to the great European kingdoms of the late 16th century. This is why this typically English Freemasonry, inspired by the humanist principles of Thomas More and Francis Bacon that the “Invisible College” of Oxford and the “Royal Society” of London sought to implement in the 17th century, before culminating in 1717 with the birth of the “Grand Lodge” of London, which James Anderson and Jean Théophile Desaguliers regulated in the “Constitutions” of 1723, was called “speculative,” meaning philosophical or constructed by the mind in the English language.


It mentions a “center of union for all good and loyal men” who would be both committed to individual moral improvement and the enhancement of general well-being.

 

N.M. Kalife, Lomé 10.09.2005

R.°.L.°. « PTAH », GLDF, Or Lomé.

 

 

 

 

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alphonsinebouya
19 sept.

Toujours un réel plaisir de lire ce qu'écrit notre Ami Michel!

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