Le manque de fraternité, un risque réel pour l’humanité
Giordano Bruneau
Liberté, Égalité, Fraternité, les républicains français ne s’y étaient pas trompés, la Fraternité est bien l’un des 3 piliers sur lesquels se fonde une humanité véritable dont on s’efforce de définir les droits imprescriptibles.
Notre obédience se reconnaît dans cette humanité républicaine, et elle en fait même sa devise, même si la fraternité maçonnique se définit de manière spécifique.
Dans chaque fraternité, chacun doit aimer l’autre autant sinon plus que lui-même. Mais jusqu’où cet idéal se vérifie-t-il lorsque la situation l’interroge ; pire, arrive-t-il, lorsque son application est en jeu, qu’il se réalise vraiment ?
Qui en effet remplit l’obligation morale que la nature ou la déclaration solennelle lui a donnée au moment où elle s’avère nécessaire.
Loin de moi l’idée de fustiger la sincérité de la fraternité maçonnique, car chacun d’entre nous et moi parmi les autres, avons ressenti la chaleur d’étreintes au moment où nous en avions le plus besoin.
Parfois même, loin de notre temple, aux heures habituelles de nos réunions, ne vous est-il jamais arrivé de frissonner comme si la communion de forces jointes vous appelaient à les rejoindre ; pas de faux semblants, cela n’est pas systématique, mais le seul fait que cela se produise parfois prouve la puissance de notre fraternité.
Il existe différentes formes de fraternité et sans doute est-il nécessaire de s’y intéresser pour tenter de bien définir la nôtre.
Par ailleurs, peut-on définir la Fraternité sans avoir évoqué l’existence de fraternités, dont la pluralité risque parfois de constituer un déni de LA Fraternité. Permettez-moi de m’étonner qu’alors que toutes les religions et tous les ordres fassent de la Fraternité universelle le socle de leur quête du bonheur tout aussi universel, les Hommes qui les représentent développent une fâcheuse tendance à poser les limites de leur foi, de leurs dogmes et de leurs rites à cette fraternité.
A ce stade, je définirai 4 types de fraternités :
- la fraternité du sang, ou plutôt de la famille traditionnelle
- la fraternité des communautés, confréries et autres moniales
- la fraternité sociétale ou universelle
- et enfin la fraternité maçonnique
La fraternité au sein de la famille traditionnelle constitue et représente la fraternité originelle et naturelle ; elle se présente d’ordinaire par la fraternité du sang, mais elle s’étend au sein des familles recomposées. Elle s’entend même dans certaines cultures de manière étendue. Elle est l’essence de toute fraternité, que l’on peut définir comme l’union indicible de celles et ceux qui viennent d’un même amour, d’un même partage.
Elle ne peut évoluer qu’au cœur de l’amour du foyer. Le partage entre frères et sœurs peut être quasi total. Mais ses limites sont celles de la fratrie, et elle ne résiste pas toujours à certains évènements, comme la disparition de celle ou de celui qui représentait le ciment, ou la formation par certains des membres de leur propre foyer.
Chaque famille possède une histoire singulière, du fait de sa constitution, de son évolution, replacées dans leurs époques. Personnellement, j’ai eu 4 sœurs et un frère, et je pense aujourd’hui que ma famille a été profondément marquée par certains faits et évènements : le fait que nos 2 parents furent de jeunes orphelins de père et mère suite à de sordides histoires, qu’ils se soient connus dans une communauté paroissiale, que notre condition soit modeste, que la différence d’âge entre le 1er et le dernier enfant soit de 17 ans, que mai 68 survint au cours de la post adolescence des ainées, que mon père étant retraité à 55 ans, notre famille citadine devint rurale, que les destins des uns et des autres furent très variés. Enfin, la disparition de notre père nous démontra sans que nous en ayons eu conscience avant, qu’il était le centre de notre union.
Cette histoire est très personnelle et vous pourriez vous demander pourquoi je vous raconte ma vie, mais une loge ne pourrait-elle connaître une histoire semblable, avec sa genèse contestée, sa progression surprenante, ses référents emblématiques ne rompant aucune égalité, etc…
L’apprentissage naturel et originel de la pratique fraternelle au sein de la famille peut, et je prends le parti de dire « devrait », poser les bases de la quête de la fraternité universelle à laquelle chacun se doit de concourir.
Cependant, il arrive que la fraternité familiale s’avère être un échec complet, allant jusqu’au conflit .
Il convient d’observer que des 4 types de fraternité que je me propose de définir, elle est la seule qui ne soit pas choisie. Dans les sociétés où la loi définit les règles qui régissent les fratries au titre du genre et/ou du rang, elle constitue une entrave aux valeurs qui accompagnent naturellement la fraternité, c’est à dire la liberté et l’égalité.
A ce propos, je pense que l’Abbé Pierre, dans un livre intitulé « Mémoire d’un croyant », résume parfaitement ce que les fraternités religieuses peuvent apporter à la fraternité universelle, en écrivant : « N’est-il pas temps, tous unis en la vérité de nos fois, une et diverses, de dénoncer, de corriger inlassablement ces fanatismes qui constituent pour tant d’humains de bonne volonté le principal obstacle à la rencontre de l’éternel qui est l’amour ».
La fraternité sociétale ou universelle est considérée par de nombreux anthropologues et philosophes, tel Albert JACQUARD dans un ouvrage intitulé « Mon utopie », comme l’aboutissement de la vie sur l’échelle de la complexité.
Selon Pierre RABHI, agronome, économiste et philosophe, il semble même que la fraternité universelle soit la seule voie spirituelle qui puisse permettre à l’humanité de survivre, étant donnée les voies matérielles et technologiques sur lesquelles elle s’est globalement engagée depuis ses origines, et surtout depuis le développement exponentiel des technologies.
Force est de constater que depuis que l’Homme sait qu’il pense, la plupart des ethnies, même si elles avaient développé en leur sein des liens de fraternité, sans doute corrompues par de difficiles expériences de survie et par imitation des lois du règne animal, ont préféré systématiquement la compétition à la coopération.
La compétition est un facteur d’émulation, et l’on peut s’amuser à « compter les points » comme je l’ai récemment entendu ici dans une minute culturelle, mais pas pour la survie des uns contre la disparition des autres, d’autant plus si la coopération permet à tous une bonne vie, de surcroît durable.
Ce choix des hommes pour la compétition, peut-être jadis obligé, constitua un tournant déterminant pour le développement de l’esprit de fraternité, qui s’est alors fondé sur les intérêts communs de groupes constitués, comme ceux des nations ou conglomérats économiques, politiques et militaires.
Mais ce choix pour la compétition ne sut pas s’arrêter, lorsqu’une fois la survie du groupe assuré, elle se donnait pour nouveau but l’accumulation des biens et des pouvoirs, ne pouvant ignorer les privations qu’elle imposerait aux autres aujourd’hui, et plus encore demain, à leur propres enfants. Dès lors, rien ne garantit que la fraternité, même si elle permet l’obtention de satisfactions éphémères, ne permette d’obtenir le bonheur durable, ni aux riches et puissants, ni évidemment aux pauvres et aux faibles. Les inégalités dominent, génèrent des conflits et des violences, et on s’éloigne de la fraternité sociétale et universelle, prometteuse pour tous d’une bonne vie.
Du fait d’immenses progrès de l’intelligence humaine grâce à l’évolution des technologies de l’information, qui facilite les coopérations, mais sans but universaliste, c’est l’ensemble des technologies qui ont connu des progrès considérables. Si l’humanité ne maitrise pas l’emploi et le partage de ces évolutions et de leurs résultats à travers le chemin que parcourt la vie sur l’échelle de la complexité, elle court à sa propre perte, par oubli de la fraternité qui aurait dû accompagner ces autres développements.
Désormais, l’humanité est dépassée par ses progrès, car elle ne les utilise pas au bénéfice du plus grand nombre, par manque ou déni de la nécessité absolue d’une certaine spiritualité.
L’avidité ne connaît plus de limites car les maitres des technologies sont en mesure de concentrer sans cesse plus de moyens et de pouvoirs au détriment de tous les autres, en retirant à la planète plus qu’on ne lui apporte. Or, ses ressources ne sont pas infinies, nous le savons tous, et nul n’ignore les pénuries qui débutent, s’étendront, et les destructions irrémédiables qui se poursuivent, au péril des générations futures.
Au nom même de la fraternité, l’on peut connaître des communautés dénuées de toutes les valeurs qui fondent la fraternité : les valeurs essentielles et fondamentales y ont été oubliées, l’amour, la compassion, l’altruisme, l’égalité, la liberté, la tolérance, la bienveillance, la solidarité, et où les vices les plus répandus en ce monde tels que l’avidité et l’envie sont apparues et constituent les moteurs de la motivation. Pire, certaines sectes mafieuses ou criminelles se réclament de la fraternité.
On traite généralement la fraternité sous l’angle de la joie qu’elle apporte. Pourtant, je crois qu’il convient de ne pas ignorer les risques considérables que fait peser le manque de fraternité réelle sur l’humanité.
Quant à la Fraternité maçonnique, elle constitue la base, la pierre angulaire et le ciment entre ses adeptes, d’un ordre à part.
La notion de fraternité domine l’engagement de l’impétrant lors de son initiation.
La fraternité maçonnique constitue à la fois un moyen et un but, ce qui m’empêche aujourd’hui, de la séparer des questions sociétales : la franc-maçonnerie crée des liens plus forts au plan du partage de la réflexion en son sein que ceux que chacun peut développer par la pensée individuelle ou dans un collectif limité ; les francs-maçons ont pour devoir de faire rayonner les progrès dont ils sont porteurs au sein de la société, et ne sauraient limiter le bénéfice du résultat de leur travaux à l’élite qu’ils constituent, les rendant ainsi stériles. L’ambition de la fraternité maçonnique est plus grande même si elle est utopique, elle est d’étendre leurs liens fraternels à tous les membres de l’humanité. Nous devons le croire et devons agir en permanence en ce sens.
C’est ainsi que pour moi, le moment de grâce au cours duquel, transcendé par un rite parfaitement accompli, je me sens dans la plénitude et en pleine harmonie avec tous les maçons du monde, mais au-delà dans une quête profonde de la fraternité universelle, c’est le moment où l’énergie circule entre nos mains, nos corps et nos âmes : c’est la chaine d’union. Je n’ai sans doute pas le droit de rappeler ici les mots du Vénérable Maître en cet instant magique, mais peut-être puis-je vous inviter à repenser subrepticement à ce que je vous dis en ce moment, lorsqu’il les prononcera lui-même.
Je pense en effet que ces quelques mots du Vénérable Maître pourraient suffire en eux seuls à dire tout ce qui doit l’être sur la Fraternité maçonnique.
Les francs-maçons ne partagent ce qu’ils ont, (au-delà de la charité des enfants de la veuve), mais ils partagent ce qu’ils sont, et cela est tout à fait fondamental.
Le sens de la fraternité maçonnique ne consiste pas seulement à aider individuellement ou collectivement tel ou tel frère qui en ressent le besoin, mais de promouvoir l’esprit de fraternité, de le transcender, d’en faire un credo à l’intérieur du temple naturellement, mais aussi de poursuivre l’œuvre de fraternité dans le monde profane.
En guise de conclusion, je lance une interrogation et presqu’une invitation : quel franc-maçon en capacité de le faire peut se priver de donner son sang, de s’inscrire sur les registres de donneurs de moelle osseuse et sur ceux des donneurs d’organes post-mortem. Cette manière d’affirmer que chaque corps doit pouvoir être partagé avec tout autre ne constitue-t-il pas un pas déterminant pour la fraternité universelle ? Mais la forme de ma question est quelque peu manichéenne, et nous sommes avant tout des maçons libres ?
Néanmoins, à tout hasard, je vous indique l’adresse du site de référence http://www.france-adot.org
Giordano Bruneau
La falta de fraternidad, un riesgo real para la humanidad
Giordano Bruneau
Libertad, Igualdad, Fraternidad. Los republicanos franceses no se equivocaron: la Fraternidad es uno de los tres pilares sobre los cuales se funda una humanidad auténtica, que busca definir sus derechos inalienables.
Nuestra obediencia se identifica con esta humanidad republicana, al punto de hacer de ella su lema, aunque la fraternidad masónica se define de manera específica.
En toda fraternidad, cada persona debe amar al otro tanto o más que a sí misma. Pero, ¿hasta dónde se verifica este ideal cuando las circunstancias lo ponen a prueba? Peor aún, ¿llega a realizarse plenamente cuando se exige su aplicación?
¿Quién cumple con la obligación moral que la naturaleza o una declaración solemne le ha impuesto en el momento en que se vuelve necesaria?
No es mi intención criticar la sinceridad de la fraternidad masónica, ya que todos nosotros, incluyéndome, hemos sentido la calidez de un abrazo cuando más lo necesitábamos.
A veces, incluso lejos de nuestro templo y fuera de las horas habituales de nuestras reuniones, ¿nunca han sentido un escalofrío, como si una comunión de fuerzas unidas los llamara a unirse? Seamos honestos: no ocurre sistemáticamente, pero el simple hecho de que suceda ocasionalmente demuestra la fuerza de nuestra fraternidad.
Diferentes formas de fraternidad
Existen diversas formas de fraternidad y quizá sea necesario explorarlas para definir mejor la nuestra. Además, ¿puede definirse la Fraternidad sin mencionar la existencia de fraternidades cuya pluralidad, a veces, parece contradecir la idea de LA Fraternidad?
Permítanme expresar mi asombro ante el hecho de que, mientras todas las religiones y órdenes proclaman la Fraternidad Universal como base de su búsqueda de la felicidad universal, los hombres que las representan tienden a delimitar su fe, sus dogmas y sus ritos, restringiendo esta fraternidad.
Cuatro tipos de fraternidad
Definiré cuatro tipos de fraternidad:
1. La fraternidad de sangre, o de la familia tradicional.
2. La fraternidad de las comunidades, cofradías y órdenes religiosas.
3. La fraternidad societal o universal.
4. La fraternidad masónica.
Fraternidad en la familia tradicional
La fraternidad dentro de la familia tradicional constituye y representa la fraternidad originaria y natural. Generalmente se basa en lazos de sangre, aunque también incluye a familias reconstituidas o extendidas en ciertas culturas. Es la esencia de toda fraternidad, definida como la unión indescriptible entre quienes provienen del mismo amor y comparten un vínculo profundo.
Esta fraternidad florece en el amor del hogar. Sin embargo, sus límites son los de la propia familia, y no siempre resiste ciertos eventos, como la pérdida de quien representaba el lazo de unión o la creación de nuevos hogares por parte de los miembros.
Cada familia tiene una historia única marcada por su constitución, evolución y contexto. Por ejemplo, mi familia, con cuatro hermanas y un hermano, estuvo profundamente influenciada por hechos como que ambos padres quedaron huérfanos a una edad temprana, el contexto de nuestra modesta condición, y los cambios sociales y culturales que nos afectaron.
De manera similar, una logia también puede tener una historia comparable: su origen, sus progresos inesperados, y los referentes que, sin romper la igualdad, le dieron cohesión.
Fraternidades religiosas
No me extenderé sobre las fraternidades religiosas, pero es importante destacar que el ecumenismo que las une puede servir de ejemplo. Aunque estas fraternidades comparten un objetivo común, cada una sigue caminos diferentes, lo cual se alinea con los ideales de la fraternidad masónica en su búsqueda de la fraternidad universal.
En este contexto, las palabras del Abbé Pierre en su obra "Memorias de un creyente" resultan reveladoras:
"¿No es hora, unidos en la verdad de nuestras diversas creencias, de denunciar y corregir incansablemente los fanatismos que constituyen el mayor obstáculo para tantos seres humanos de buena voluntad en su encuentro con el amor eterno?"
Fraternidad societal o universal
Filósofos como Albert Jacquard y Pierre Rabhi han destacado que la fraternidad universal es esencial para la supervivencia de la humanidad, especialmente frente al avance exponencial de las tecnologías. Sin embargo, la humanidad, a menudo corrompida por la competencia y la codicia, ha priorizado la acumulación de bienes y poder sobre la cooperación, alejándose de los valores de fraternidad universal.
Es crucial que las tecnologías y avances modernos se utilicen para el bien común, ya que el egoísmo y la explotación desenfrenada de recursos naturales amenazan la existencia de las generaciones futuras.
Fraternidad masónica
La fraternidad masónica constituye la base, la piedra angular y el vínculo fundamental entre los miembros de nuestra Orden. Es a la vez un medio y un fin. Su propósito trasciende los límites del templo para irradiar en la sociedad, buscando extender los lazos fraternos a toda la humanidad.
En este sentido, el momento más sublime para mí es la cadena de unión. Es cuando siento una conexión plena y armoniosa con todos los masones del mundo, y más allá, en una profunda búsqueda de la fraternidad universal. Aunque no puedo repetir aquí las palabras exactas del Venerable Maestro en ese instante, les invito a reflexionar sobre ellas cuando las pronuncie.
En la masonería, no compartimos únicamente lo que tenemos, sino lo que somos. Esta es la esencia de nuestra fraternidad.
Conclusión
Como reflexión final, lanzo una pregunta e incluso una invitación: ¿qué masón, si tiene la capacidad, puede privarse de donar sangre, registrarse como donante de médula ósea o de órganos post mortem? ¿No sería este un paso significativo hacia la fraternidad universal? Aunque la pregunta puede parecer maniquea, no debemos olvidar que somos masones libres.
Para aquellos interesados, les dejo el enlace al sitio de referencia: http://www.france-adot.org.
Giordano Bruneau
Lack of brotherhood, a real risk for humanity
Giordano Bruneau
Liberty, Equality, Fraternity. The French republicans did not make a mistake—Fraternity is indeed one of the three pillars upon which true humanity is founded, striving to define its inalienable rights.
Our Masonic obedience recognizes itself within this republican ideal and even adopts it as its motto, though Masonic fraternity defines itself in a specific way.
In every form of fraternity, each individual should love others as much, if not more, than themselves. But how far does this ideal hold when circumstances put it to the test? Worse, when the application of this ideal is required, does it truly manifest?
Who, indeed, fulfills the moral obligation that nature or a solemn declaration has imposed upon them when the time calls for it?
It is not my intention to cast doubt on the sincerity of Masonic fraternity, for each one of us—including myself—has felt the warmth of an embrace when we needed it the most.
At times, even far from our temple, outside the usual hours of our meetings, have you not experienced a shiver, as though a communion of joined forces were calling you to reunite with them? Let us be honest—it does not happen every time, but the mere fact that it sometimes does is proof of the strength of our fraternity.
Forms of Fraternity
There are different forms of fraternity, and it may be necessary to examine them closely in order to better define our own.
Moreover, can we define Fraternity without mentioning the existence of other fraternities, whose plurality sometimes seems to contradict the idea of the Fraternity?
Let me express my amazement that, while all religions and orders claim universal fraternity as the foundation of their quest for universal happiness, the men who represent them tend to impose limits on this fraternity through their faith, dogmas, and rites.
Four Types of Fraternity
At this point, I will outline four types of fraternity:
1. Fraternity of blood, or the traditional family.
2. Fraternity of communities, brotherhoods, and religious orders.
3. Societal or universal fraternity.
4. Masonic fraternity.
1. Fraternity within the Traditional Family
Fraternity within the traditional family constitutes the original and natural form of fraternity. It is generally based on blood ties but extends to blended and extended families in some cultures. It is the essence of all fraternity, which can be defined as the indescribable union of those who share the same love and the same bond.
This type of fraternity can only grow within the love of the home. Sharing among siblings can be almost total. However, it is limited to the family unit and does not always withstand certain events, such as the loss of the family figure who served as its foundation, or when some members form their own households.
Every family has a unique history based on its composition, evolution, and the era in which it exists. For example, my family, with four sisters and one brother, was deeply influenced by specific events: the fact that our two parents were young orphans due to tragic circumstances, that they met in a parish community, that our financial situation was modest, and that there was a 17-year age gap between the first and the last child. Events such as May 1968 marked the post-adolescence of the eldest siblings, and my father’s early retirement at age 55 led our urban family to move to the countryside. Finally, the passing of our father made us realize, without previous awareness, that he was the central pillar of our union.
This story is personal, and you may wonder why I am sharing it with you. But, could a lodge not have a similar history, with its contested origins, its surprising progression, and its emblematic figures who maintained equality among all?
2. Religious Fraternities
I will not dwell long on the subject of religious fraternities, but they deserve to be considered as an example of how the ecumenism that unites them may serve as a model. Religious fraternities share the same goal, though they approach it through different paths—a concept that aligns with one of the purposes of Masonic fraternity in its quest for universal fraternity.
On this point, the words of Abbé Pierre in his book "Memoirs of a Believer" seem appropriate:
"Isn't it time, united in the truth of our shared and diverse faiths, to denounce and tirelessly correct the fanaticisms that constitute the greatest obstacle for so many well-intentioned people in their encounter with eternal love?"
3. Societal or Universal Fraternity
Many anthropologists and philosophers, such as Albert Jacquard in his work "My Utopia", consider universal fraternity as the pinnacle of life within the complexity of existence. According to Pierre Rabhi, an agronomist, economist, and philosopher, universal fraternity may even be the only spiritual path capable of ensuring humanity's survival, given the material and technological paths it has taken, particularly with the exponential development of technology.
However, since the dawn of self-awareness, humanity—despite forming bonds of fraternity—has often been corrupted by the harsh realities of survival, choosing competition over cooperation, imitating the laws of the animal kingdom.
Competition can foster growth, as one can "keep score" (as I recently heard during a cultural discussion), but not when it means survival for some at the cost of the disappearance of others. Cooperation, on the other hand, allows everyone to live well—and sustainably.
The choice of competition, though once necessary, marked a turning point in the development of fraternity. It then became based on the shared interests of organized groups such as nations, economic conglomerates, and political or military alliances. However, this competitive mindset has continued unchecked, even after the survival of the group was secured. It evolved into an insatiable drive for the accumulation of wealth and power, ignoring the deprivation this imposes on others—both present and future generations.
As a result, inequality breeds conflict and violence, pulling us further away from societal and universal fraternity, which holds the promise of a good life for all.
4. Masonic Fraternity
Masonic fraternity is the foundation, cornerstone, and binding cement among members of the Order. Fraternity is at the heart of the aspirant's commitment during their initiation.
Masonic fraternity is both a means and an end, which is why it cannot be separated from societal questions. Freemasonry creates stronger bonds through shared reflection than those that individuals can develop alone or within limited groups. Freemasons have a duty to radiate the progress they achieve into society and must not limit the benefits of their work to the elite they may constitute, lest their efforts become sterile. The ambition of Masonic fraternity, though utopian, is to extend these fraternal bonds to all members of humanity. We must believe in this and act toward it continually.
For me, the most sublime moment—when I feel harmony with all Masons worldwide—is during the chain of union. When energy flows between our hands, bodies, and souls, transcending us through a perfectly executed ritual, we experience true fraternity. I may not have the right to recall the exact words spoken by the Venerable Master during that magical moment, but I invite you to reflect silently on what I am saying when you next hear him speak them.
Masons do not share only what they have—beyond the symbolic charity of the "widow’s children"—they share what they are, and that is fundamental.
Conclusion
I will conclude with a question that may also serve as an invitation:
Which Freemason capable of doing so would refrain from donating blood, registering as a bone marrow donor, or signing up as an organ donor after death? Is this not a crucial step toward universal fraternity?
But my question is somewhat dualistic, and after all, we are free Masons.
For those interested, here is the reference site: http://www.france-adot.org.
Giordano Bruneau
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