Les Quatre Accords toltèques vus sous l’angle maçonnique.

Jean-Luc Vidal

Pour aider ou conseiller un frère ou un futur Vénérable, en toute modestie.

Les Quatre Accords toltèques (1999) est la traduction en français de The Four Agreements, un livre portant sur le développement personnel publié en 1997 par l'auteur mexicain Miguel Ruiz. Celui-ci y partage les supposées règles de vie basées sur la culture toltèque dont il se dit issu.

Les accords :

• Accord 1 : Que votre parole soit impeccable. Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez, n’utilisez pas la parole contre vous-même ou contre autrui.

• Accord 2 : Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle. Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n’êtes plus victime de souffrances inutiles.

• Accord 3 : Ne faites pas de suppositions. Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames.

• Accord 4 : Faites toujours de votre mieux. Votre “mieux” change d’instant en instant. Quelles que soient les circonstances, faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger.

Analysons les sous l’angle maçonnique.

• Accord 1 : Que votre parole soit impeccable.

Pour un frère : Parler vrai, accepter d’avoir tort et se remettre en question. La discussion libre et franche doit être un plaisir partagé.

Pour un Vénérable : Ne pas mentir ni enjoliver les choses, être « franc », dire la vérité toute crue même si elle peut déranger et être difficile à entendre pour certains frères. La concorde comme objectif et les métaux hors du temple comme moyen.

• Accord 2 : Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle.

Pour un frère : Eviter les disputes et être dans la concorde. Les frères sont souvent des grands enfants susceptibles qui peuvent se fâcher facilement et mettre en péril la concorde en loge pour des mots « malheureux » ou mal interprétés.

Pour un Vénérable : Difficile parfois car la vie en loge n’est pas un long fleuve tranquille et les disputes et embrouilles entre frères ne sont pas rares et le Vénérable en chaire peut prendre à son compte des règlements de compte « fraternels ». Il peut être à la fois le bouc émissaire ou le responsable désigné d’office. Arbitre si besoin mais toujours dans l’intérêt de la Loge.

• Accord 3 : Ne faites pas de suppositions

Pour un frère : Surtout pas ! Aucune interprétation, aucune rumeur à colporter ou à évoquer. Ce que vous dites doit être vérifié et il vaut mieux avouer son ignorance que mentir pour plaire aux frères.

Pour un Vénérable : On peut vous faire grief d’avoir mal jugé ou apprécié une situation sans en connaitre tous les tenants et aboutissants mais aucun reproche ne vous sera fait si vous ne prenez pas partie faute d’information connue et vérifiée.

• Accord 4 : Faites toujours de votre mieux.

Pour un frère : Chacun avance à son rythme sur le chemin de l’initiation, ce n’est pas un concours. L’essentiel étant de faire toujours le mieux possible sans tricher ni brûler les étapes.

Pour un Vénérable : Evidemment ! Critiqué vous serez, délaissé voire abandonné par certains frères ou officiers car le Vénérable est souvent seul devant les épreuves mais soyez toujours le plus juste possible dans vos appréciations et vos décisions. Même si vous avez droit à l’erreur et que vous n’êtes pas infaillible, il arrive que la Loge ne fasse pas toujours preuve d’une grande indulgence envers son responsable.

Le 5e accord toltèque : La voie de la maîtrise de soi, publié par Miguel Ruiz et son fils Don José Ruiz en décembre 2009, il ajoute un 5e accord toltèque : Soyez sceptique, mais apprenez à écouter. Parfait pour les apprentis francs-maçons ! le silence absolu pour une écoute maximale, cela est aussi valable pour tous les maçons de la Loge.

Pour conclure, en paraphrasant un célèbre maçon révolutionnaire :

"De la fraternité, encore de la fraternité, toujours de la fraternité !"