

« Soudain un Lapin Blanc avec des yeux roses passa près d’Alice en trottant. Alice ne trouva pas non plus, tellement extraordinaire de l’entendre marmonner : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Je vais être en retard. »
Après cette citation, je voudrais raconter une petite anecdote qui me permettra de situer ma réflexion sur le temps.
Il y a quelque temps déjà (….sans commentaires !), j’avais deux petits enfants en bas âge et je travaillais à l’extérieur…(à l’intérieur aussi mais il semblerait que cela ne soit guère compté 😊).

Comme je me plaignais à une voisine bien plus âgée que moi de manquer de temps, elle me lança : « Je comprends ma petite, mais vous avez la machine à laver le linge, la vaisselle, l’aspirateur, le frigo, la baignoire et l’eau chaude, moi de mon temps on n’avait rien de tout ça et j’étais coiffeuse dans un salon. Qu’est-ce que vous faites de tout votre temps libéré ? ».
Déjà à l’époque, sa question m’avait interpellée et je m’étais dit, elle a raison, toutes ces machines censées libérer notre temps n’ont donc pas réussi et que faisons-nous de notre temps ?
La question du temps semble être devenue la grande affaire de tout le monde : On lui consacre d'innombrables livres, meetings, colloques, essais, émissions où le pauvre temps est mis à toutes les sauces : il y aurait le temps de ceci, le temps de cela, ceci et cela pouvant désigner mille choses différentes. Finalement on ne sait jamais trop bien de quoi on parle lorsqu'on parle du temps.
Il me semble que le temps physique ne peut pas accélérer ou décélérer, le temps en ce sens n’a donc qu’une seule vitesse. Celle du temps qui passe.
Une minute est toujours la même…du moins sur cette terre.
Oui mais une minute si j’ai mal aux dents va me paraître une éternité alors qu’une minute de bonheur, cela passe très vite. Les enfants à peine nés, les voilà qui marchent, qui parlent, qui vont à l’école, et les voilà amoureux et maintenant ils sont partis. Je n’ai pas vu le temps passer…
Quant au temps symbolique, n’en parlons pas. Nous travaillons en loge de midi à minuit et peu importe qu’il soit 20 h quand nous ouvrons les travaux et 22h quand nous les fermons.

1 - L’accélération du temps en suivant la pensée d’Hartmut Rosa
Le livre « Accélération. Une critique sociale du temps » est paru en France en 2010.
Hartmut Rosa part du constat selon lequel nous sommes sans cesse confrontés dans notre expérience quotidienne au sentiment que nous souffrons d'une pénurie de temps, et ce, alors même que le temps libre augmente.
Techniquement, il est indéniable que nous avons réussi à « gagner du temps » ; Je n’en donne que quelques exemples : ; il faut 6 heures pour aller à New York alors qu’il fallait un mois au début du 20° siècle par bateau. Fabriquer une voiture prend 5 mn sur une chaine, communiquer avec quelqu’un à l’autre bout du monde ne prend qu’une seconde.
Mais les technologies, parce qu’elles entrainent des changements dans notre organisation, peuvent aussi nous prendre du temps, consommer notre temps libre.
La possession d’une voiture entraîne, par exemple, une augmentation du temps de transport, car les villes ses sont étendues et on a commencé à travailler de plus en plus loin de son lieu d’habitation.
Là où on écrivait une lettre par jour ou semaine, on va écrire 50 mails.
Nous remplissons donc le temps libéré par une activité supplémentaire Du coup, nous augmentons le nombre de choses à faire par unité de temps. Ce qui nous donne toujours la sensation que nous manquons de temps.
Nous avons tous été étonnés que les grands logiciels comptables censés économiser du personnel conduisaient en fait à augmenter la charge de travail de ceux qui restaient. Et nous savons tous que nous devons aujourd’hui accomplir de plus en plus de tâches de reporting, d’administration, de statistiques qui nous donnent le sentiment de ne plus « faire que ça ».
A cette accélération des processus, il s’ajoute une accélération sociale. Concrètement, nous assistons à l’usure et l’obsolescence rapide des métiers, des technologies, des objets courants, mais aussi des mariages, des familles, des programmes politiques, des savoir-faire.
Nous ne supportons plus la lenteur dans un monde où la vitesse devenant l’arme principale de la guerre économique mondiale.
Or, plus nous allons vite, plus nous sommes débordés, pourquoi ? En fait, plus on gagne de temps, moins on en a.
Au lieu de nous rendre libres et autonomes, l’accélération dans tous les domaines engendre une souffrance qui peut nous entrainer à la folie.
Et c’est là que la pensée d’Hartmut Rosa trouve toute son originalité. Car ce philosophe ne cède pas à la tentation de nous conseiller un freinage d’urgence. Et comme lui, je ne pense pas que nous puissions (ou voulions) retourner à la bougie et aux voitures à chevaux.

Alors que préconise-t-il ?
2 - Le concept de résonance selon Hartmut Rosa
L’analyse de Rosa, c’est que notre souffrance psychique issue du stress, de la sensation de faire plusieurs choses à la fois dans des temps accélérés est en fait une conséquence de la perte du lien avec le monde. A force de multiplier les tâches, de zapper en permanence d’un sujet à l’autre, à force de rapidité, nous avons un sentiment de vide, de perte de sens, d’absurdité.
Nous vivons, écrit-il, avant tout , une crise des relations – avec les autres, la nature, le monde, soi-même - , et pour répondre à cette question, il élabore le concept de résonance, qui serait en quelque sorte la clé de la vie bonne ou réussie.
Qu’est ce qu’est ce concept ?
La résonance c’est d’abord une métaphore musicale et sonore, une vibration, qui peut être rapprochée de la problématique tout aussi immatérielle et bâtie sur des ondes, des atomes crochus de la relation.
Et il ne s’agit pas seulement des problèmes de relations individuelles.
« Ce qui est au cœur de la crise écologique », c’est « le fait que, à considérer la nature comme une simple ressource, nous lui dénions son caractère de sphère de résonance ». « La crise de la démocratie « tient moins aux mauvais résultats de la politique démocratique ou à son incapacité à prendre suffisamment en compte les intérêts hétérogènes, qu’au fait qu’elle ne semble plus répondre aux citoyens et aux citoyennes ». Quant à la crise psychologique, elle « peut se lire elle aussi comme une aliénation fondamentale et constitutive » de la modernité tardive.
Dans l’ouvrage « Rendre le monde indisponible », publié en 2020 en français, Hartmut Rosa explique que la résonance implique un mode de relation qui peut être défini à travers quelques caractéristiques :
- La première caractéristique correspond au moment du contact (affection) : un fragment de monde (par exemple une personne ou un paysage) nous interpelle, nous paraît significatif ou important. Je suis affecté par une chose, une personne, une œuvre d’art et à mon tour j’exprime une émotion, je touche, j’affecte l’autre. Le monde parle. Je parle. Les deux côtés parlent de leur propre voix. La relation induit une transformation mutuelle à la fois du monde et du sujet.
- Le moment de l’efficacité personnelle (réponse) est la deuxième composante de la résonance : nous réagissons physiquement (« chair de poule », « allons à la rencontre de ce qui nous a touchés ». Nous nous sentons « reliés au monde d’une manière efficace et vivante parce que nous pouvons nous-mêmes provoquer quelque chose dans le monde »
Une des caractéristiques de la résonance serait ainsi « de ne pas pouvoir être obtenue ni empêchée de manière certaine ». Ainsi, la résonance serait « par nature un phénomène dont l’issue ne peut être déterminée à l’avance ».
La résonance serait par nature « indisponible » c’est-à-dire qu’on ne saurait la commander, l’obtenir de manière certaine. Voilà, tout n’est pas offert là, à nos pieds, à portée de clic. Apprendre cela, c’est reconnaitre, c’est réapprendre l’attention à soi-même, seule capable de nous restituer, quand l’éventualité est là, l’émotion de notre relation au monde. Nous sommes touchés par un paysage de neige, mais pas tout le temps, pas n'importe comment. Ce paysage s’offre à nous depuis notre fenêtre et la lumière ce jour-là….

Bref c’est la Madeleine de Proust. Grâce à cette résonance, nous nous connectons, ne serait-ce qu’un bref instant, au monde et tout reprend sens.
« La résonance ne commence donc pas avec une action que j’ai voulue et décidée, mais avec un appel, ce que je nomme une passivité médiane, à mi-chemin entre la passivité et l’activité. C’est ce que j’entends quand je parle de « rendre le monde indisponible » ».
3 - Le champ symbolique
Nous FM travaillons beaucoup sur les symboles.
Il faut rappeler ces beaux versets bibliques :
L'Ecclésiaste 3 :
Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux :
un temps pour naître, et un temps pour mourir ;
un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ;
un temps pour tuer, et un temps pour guérir ;
un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ;
un temps pour pleurer, et un temps pour rire ;
un temps pour se lamenter, et un temps pour danser ;
un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres;
un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements ;
un temps pour chercher, et un temps pour perdre ;
un temps pour garder, et un temps pour jeter ;
un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ;
un temps pour se taire, et un temps pour parler ;
un temps pour aimer, et un temps pour haïr ;
un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.

En FM, nous connaissons un temps pour travailler :
A quelle heure les FM ont-ils coutume de commencer les travaux ?
A midi…
Midi et minuit forment un couple de termes opposés, de même que blanc et noir, soleil et lune, jour et nuit, dedans et dehors, yin et yang, ou encore lumière et matière, un couple non contradictoire mais complémentaire.
Qu’en est-il de minuit ?
Dans la Bible, la nuit, temps d'obscurité, a souvent une connotation négative: c'est un temps d'épreuve. Mais la nuit se révèle aussi être un temps privilégié d'espérance. Le veilleur de nuit sait avec certitude que la noirceur fera place à la lumière.
On peut toujours discuter les références de ces butées temporelles qui scandent symboliquement le travail des maçons, mais je crois que le plus important c’est que le temps soit bien pris en compte dans nos réflexions et nos travaux de telle sorte que notre présence commune en loge soit bien intégrée dans une journée, sans stress, ni interférences avec la vie trépidante de la ville à l’extérieur. Le moment de la tenue est donc un moment de respiration, à l’abri d’un temps symbolique hors du temps extérieur.
Il y aurait tant à dire sur ces heures symboliques, que je ne vais pas développer ici, et que je vais, plus utilement, laisser la parole de conclusion à un chanteur extraordinaire Charles Aznavour :
Hier encore, j'avais vingt ans
Je gaspillais le temps, en croyant l'arrêter
Et pour le retenir, même le devancer
Je n'ai fait que courir, et me suis essoufflé
Ignorant le passé, conjuguant au futur
Je précédais de moi toute conversation
Et donnais mon avis, que je voulais le bon
Pour critiquer le monde, avec désinvolture
Hier encore, j'avais vingt ans
Mais j'ai perdu mon temps à faire des folies
Qui ne me laissent au fond rien de vraiment précis
Que quelques rides au front, et la peur de l'ennui
Car mes amours sont mortes, avant que d'exister
Mes amis sont partis, et ne reviendront pas
Par ma faute j'ai fait le vide autour de moi
Et j'ai gâché ma vie, et mes jeunes années
Du meilleur et du pire, en jetant le meilleur
J'ai figé mes sourires, et j'ai glacé mes pleurs
Où sont-ils à présent...À présent mes vingt ans ?
C’est nostalgique mais tellement vrai…Tâchons d’en retenir les enseignements…
Odile Griver
Time and its acceleration
"Suddenly, a White Rabbit with pink eyes trotted past Alice. Alice didn’t find it extraordinary to hear him mutter, ‘Oh my God! Oh my God! I’m going to be late.’”
After this quote, I would like to share a little anecdote that will help me frame my thoughts on time. Some time ago (without any comments!), I had two young children and I worked outside (and inside too, although it seems that doesn’t count much ��).
As I complained to an older neighbor about not having enough time, she said to me: ‘I understand, my dear, but you have a washing machine, a dishwasher, a vacuum cleaner, a refrigerator, a bathtub, and hot water. In my time, we didn’t have any of that, and I was a hairdresser in a salon.
What do you do with all your free time?’”
Even back then, her question had caught my attention, and I thought to myself, she’s right.
All these machines meant to free up our time haven’t really succeeded. So what do we do with our time? The concept of time seems to have become everyone’s big concern.
Countless books, meetings, symposia, essays, and shows are dedicated to it. Time is used in so many different contexts: there’s the time for this, the time for that, and these terms can refer to a thousand different things. Ultimately, we’re never quite sure what we’re talking about when we discuss time.
Physically, time cannot speed up or slow down; it has only one speed—the passage of time.
A minute remains the same… at least on this Earth. But a minute with a toothache feels like an eternity, while a minute of happiness passes quickly. Children are born, and before you know it, they’re walking, talking, going to school, falling in love, and suddenly they’re gone. I didn’t see the time pass…
As for symbolic time, let’s not even go there. We work in the lodge from noon to midnight, and it doesn’t matter whether it’s 8 PM when we start or 10 PM when we finish.
The Acceleration of Time According to Hartmut Rosa’s Thought

The book “Acceleration: A Social Critique of Time” was published in France in 2010. Hartmut Rosa starts from the observation that we constantly experience a feeling of time scarcity in our daily lives, even as leisure time increases.
Technically, it’s undeniable that we have managed to “save time.” Let me provide a few examples: It now takes 6 hours to travel to New York, whereas it used to take a month by boat at the beginning of the 20th century. Manufacturing a car takes 5 minutes on an assembly line, and communicating with someone on the other side of the world only takes a second.
However, technologies, because they bring about changes in our organization, can also consume our free time. Owning a car, for instance, leads to increased commuting time because cities have expanded, and people work farther away from their homes.
Where we used to write one letter per day or week, we now send 50 emails. Consequently, we fill the liberated time with additional activities, which gives us the perpetual sensation of lacking time.
We’ve all been surprised that major accounting software, supposedly designed to save personnel time, actually increases the workload for those who remain. Moreover, we’re aware that today we must handle more and more reporting, administrative tasks, and statistics, which make us feel like we’re doing nothing else.
In addition to process acceleration, there’s also social acceleration. Tangibly, we witness rapid wear and obsolescence of professions, technologies, everyday objects, as well as marriages, families, political programs, and skills.
We no longer tolerate slowness in a world where speed has become the primary weapon in global economic warfare. Paradoxically, the faster we go, the more overwhelmed we become. Why? Because the more time we gain, the less we seem to have.
Instead of making us free and autonomous, acceleration in all domains generates suffering that can lead us to madness.
And this is where Hartmut Rosa’s thought stands out. This philosopher doesn’t succumb to the temptation of advising emergency braking. Like him, I don’t believe we can (or want to) return to candles and horse-drawn carriages.
Let’s delve into the concept of resonance according to Hartmut Rosa.

Hartmut Rosa, a German sociologist and philosopher, has explored the impact of modernity on our lives, particularly in the context of time, relationships, and our connection to the world. His work sheds light on how our experiences of time and our interactions with the world shape our well-being and sense of meaning.
1. The Context of Acceleration and Alienation:
o In his book “Acceleration: A Social Critique of Time” (2010), Rosa observed the acceleration of lifestyles in modern societies over recent decades.
o He linked this acceleration to a loss of our connection with the world, resulting in a sense of alienation.
o Rosa wondered about the opposite of alienation: What had we lost in exchange for this acceleration? His answer was the concept of resonance.
2. Defining Resonance:
o Resonance describes a specific way of being in the world—a mode of relationship where the subject and the world touch and mutually transform each other.
o It’s akin to a musical or sonic metaphor—a vibration that connects us to the immaterial aspects of our existence, much like waves or sympathetic atoms in a relationship.
3. Beyond Individual Relationships:
o Resonance isn’t limited to individual relationships; it extends to our broader connections with the world.
o For example:
Ecological Crisis: Rosa highlights that considering nature merely as a resource denies its inherent resonance. We must recognize nature as more than a means to an end.
Democratic Crisis: The crisis in democracy isn’t just about policy results; it’s also about responsiveness to citizens’ diverse interests.
Psychological Crisis: Our psychological struggles can be seen as a fundamental alienation in late modernity.
4. Characteristics of Resonance:
o Contact (Affection):
When a fragment of the world (a person, a landscape, an artwork) resonates with us, it becomes significant or important.
We express emotions, touch, and affect others. The world speaks, and we respond. Both sides transform in this relationship.
o Personal Efficacy (Response):
Physically, we react—goosebumps, changes in heart rate, altered breathing—to what resonates with us.
We feel connected and alive because we can actively provoke something in the world.
o Indeterminacy:
Resonance cannot be fully controlled or prevented. It’s a phenomenon with an unpredictable outcome.
It defies certainty and availability.
5. The Unavailability of Resonance:
o Rosa emphasizes that resonance is inherently “unavailable.”
o It’s not something readily at our feet or a click away.
o Learning this means relearning self-attention—the ability to recognize moments when our emotional connection to the world emerges.
o For instance, a snow-covered landscape outside our window, illuminated by a particular light, resonates—but not always, not in any circumstance.
6. The Madeleine de Proust:
o Rosa draws a parallel to Marcel Proust’s famous “madeleine” moment.
o Through resonance, even briefly, we connect to the world, and everything regains meaning.
o Resonance doesn’t start with a deliberate action; it begins with a call—a middle ground between passivity and activity. This is what Rosa means by“rendering the world unavailable.”
The Symbolic Field
As Freemasons, we work extensively with symbols. Let us recall these beautiful biblical verses:
Ecclesiastes 3:
"There is a time for everything, and a season for every activity under the heavens:
A time to be born, and a time to die;
A time to plant, and a time to uproot;
A time to kill, and a time to heal;
A time to tear down, and a time to build;
A time to weep, and a time to laugh;
A time to mourn, and a time to dance;
A time to scatter stones, and a time to gather them;
A time to embrace, and a time to refrain from embracing;
A time to search, and a time to give up;
A time to keep, and a time to throw away;
A time to tear, and a time to mend;
A time to be silent, and a time to speak;
A time to love, and a time to hate;
A time for war, and a time for peace."
In Freemasonry, we recognize a time for work. When do Freemasons traditionally begin their labor?
At noon…
Noon and midnight form a pair of opposing terms, much like black and white, sun and moon, day and night, inside and outside, yin and yang, or even light and matter. This pairing is not contradictory but complementary.
And what about midnight?
In the Bible, the night—a time of darkness—often carries a negative connotation; it represents a period of trial. However, the night also reveals itself as a privileged time of hope. The night watchman knows with certainty that darkness will give way to light.
In the Masonic context, time holds a symbolic and profound meaning. While there may be discussions about the specific references to time within Masonic rituals, what truly matters is that time is well considered in our reflections and lodge activities. When we gather in the lodge, it becomes a moment of respite—a breathing space sheltered from the external hustle and bustle of city life.
The Moment of Lodge Meeting: A Symbolic Respite
The time of the lodge meeting is a unique moment—a pause in the flow of external time. It allows Freemasons to come together, focus, and engage in meaningful work.
Within the lodge, time takes on a different quality. It becomes a canvas for Masonic teachings, rituals, and shared experiences.
This symbolic time reminds us to be patient, perseverant, and dedicated. Just as the never-ending task of seeking truth continues, so does our journey within Freemasonry.
Charles Aznavour’s Reflections on Time
Charles Aznavour, the extraordinary singer, captured the essence of time in his poignant lyrics:
“Yesterday, I was twenty years old
I wasted time, thinking I could stop it
Trying to hold it back, even outpace it
I only ran and grew breathless
Ignoring the past, always ahead in conversations
Offering my opinion, believing it was right
Criticizing the world with nonchalance
Yesterday, I was twenty years old
But I squandered my time on frivolities
Leaving me with nothing precise in the end
Just a few wrinkles on my forehead and the fear of boredom
My loves died before they even existed
My friends departed, never to return
Through my fault, I created emptiness around me
And wasted my life, my youthful years.”
Lessons to Retain
Aznavour’s words resonate with truth. We often rush through life, chasing illusions and overlooking the precious moments.
Let us learn from both the symbolism of time in Freemasonry and Aznavour’s reflection:
o Value the Present: Time is fleeting; embrace each moment.
o Prioritize Meaningful Connections: Cherish relationships and avoid creating voids.
o Balance Past, Present, and Future: Learn from the past, live in the present, and prepare for the future.
As we gather in the lodge, let us remember that our shared time is a gift—a chance to seek wisdom, build bonds, and leave a positive mark on our journey.
Odile Griver
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